Réforme des retraites : « La seule préoccupation du gouvernement, c’est le rendement », dénonce Patrick Kanner à la sortie de Matignon

Réforme des retraites : « La seule préoccupation du gouvernement, c’est le rendement », dénonce Patrick Kanner à la sortie de Matignon

Les deux présidents des groupes parlementaires PS, Boris Vallaud et Patrick Kanner étaient reçus à Matignon pour un entretien sur la réforme des retraites. Ils ont réaffirmé leur opposition à cette réforme qu’ils considèrent « injuste » et « brutale ». 
Simon Barbarit

Par Public Sénat

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« On n’attendait rien mais on est quand même déçus », a déclaré Patrick Kanner, le président du groupe PS du Sénat, à la sortie de son entretien avec Élisabeth Borne sur la réforme des retraites en préparation. A l’approche des fêtes, « il n’y a pas eu de cadeau » de la part de la Première ministre, a confirmé Boris Vallaud, son homologue à l’Assemblée nationale.

Élisabeth Borne tenait une nouvelle série de consultations des groupes parlementaires sur sa réforme contestée par les syndicats et l’ensemble des groupes politiques de gauche au Parlement. La présentation du texte a été reportée au 10 janvier, après de nouvelles concertations avec les organisations syndicales au début du mois prochain.

« Une politique du bâton et de la carotte. Mais le bâton, c’est l’objectif principal »

La réforme devrait figurer au sein du projet de loi rectificatif de financement de la Sécurité sociale (PLFRSS), comme l’a confirmé Franck Riester, le ministre des relations avec le Parlement.

Sur le fond du projet, « ce serait soit 64 (ans) avec une augmentation de la durée de cotisations, soit 65. Mais la réalité, c’est que ça ne change rien. C’est une mesure qui est injuste, qui est brutale […], et nous y sommes totalement opposés », a expliqué Boris Vallaud.

Interrogé sur de possibles mesures en faveur de l’emploi des seniors ou des carrières longues, Patrick Kanner a estimé qu’il s’agissait « d’une politique du bâton et de la carotte. Mais le bâton, c’est l’objectif principal ».

« Ce n’est pas l’intérêt des Français qui est en jeu »

« La seule préoccupation, et ça a été rappelé par la Première ministre, c’est le rendement. Les mots, rendement financier, ont été utilisés. Ce n’est pas l’intérêt des Français qui est en jeu. C’est combien de milliards on va économiser ? », a-t-il ajouté.

Élisabeth Borne a tablé sur 9 à 10 milliards d’ici la fin du quinquennat. « On lui a répondu que si on devait trouver de l’argent, nous, on avait des solutions », relate Patrick Kanner, citant la taxe sur les superprofits et la taxe sur les dividendes.

Le gouvernement « fait payer le quoi qu’il en coûte aux plus modestes. Ceux qu’on a applaudis à 20H, vont passer à la caisse. Ça, ce n’est pas possible », a complété Boris Vallaud qui ne s’est pas prononcé sur une éventuelle motion de censure. « Déjà, on ne veut pas que ce texte arrive à l’Assemblée ».

 

 

 

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