Remaniement après le départ de Collomb: le dénouement est proche
Vers la fin du suspense: le remaniement gouvernementaldoit être annoncé en début de semaine, certainement plus large que le...

Remaniement après le départ de Collomb: le dénouement est proche

Vers la fin du suspense: le remaniement gouvernementaldoit être annoncé en début de semaine, certainement plus large que le...
Public Sénat

Par Anne Pascale REBOUL

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Vers la fin du suspense: le remaniement gouvernementaldoit être annoncé en début de semaine, certainement plus large que le simple remplacement de Gérard Collomb à l'Intérieur, pour donner un "nouveau souffle" à l'An II du quinquennat.

Porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux a dit dimanche "assume(r) totalement ce temps long" avant l'annonce de la nouvelle équipe.

Car "nommer un ministre de l'Intérieur, ça n'est pas une petite fonction" et parce que depuis le départ "on prend des gens compétents", également "issus de la société civile", ce qui nécessite des vérifications notamment d'éventuels conflits d'intérêts, a-t-il justifié.

Le casting devrait être dévoilé lundi ou plutôt mardi, selon des sources gouvernementales, avant la réunion mercredi du Conseil des ministres et le départ d'Emmanuel Macron pour le Sommet de la francophonie en Arménie.

En amont, le Premier ministre, plutôt partisan d'une réorganisation d'ampleur, pourrait remettre la démission de son gouvernement, pour donner un signal politique fort. C'est alors le collectif Philippe III qui serait annoncé sur le perron de l'Elysée - la version II remontant à l'après-législatives de juin 2017.

Alors que l'exécutif a consulté et pesé les équilibres jusque dans les dernières heures, les spéculations sont allées bon train tout le week-end.

Pour succéder à Gérard Collomb, qui a forcé mardi son départ pour se consacrer à sa candidature aux municipales de 2020 à Lyon, les noms de Christophe Castaner, Jean-Yves Le Drian ou Gérald Darmanin ont circulé dans les médias, et de plus en plus ceux d'experts comme François Molins, Mireille Ballestrazzi et encore Jean Castex.

Valérie Pécresse, présidente LR de l'Ile-de-France, a appelé en la matière à "un électrochoc d'autorité républicaine", jugeant qu'un "fossé" s'était creusé entre la droite et l'ex-LR Edouard Philippe.

Le nouveau titulaire pourrait ne pas être connu avant le G6 lundi soir à Lyon, qui réunira les ministres de l’Intérieur des six plus grands pays de l’UE, et auquel se rendra le cas échéant Edouard Philippe, qui assure l'intérim pour Beauvau. "A ce stade, c'est à l'agenda du Premier ministre", indique-t-on à Matignon.

Vote de confiance ?

"Est-ce que cela va être le grand remaniement du quinquennat, avant même les élections européennes (de mai 2019, ndlr)? Sans doute pas, Économie, Éducation et Travail ne devraient pas bouger, mais il y a du flottement", glisse un député "marcheur".

Bruno Le Maire (ex-LR) notamment "aime" ce qu'il fait et "souhaite poursuivre" à Bercy, a-t-il déclaré dimanche, affirmant que "le président de la République sait où il va". Il s'agit "de poursuivre, de tenir bon", selon François de Rugy (Transition écologique), issu des rangs écologistes.

Emmanuel Macron avait lui-même parlé en milieu de semaine de "péripéties", après la démission de son ministre d'Etat, assurant qu'"il y a un cap, des institutions, un gouvernement au travail".

Pour cependant donner une nouvelle impulsion et tenter de faire oublier la rentrée calamiteuse, depuis le départ de Nicolas Hulot jusqu'aux sondages en berne, le chef de l'Etat pourrait demander à Edouard Philippe de prononcer un discours de politique générale et de solliciter un vote de confiance de l'Assemblée nationale.

Selon le titulaire du perchoir Richard Ferrand, un très proche du chef de l'Etat, "il faut rester fidèle au projet initial mais il faut un nouveau souffle".

"Nous devons libérer, protéger et unir", en mettant "l'accélérateur" sur ces deux derniers axes, a plaidé l'ancien socialiste dans le Journal du Dimanche.

Avec des personnalités de gauche? Davantage de centristes, qui ont montré leur mécontentement ces derniers temps? Le nom de Marc Fesneau, à la tête des députés MoDem, est cité pour succéder à Stéphane Travert à l'Agriculture. Et Jacqueline Gourault, actuelle ministre auprès du ministre de l'Intérieur, pourrait officiellement se voir attribuer les dossiers des collectivités locales, afin d'envoyer un signe aux territoires.

Parmi les ministres qui pourraient être poussés vers la sortie: Françoise Nyssen (Culture), fragilisée par une enquête préliminaire sur des travaux d'agrandissement dans les locaux d'Actes Sud, et Jacques Mézard (Cohésion des Territoires), qui pourrait être remplacé par Christophe Béchu (ex-LR), tandis que son actuel secrétaire d'Etat Julien Denormandie pourrait obtenir un ministère du Logement.

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