Rencontre littéraire avec deux passionnés de Napoléon Bonaparte

Rencontre littéraire avec deux passionnés de Napoléon Bonaparte

À l’occasion du bicentenaire de la mort de Napoléon, Guillaume Erner invite deux auteurs passionnés par Bonaparte dans Livres & vous. Djamel Cherigui, jeune auteur cette année d’un premier roman, venu à la littérature suite à la lecture d’une biographie sur l’empereur et Gwenaële Robert qui part d’un épisode de la vie de Napoléon pour déplier l’intrigue de son dernier ouvrage.
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Par Nils Buchsbaum

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Publié le

Djamel Cherigui se définit comme auteur-épicier ou épicier-auteur, « selon les moments ». Son texte « La sainte touche », qu’il qualifie d’autobiographie romancée, met en scène un jeune homme souhaitant écrire, aux prises avec un épicier escroc. « J’ai situé mon récit dans ce contexte car je suis moi-même épicier, et il m’est arrivé au fil de mes errances de jeunesse de côtoyer des épiceries. Pour moi c’était important de raconter des choses auxquelles j’avais eu accès, que je connaissais bien ».
Lorsqu’il ouvre son épicerie, il se rend rapidement compte qu’il a beaucoup de temps libre, quand les clients ne sont pas là. Il raconte ainsi, « quand je me suis mis à lire, puisque j’avais du temps derrière mon comptoir, cela a suscité de nombreuses discussions avec les clients. Beaucoup étaient intéressés, plus qu’on pourrait le penser. On a eu de grands débats sur le structuralisme, le déterminisme, sur des périodes de l’Histoire française. Ce sont des débats assez mélangés, on peut avoir un ouvrier du bâtiment avec un professeur, avec un musicien, c’est très intéressant ».
 

« L’histoire de Napoléon est terriblement humaine, chacun peut s’y retrouver »

Et c’est ainsi que Djamel Chirigui devient passionné d’Histoire et plus particulièrement de celle de l’Empire et de Napoléon. « C’est consubstantiel à mon entrée dans la littérature, le premier livre que j’ai lu derrière mon comptoir et qui me plonge dans la littérature, c’est une biographie de Napoléon par Max Gallo. C’est aussi une histoire terriblement humaine, faite de victoires mais aussi de défaites, non seulement de défaites militaires mais aussi personnelles ».
Il développe : « Je pense par exemple à sa première campagne d’Italie, quand il était au front et que sa compagne Joséphine, avec laquelle il venait de se marier, se baladait au bras d’Hyppolite Charles. Tout homme a connu ça dans une vie. Il y en a pour tout le monde, chacun peut s’y retrouver ».

 

Napoléon, une histoire de démesure qui le mène à sa perte

Pour Gwenaële Robert, romancière et professeure de Lettres, Napoléon c’est l’histoire d’une démesure qui mène l’homme à sa perte. « C’est un héros tragique, cette démesure à la fois dans l’ascension, dans l’ambition puis dans la chute a inspiré énormément d’auteurs ».
En effet, dans son dernier roman, « Never mind », Gwenaële Robert met en scène Napoléon pendant la période du Consulat, de 1799 à 1804. Le récit début le jour de Noël, quand le futur empereur échappe à un attentat… « Ce qui est intéressant c’est aussi tout ce qu’il a généré autour de lui. Le personnage lui-même est une statue mais autour de lui tant de destins sont fracassés par sa chute. Tout cela est éminemment romanesque », déclare Gwenaële Robert. Elle explique ainsi le fait que nombreux sont ceux qui se passionnent pour ce personnage : « Il y a une sorte de concentré de la condition humaine dans tout ce qu’elle peut avoir de superbe et de misérable et c’est en cela que Napoléon trouve un écho chez tout le monde ».

Retrouvez l’intégralité de l’émission ici.

« Never Mind » de Gwenaële Robert - Ed. Robert Laffont

« La Sainte touche » de Djamel Cherigui - Ed. JC Lattès

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