Réforme institutionnelle : « Le bicamérisme commence à battre de l’aile », redoute Rachid Temal

Réforme institutionnelle : « Le bicamérisme commence à battre de l’aile », redoute Rachid Temal

Le sénateur socialiste craint que le projet de loi constitutionnelle, présenté mercredi par le gouvernement, ne signe un « retour en arrière » pour la démocratie parlementaire.
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Vu du Sénat, les chances de voir aboutir la réforme constitutionnelle semblent se réduire de jour en jour. « Si le gouvernement reste sur sa ligne, pas la peine d’aller au Congrès », estimait ce matin sur notre antenne le sénateur LR Roger Karoutchi. Les modifications proposées par le gouvernement dans la fabrique de la loi interpellent toutes les familles politiques en dehors de la majorité présidentielle.

Invité de Parlement Hebdo, le socialiste Rachid Temal estime lui aussi que l’avenir de la réforme institutionnelle voulue par Emmanuel Macron semble compromis. « Je ne vois pas comment le président de la République pourrait réunir sur ce projet les trois cinquièmes [au Congrès] ».

Évoquant une « gestion de la Ve République à la grand-papa » et un « retour en arrière », le sénateur du Val-d’Oise y voit une logique personnelle de la conception du pouvoir par Emmanuel Macron. « Via cette réforme, il veut montrer ce qu’il fait ailleurs : lui seul doit décider. Cette réforme, c’est donner plus de pouvoir à Emmanuel Macron et moins à tous les autres. »

« Le bicamérisme commence à battre de l’aile »

L’ex-coordinateur national du PS considère qu’avec le refus systématique des amendements sans lien direct avec un texte de loi, « on enlève ce qui est l’essence-même et le rôle premier des parlementaires et des assemblées. » L’accélération de la discussion conduisant au dernier mot de l’Assemblée nationale affaiblit le bicamérisme aussi, selon lui. « Le bicamérisme commence à battre de l’aile », déplore-t-il.

Pour le moment, qu’il s’agisse du groupe socialiste et républicain au Sénat ou du groupe Nouvelle gauche à l’Assemblée, c’est non. « En l’état, nous sommes opposés, nous les socialistes à cette réforme », répète-t-il.

Outre les points qui fâchent, il regrette par ailleurs que la réforme constitutionnelle ne donne aucun pouvoir direct supplémentaire aux citoyens, comme la possibilité de pouvoir amender les grands textes. « Comme nous l’avions fait sur la République numérique », rappelle-t-il (relire notre article).

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