Relocalisation : « il est impossible de tout produire en Europe », estime l’eurodéputé roumain Cristian Busoi
Avant les fêtes, vous aimeriez peut-être connaître l’origine de vos cadeaux sous le sapin….Si la grande majorité des prétendants à l’Elysée vante les mérites du made in France, qu’en est-il dans les autres pays ? Relocaliser dans chaque pays a-t-il du sens ? Ou contredit-il l’objectif européen d’un espace commun ? Qu’en est-il du made in Europe ? Cette semaine, Ici l’Europe s’intéresse à la production industrielle de l’Union européenne, alors que la Chine ne cesse d’inonder le marché de ses produits.

Relocalisation : « il est impossible de tout produire en Europe », estime l’eurodéputé roumain Cristian Busoi

Avant les fêtes, vous aimeriez peut-être connaître l’origine de vos cadeaux sous le sapin….Si la grande majorité des prétendants à l’Elysée vante les mérites du made in France, qu’en est-il dans les autres pays ? Relocaliser dans chaque pays a-t-il du sens ? Ou contredit-il l’objectif européen d’un espace commun ? Qu’en est-il du made in Europe ? Cette semaine, Ici l’Europe s’intéresse à la production industrielle de l’Union européenne, alors que la Chine ne cesse d’inonder le marché de ses produits.
Public Sénat

Par Marie Brémeau

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En à peine 20 ans, Pékin est devenu le premier exportateur de biens de la planète. Le « Made in China » s’est largement imposé dans les rayons du supermarché mondial. Un constat qui est apparu encore plus criant durant la crise sanitaire, regrette l’eurodéputé français la France insoumise, Manuel Bompard.

Perte d’autonomie, de souveraineté et d’indépendance

« Le constat aujourd’hui c’est qu’on a perdu beaucoup d’autonomie, de souveraineté et d’indépendance. On est en train de vivre une crise sanitaire extrêmement difficile. On sait qu’il y a une trentaine d’années les médicaments étaient produits en France ou en Europe. Aujourd’hui 80 % des principes actifs utilisés dans les médicaments sont fabriqués en Chine. »

L’Union européenne reste la deuxième puissance industrielle au monde. Mais la part de l’industrie dans son produit intérieur brut n’a cessé de diminuer au fil des années, passant de 25,4 % à 22,2 % entre 2000 et 2019.

« C’est impossible de tout produire en Europe »

Pour le président roumain de la Commission Industrie au Parlement européen Cristian Busoi, l’Europe, dans le cadre de sa politique de relance industrielle, doit faire des choix. En clair, il n’est pas essentiel à ses yeux de tout produire sur le vieux continent comme : « les jouets ou les sapins de Noël. « Nous devons être très clair, c’est impossible de produire tout en Europe, je ne crois pas que l’on doive proposer cela. On doit se concentrer sur les produits stratégiques : le matériel sanitaire, le lithium pour nos batteries, les semi-conducteurs qui sont extrêmement importants pour notre automobile. »

« Je préfère que l’emploi en Roumanie ne se fasse pas au détriment de ceux en France. »

Mais quelle est la bonne échelle des relocalisations ? « Sur des dimensions très stratégiques, il peut y avoir des productions qu’on veut conserver sur le territoire national. Y’a des éléments qu’on peut développer à une échelle européenne, mais alors il ne faut pas que cela se traduise par de la concurrence entre les États membres », avertit Manuel Bompard. Pour l’élu de la France insoumise, l’implantation de Renault avec sa marque low cost Dacia en Roumanie ou encore la délocalisation de fonderies est une concurrence déloyale. « Je n’ai rien contre mes amis roumains mais quand ça se fait au détriment de l’emploi en France, du savoir-faire français, ce n’est pas viable. Je préfère que l’emploi en Roumanie ne se fasse pas au détriment de ceux en France. » Manuel Bompard rêve de nouvelles règles de concurrence, de mesures de protection douanières, « d‘une mondialisation un peu plus régulée, un peu plus raisonnable que celle qu’on a aujourd’hui sous les yeux. » et d’une Europe qui réussisse un peu plus à harmoniser les rémunérations d’un pays à l’autre.

Emission à revoir en replay dans son intégralité : https://www.publicsenat.fr/emission/ici-l-europe/ici-l-europe

Partager cet article

Dans la même thématique

Relocalisation : « il est impossible de tout produire en Europe », estime l’eurodéputé roumain Cristian Busoi
9min

Politique

Budget : l’unité entre le PS et Les Ecologistes mise à mal par les discussions avec Sébastien Lecornu ?

Au moment où vont s’engager les discussions avec le premier ministre, Marine Tondelier, patronne des Ecologistes, marque sa différence avec le PS, se prononçant déjà pour le départ de Sébastien Lecornu. « On a notre stratégie et le PS a la sienne », assume le sénateur écolo Thomas Dossus. Elle veut « être au centre de la gauche », entre LFI et le PS, mais « il ne faut pas faire de grand écart qui fasse mal aux adducteurs », met-on en garde au PS…

Le

SIPA_01212671_000009
7min

Politique

Supprimer les avantages des anciens Premiers ministres : la mesure déjà adoptée au Sénat contre l’avis du gouvernement

Pour illustrer « la rupture » promise lors de son entrée en fonction, Sébastien Lecornu a indiqué vouloir supprimer les derniers avantages « à vie » qui sont encore accordés aux anciens membres du gouvernement. Un amendement en ce sens avait été adopté en janvier dernier lors de l’examen du budget 2025. Il allait plus loin et visait aussi les avantages des anciens présidents de la République. François Bayrou n’y était pas favorable et la mesure n’avait pas survécu à la navette parlementaire.

Le

Paris : Preparations for the handover ceremony of the new Prime minister
3min

Politique

Quels sont les avantages dont bénéficient les anciens Premiers ministres et ministres ?

Sébastien Lecornu a annoncé sa volonté de mettre un terme aux derniers privilèges accordés à vie aux anciens Premiers ministres, dans le cadre d’un effort global de réduction de la dépense publique. Une mesure qui concernerait actuellement 17 anciens locataires de Matignon, alors que ces avantages restent relativement limités.

Le