Réforme du RSA : « Il n’a jamais été question ni de travail gratuit, ni de bénévolat obligatoire », explique Olivier Dussopt
Interrogé par un sénateur de la majorité, le ministre du Travail s’est expliqué au sujet de la réforme du RSA qui doit « encourager le retour vers l’emploi », alors qu’une expérimentation de conditionnement de l’allocation contre des heures travaillées doit être lancée cet automne dans une dizaine de bassins d’emploi volontaires. 

Réforme du RSA : « Il n’a jamais été question ni de travail gratuit, ni de bénévolat obligatoire », explique Olivier Dussopt

Interrogé par un sénateur de la majorité, le ministre du Travail s’est expliqué au sujet de la réforme du RSA qui doit « encourager le retour vers l’emploi », alors qu’une expérimentation de conditionnement de l’allocation contre des heures travaillées doit être lancée cet automne dans une dizaine de bassins d’emploi volontaires. 
Public Sénat

Par Sandrine Tran

Temps de lecture :

3 min

Publié le

C’était une proposition de réforme qui avait fait bondir la gauche lors de la campagne présidentielle. Emmanuel Macron, alors président candidat, avait pour projet de conditionner le RSA à des heures d’activité ou de formation. Six mois après l’élection présidentielle, le sénateur de la majorité Michel Dagbert a demandé au ministre du Travail de clarifier le positionnement du gouvernement.

Le sénateur s’interroge : « Il est à noter que malgré la baisse significative du chômage, une longue liste de propositions d’emploi reste non pourvue. Les secteurs concernés sont divers : serveurs de café-restaurant, agents d’entretien, Atsem, aide à domicile, aide ménagère, voire professionnels de l’animation socioculturelle. De quoi réinterroger légitimement l’adéquation entre les parcours d’insertion proposée et la réalité du marché de l’emploi. »

Vers « un retour du servage » ?

Et de poursuivre en évoquant l’expérimentation qui doit avoir lieu dans quelques départements volontaires dès cet automne. Cette dernière a en effet pour but de conditionner le versement du RSA à une dizaine d’heures de travail par semaine. « Celle-ci fait craindre à une importante association du secteur social une réforme, qui, selon elle, s’apparente à un retour du servage, poursuit le sénateur. N’ayant aucun doute sur la volonté qui vous anime en la matière, pouvez-vous préciser les contours de l’évolution de cette politique d’insertion et nous en donner le calendrier ? »

D’une voix assurée, Olivier Dussopt rétorque : « Aujourd’hui, les résultats en matière d’insertion professionnelle et de retour à l’emploi ne sont pas satisfaisants. La Cour des comptes l’a montré : au premier semestre 2022, sept ans après l’entrée dans le RSA, 42 % des bénéficiaires sont encore bénéficiaires du RSA de manière permanente ou discontinue, mais de manière extrêmement régulière. De la même manière, sept ans après l’entrée dans le RSA, seuls 3 bénéficiaires sur 10 ont retrouvé un emploi, seul 1 sur 10 a retrouvé un emploi stable. Cela nous oblige à agir. »

« Ni du travail gratuit, ni du bénévolat obligatoire »

Mais agir ne veut pas dire faire du travail dissimulé assure le ministre : « Il n’a jamais été question ni de travail gratuit, ni de bénévolat obligatoire. Il s’agit de formation, d’accompagnement, de remobilisation collective et individuelle ».

En janvier dernier, un rapport de la Cour des comptes avait alerté sur le revenu de solidarité active (RSA), ancêtre du RMI. Si aucun changement structurel n’était opéré, la juridiction estimait que le RSA risquait « d’évoluer vers une simple allocation de survie ». Des termes forts qui sont entrés en écho avec le programme présidentiel d’Emmanuel Macron dont l’objectif du projet de réforme est d’inciter les bénéficiaires du RSA à travailler entre 15 et 20 heures par semaine pour les aider à revenir vers l’emploi.

Partager cet article

Dans la même thématique

Réforme du RSA : « Il n’a jamais été question ni de travail gratuit, ni de bénévolat obligatoire », explique Olivier Dussopt
5min

Emploi

Coupes budgétaires dans l’apprentissage : un sujet « pas complètement finalisé », selon le ministre Jean-Pierre Farandou

« L'intention n'est pas de mettre à mal l’apprentissage », s’est défendu le ministre du Travail lors d’une audition au Sénat, interrogé sur les nouvelles réductions budgétaires prévues sur cette politique. Il précise que de nouvelles données sur le nombre de contrats signés seront connues dans les prochaines semaines, et assure que les travaux parlementaires seront « clés ».

Le

Réforme du RSA : « Il n’a jamais été question ni de travail gratuit, ni de bénévolat obligatoire », explique Olivier Dussopt
5min

Emploi

« Le principe, c’est que les retraites payent les retraites », répond Jean-Pierre Farandou sur le financement de la suspension de la réforme de 2023

Le ministre du Travail et des Solidarités, auditionné au Sénat ce 28 octobre, souligne que la compensation proposée par le gouvernement, pour financer l’arrêt provisoire de la montée en charge de la réforme des retraites, « peut être amendée, discutée, transformée ». La lettre rectificative au projet de loi prévoit, pour l’instant, des moindres revalorisations des pensions.

Le