Certains l'espéraient, d'autres le redoutaient, tous l'ont encore attendu en vain mardi. Le remaniement du gouvernement d'Edouard Philippe est à...
Remaniement, enfin le jour J ?
Certains l'espéraient, d'autres le redoutaient, tous l'ont encore attendu en vain mardi. Le remaniement du gouvernement d'Edouard Philippe est à...
Par Laurence BENHAMOU, Jérôme RIVET
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Certains l'espéraient, d'autres le redoutaient, tous l'ont encore attendu en vain mardi. Le remaniement du gouvernement d'Edouard Philippe est à présent guetté mercredi, jour de Conseil des ministres.
Le président Emmanuel Macron, qui s'est parfois défini en "maître des horloges", n'a laissé filtrer aucune indication sur ses intentions depuis la démission, mardi 2 octobre, du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, un événement qui a donné le coup d'envoi d'une attente inhabituellement longue.
L'Elysée s'est borné à préciser mardi soir que le remaniement n'aurait pas lieu dans la soirée, et surtout qu'il n'occasionnerait pas la démission du gouvernement, ce qui semble impliquer que le Premier ministre ne fera pas de déclaration de politique générale devant les députés, y compris si le casting de son équipe devait être largement renouvelé.
Des sources gouvernementales, mais aussi parlementaires, évoquent désormais l'annonce d'un nouveau gouvernement mercredi matin, jour du Conseil des ministres, qui sera suivi du départ de M. Macron pour une visite en Arménie jusqu'à vendredi. Mais ce délai serait-il suffisant pour permettre des passations de pouvoir avant le début du Conseil, annoncé à 10h00 ?
Emmanuel Macron et Gérard Collomb le 7 janvier 2018
POOL/AFP/Archives
Pour remplacer Gérard Collomb place Beauvau, les noms des ministres Christophe Castaner (Relations avec le Parlement), Jean-Yves Le Drian (Affaires étrangères) ou Gérald Darmanin (Comptes publics) sont évoqués.
L'exécutif pourrait aussi être tenté de faire confiance à un expert, sur le modèle de Jean-Michel Blanquer à l'Éducation, dont l'assimilation au monde politique est jugée réussie. Les noms du procureur de Paris François Molins - visage connu des Français depuis les attentats de 2015 -, de la directrice de la PJ Mireille Ballestrazzi, de Jean Castex, un haut fonctionnaire qui a servi Nicolas Sarkozy à l'Élysée, ou de l'ancien patron de la police nationale Frédéric Péchenard ont circulé.
- Plus compliqué que prévu -
En attendant, Edouard Philippe - qui assure l'intérim place Beauvau- a participé mardi soir à une patrouille dans Paris avec la Brigade anti-criminalité (BAC), s'attachant à démontrer, comme l'a dit Matignon, que "les rênes du ministère sont tenues et la vigilance ne baisse pas."
Le Premier ministre Edouard Philippe, à l'Assemblée nationale à Paris, le 9 octobre 2018
AFP
De sources concordantes, le choix du prochain ministre de l'Intérieur s'avère plus compliqué que prévu, faute de candidats disposant du profil recherché par Matignon et l'Elysée... et prêts à accepter le poste. Selon RTL, Edouard Philippe et Emmanuel Macron auraient ainsi "essuyé au moins cinq refus" d'entrer au gouvernement.
Parmi les sortants possibles, figurent Françoise Nyssen (Culture), Jacques Mézard (Cohésion des Territoires) ou Stéphane Travert (Agriculture).
Les centristes du MoDem pourraient récupérer un ou deux portefeuilles, comme Marc Fesneau, leur chef de file à l'Assemblée, pressenti, entre autres, pour l'Agriculture.
Egalement pressenti, Mathieu Klein, le président PS du conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, a décliné l'invitation via Twitter.
Mardi à l'Assemblée, la séance des questions au gouvernement, longtemps incertaine, s'est finalement tenue dans une ambiance de flottement mi-railleuse, mi-houleuse. Une passe d'armes y a opposé Edouard Philippe, qui affectait le plus grand calme, au patron du groupe Les Républicains Christian Jacob. "Jusqu'à quand cette mascarade va-t-elle continuer ?", a lancé M. Jacob à son ancien collègue du groupe LR, qui a ironisé sur la "fébrilité" de l'opposition.
Dans l'hémicycle, des députés d'opposition lançaient à cœur joie des appels à la "démission", ou relevaient bruyamment l'absence de Jacques Mézard, donné partant du gouvernement, pendant que son secrétaire d'Etat Julien Denormandie répondait au micro.
Loin de ces remous, Emmanuel Macron a maintenu son agenda présidentiel. Il s'est entretenu avec ses homologues chilien et ouzbek. Il a ensuite fait un discours en fin d'après-midi à la Station F, un incubateur de start-up à Paris, avant de faire quelques pas le long des quais de la Seine sur le chemin du retour à l'Elysée.
Au moment où vont s’engager les discussions avec le premier ministre, Marine Tondelier, patronne des Ecologistes, marque sa différence avec le PS, se prononçant déjà pour le départ de Sébastien Lecornu. « On a notre stratégie et le PS a la sienne », assume le sénateur écolo Thomas Dossus. Elle veut « être au centre de la gauche », entre LFI et le PS, mais « il ne faut pas faire de grand écart qui fasse mal aux adducteurs », met-on en garde au PS…
Pour illustrer « la rupture » promise lors de son entrée en fonction, Sébastien Lecornu a indiqué vouloir supprimer les derniers avantages « à vie » qui sont encore accordés aux anciens membres du gouvernement. Un amendement en ce sens avait été adopté en janvier dernier lors de l’examen du budget 2025. Il allait plus loin et visait aussi les avantages des anciens présidents de la République. François Bayrou n’y était pas favorable et la mesure n’avait pas survécu à la navette parlementaire.
Après avoir reçu les différents partis politiques du socle commun la semaine dernière, Sébastien Lecornu s’est entretenu ce lundi avec Sophie Binet. La secrétaire générale de la CGT lui a présenté ses exigences.
Sébastien Lecornu a annoncé sa volonté de mettre un terme aux derniers privilèges accordés à vie aux anciens Premiers ministres, dans le cadre d’un effort global de réduction de la dépense publique. Une mesure qui concernerait actuellement 17 anciens locataires de Matignon, alors que ces avantages restent relativement limités.
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