« Refuser de parler des retraites serait irresponsable » pour Jean Castex
Le nouveau Premier ministre entend bien s’atteler au projet de loi de réforme des retraites rapidement. Il l’a réaffirmé lors de ses premières questions d’actualité au gouvernement au Sénat

« Refuser de parler des retraites serait irresponsable » pour Jean Castex

Le nouveau Premier ministre entend bien s’atteler au projet de loi de réforme des retraites rapidement. Il l’a réaffirmé lors de ses premières questions d’actualité au gouvernement au Sénat
Public Sénat

Par Chloé Rouveyrolles

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Pour ses premières questions d’actualité au gouvernement au Sénat, Jean Castex a été interpellé sur la très explosive question de la réforme des retraites, suspendue pendant le confinement.

Interrogé par la chef de file des sénateurs communistes, Éliane Assassi, sur la reprise du travail sur la réforme des retraites annoncée par Emmanuel Macron, le Premier ministre a non seulement confirmé se saisir de la question, mais a aussi insisté sur l’urgence du problème.

« Refuser de parler des retraites (…) serait irresponsable », a-t-il répété par trois fois, arguant que l’équilibre des comptes était menacé par la crise que vit la France à la suite de la pandémie mondiale de Covid-19.

Alors que l’élue de Seine-Saint-Denis en avait appelé à son « gaullisme social », Jean Castex a affirmé être particulièrement attaché « à la conduite des politiques sociales » et a ajouté que le système des retraites, qu’il « connaît bien », n’est pas « juste. »

Méthode et calendrier

Le Premier ministre a expliqué devant les sénateurs qu’il allait « rouvrir le dialogue. » Il veut recevoir les organisations syndicales pour « se mettre d’accord sur une méthode et un calendrier. »

Il compte aussi leur demander de lui faire des propositions, notamment sur « l’équilibre du système actuel. »

Le pensionnaire de Matignon estime que « le système paritaire existant sur les complémentaires Agirc-Arrco » est « confronté à une menace de déséquilibre » et conduira « nécessairement » les partenaires sociaux « à reprendre le chemin des négociations. »

Sur le fond, Jean Castex a souhaité distinguer deux chantiers ; d’une part, la réforme « systémique » vers « un système plus juste et plus égalitaire » ; et d’autre part, la gestion de « l’équilibre du système actuel. »

Très mauvais chemin

Éliane Assassi a rétorqué que le Premier ministre était « sur un très mauvais chemin », tout en soulignant que les syndicats « y compris le Medef » étaient opposés à ce projet de réforme. Elle le juge quant à elle « irresponsable et injuste. »

Enfin, l’élue du groupe communiste a prédit plus de « divisions » dans le pays à cause de ce projet de réforme après la « concorde » nationale durant l’épidémie de Covid-19. « Ces appels à l'unité nationale se fracassent sur la reprise de ce projet. Vous soufflez sur les braises de la division », a-t-elle lancé à Jean Castex.

Le Sénat n’avait pas étudié le projet de loi de réforme des retraites après son adoption, précipité par le 49-3, à l’Assemblée nationale. Il devait arriver en débat au Palais du Luxembourg en avril.

Partager cet article

Dans la même thématique

Qui détient la dette française et faut-il s’inquiéter de la part détenue à l’étranger ?
8min

Politique

Qui détient la dette française et faut-il s’inquiéter de la part détenue à l’étranger ?

La crainte de nouvelles difficultés politiques pour faire adopter un budget et réduire le déficit public relance une fois de plus les questions sur la trajectoire de la dette, majoritairement détenue par des acteurs étrangers. Pour le moment, cette répartition traduit une force, mais pourrait devenir problématique, en cas d’aggravation des problèmes budgétaires, selon des experts.

Le

Mouvement ‘bloquons le pays le 10 septembre 2025’
5min

Politique

Electeur de Jean-Luc Mélenchon, plutôt diplômé, jeune et issu de ville moyenne : qui se cache derrière « Bloquons tout » ?

Selon une étude de la Fondation Jean-Jaurès, le profil sociologique et politique des partisans de « Bloquons tout » diffère fortement du mouvement des gilets jaunes. Les électeurs de gauche radicale y sont surreprésentés. Peu d’ouvriers et de retraités, mais surtout des cadres, des étudiants et des lycéens, qui n’excluent pas la violence comme mode opératoire.

Le