Invités à débattre du budget 2025 sur Parlement hebdo, le rapporteur LR de la commission des finances du Sénat, Jean-François Husson, et le député PS Arthur Delaporte, s’opposent sur le sujet. « Il faudra bien faire des efforts », défend le sénateur LR, quand le socialiste dénonce « un effort incommensurable ».
Régionales : en Paca, le « Mistral a soufflé dans le sens de Renaud Muselier »
Par Pierre Maurer
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Il y eut quelques moments de doutes, de vives peurs et des rebondissements à n’en plus finir. Depuis des semaines, l’attention est focalisée sur la région Provence-Alpes-Côte d’Azur engagée dans un duel de frères ennemis, entre le président LR sortant Renaud Muselier et son ancien compagnon de route du RPR, désormais chef-de-file du RN, Thierry Mariani. Entre psychodrame au sein des Républicains pendant de longues semaines – Renaud Muselier avait intégré des candidats LREM sur sa liste -, résultats serrés de premier tour, et retrait dans la douleur de l’écologiste Jean-Laurent Felizia pour former un front républicain, la campagne a été d’une âpreté sans équivalent.
Résultat, le plus bel espoir de conquête pour Marine Le Pen reste aux mains de Renaud Muselier. Le Républicain obtient pour l’heure 57,3 % des votes face au candidat du RN (42,7 %). Une fois de plus, après 2015, la région échappe au parti à la flamme qui réalise globalement de mauvais scores. Signe de la déroute, le QG de Thierry Mariani est resté désespérément vide.
La « logique d’unité » a gagné, se félicite Renaud Muselier
Devant ses soutiens, Renaud Muselier est apparu vers 20h40 très souriant. « Nous avons démenti tous les sondages et avons déjoué tous les pronostics. J’ai gagné et nous avons gagné. La logique d’unité a gagné », s’est-il félicité dans une ambiance de fête.
C’est « la victoire de tous ceux qui ont voté aujourd’hui, souvent au-delà de leurs appartenances politiques, idéologiques », a-t-il ajouté.
L’ancien secrétaire d’Etat n’a pas manqué de saluer le soutien de ses amis : Bernard Tapie, Nicolas Sarkozy, et bien sûr le patron des LR, Christian Jacob, qui a tenu bon contre vents et marées. Et celui aussi qui s’est retiré, Jean-Laurent Felizia, et tous ceux qui l’ont soutenu : Yannick Jadot, Yann Arthus-Bertrand, Jean-Marc Governatori, tous les députés européens et les membres de la majorité présidentielle.
Au prix des divisions tenaces, des rancunes futures et de l’union dans la douleur, « Muso » conserve donc sa région et prive le RN de sa seule chance de victoire. Dans son QG, les résultats ont été accueillis avec des cris de joie. Certains y verront une victoire dont pourra se targuer l’exécutif qui avait conclu un accord avec le président sortant. « J’ai le sentiment du devoir républicain accompli quand je vois que Renaud Muselier gagne. On a eu le mérite de cette clarté dès le début avec cette alliance », a souligné sur France 2 le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.
Un front républicain dans la douleur
D’autres remercieront la gauche, qui après s’être retirée, termine sans conseillers régionaux pour un mandat de plus, mais a sûrement permis à Renaud Muselier de creuser l’écart avec son adversaire. En 2015 déjà, celui qui était alors socialiste, Christophe Castaner, s’était retiré pour faire barrage au FN. Renaud Muselier a promis de « mettre en place un dispositif conformément à la loi pour que la gauche se fasse entendre dans l’hémicycle ». « L’esprit de responsabilité de nos électeurs et électrices a permis à notre région d’éviter une nouvelle fois le pire. Il s’agit maintenant de construire l’avenir dans les luttes et pour le progrès », a écrit en réaction le sénateur communiste des Bouches-du-Rhône, Jérémy Bacchi.
« Le système coalisé l’a emporté », dénonce Thierry Mariani
Un peu plus tard sur France 2, Renaud Muselier a étalé sa joie et martelé son satisfecit, pendant que Thierry Mariani demeurait silencieux. « Cette stratégie, ma démarche a prouvé son efficacité. Il y a l’addition de compétences sur une liste. J’ai fabriqué une liste 100 % pour notre territoire. Il faut savoir ouvrir les bras, additionner. C’était la formule gagnante », a-t-il assuré, soulignant, non sans savourer, que « la totalité des pronostiqueurs français se sont trompés ».
Sur les coups de 22h10, Thierry Mariani a enfin pris la parole « avec beaucoup de tristesse ». La mine défaite, le candidat du RN vaincu a estimé que « le système coalisé l’a emporté au terme d’une campagne qui n’honore pas nos adversaires ». « J’espère que le président de la région sera faire preuve d’humilité », a-t-il ajouté.
Désormais, place à une nuit de fête pour Renaud Muselier, en compagnie des colistiers et militants. « Le Mistral a soufflé dans notre sens, notre capitaine a su conduire ce bateau », soufflait l’un d’eux, ravi.