Rentrée scolaire: les propos de Blanquer font réagir la commission éducation du Sénat
Ce mercredi, le ministre de l'Education nationale est revenu sur la façon dont se déroulera la rentrée scolaire. Au Sénat, celles et ceux qui siègent au sein de la commission éducation n'ont pas manqué de réagir.

Rentrée scolaire: les propos de Blanquer font réagir la commission éducation du Sénat

Ce mercredi, le ministre de l'Education nationale est revenu sur la façon dont se déroulera la rentrée scolaire. Au Sénat, celles et ceux qui siègent au sein de la commission éducation n'ont pas manqué de réagir.
Public Sénat

Par Elodie Hervé

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

A la rentrée, collégiens et lycéens non vaccinés resteront chez eux s'ils sont cas contact covid, tandis que les classes resteront fermées dès le premier cas en primaire. En pleine quatrième vague épidémique, le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, a détaillé mercredi le protocole sanitaire qui s'appliquera à partir de septembre. (Lire notre article ici).

« C'est curieux cette distinction qu'il fait entre élèves et enseignants», souligne Laurent Lafon (UDI). Car si les élèves sont invités à se faire vacciner pendant le mois restant avant la rentrée, les enseignants ne seront eux, pas soumis à l'obligation vaccinale. Pour Laure Darcos (LR), cette différence vient du fait que « contrairement aux soignants, les enseignants ne sont pas en permanence avec des personnes fragiles et les formes de covid chez les plus jeunes sont moins dangereuses.». 

Un gouvernement qui « n'assume pas»

Pour Pierre Ouzoulias (PC), le plus choquant reste encore la distinction entre élèves vaccinés et non-vaccinés. « Je suis horrifié par la façon dont ce gouvernement se comporte. Sur le fond, bien sûr qu'il est nécessaire de vacciner les ados et enfants, mais sur la forme on a un gouvernement qui n'assume pas ses mesures. Car au lieu de dire, on doit vacciner tout le monde et on va se donner les moyens, il fait porter la charge de la vaccination sur les familles.».

Autre problème, selon lui, la vaccination des moins de 16 ans. Si les plus de 16 ans peuvent se faire vacciner sans l'accord de leurs parents, ce n'est pas le cas pour celles et ceux qui sont plus jeunes. Le sénateur communiste dit lui redouter une double peine pour ces enfants dont les parents refusent la vaccination et se verraient privé d'école. « Même s'ils commencent un cycle vaccinal maintenant, en septembre ils ne n'auront pas forcément reçu leurs deux doses. Cette différence est une réelle rupture d'égalité des droits et de l'accès à l'école.».

Une différence entre vaccinés et non-vaccinés

Laure Darcos, elle, soutient la mesure et ne voit pas dans cette annonce une double peine pour les enfants non vaccinés. « C’est sûr qu’il va y avoir une différence entre vaccinés et non vaccinés. Ceux qui ne sont pas vaccinés ne feront pas courir le risque aux autres. Mais ils pourront continuer à suivre les cours en visio.»

A ce jour, 32 % des 12 - 17 ans ont reçu au moins une dose de vaccin, selon Santé publique France. De son côté, Claire Hédon, la défenseure des droits alertait début juillet sur l'extension du passe sanitaire. Elle parlait d'une différence entre une population aisée vaccinée et une population plus populaire et moins vaccinée. Ces mesures « comportent le risque d’être à la fois plus dures pour les publics précaires et d’engendrer ou accroître de nouvelles inégalités » 

De nouvelles inégalités 

Une crainte relayée par de nombreuses associations et résumée par le géographe Sébastien Leroux interrogé par Reporterre: « Emmanuel Macron a symboliquement donné le droit aux personnes âgées et aisées d’aller au cinéma et au café et l’a refusé aux jeunes adultes des classes populaires. » Une crainte qui anime le sénateur communiste. 

« Avec cette nouvelle mesure, cela va être pareil, ajoute Pierre Ouzoulias. Celles et ceux qui ne sont pas vaccinés vont se retrouver au ban du système éducatif français. Ce qui va créer de nouvelles inégalités. »

Partager cet article

Dans la même thématique

SIPA_01229633_000009
1min

Politique

Info Public Sénat. Bataille audiovisuel public/médias Bolloré : une délégation de sénateurs LR reçue à Radio France le 30 septembre

Alors que le ton se durcit entre les dirigeants de l’audiovisuel public et la chaîne CNews de Vincent Bolloré, qualifiée « d’extrême droite » par Delphine Ernotte, une délégation de sénateurs LR sera reçue par la patronne de Radio France Sibyle Veil le 30 septembre. Le 1er octobre, le président de l’Arcom, Martin Ajdari sera, lui, auditionné par la commission de la culture et de la communication de la chambre haute.

Le

Paris: Politiques manifestation mouvement Bloquons Tout
4min

Politique

Grève du 18 septembre : « Bruno Retailleau a besoin de la violence, des poubelles qui brûlent, pour affirmer son rôle de sauveur », soutient Jean-Luc Mélenchon

Alors que les syndicats appellent à la mobilisation ce jeudi, le leader de La France Insoumise prévient déjà qu’« il y aura des prolongements syndicaux comme il y aura des prolongements politiques » à cette journée, qui « se présente d’ores et déjà comme un immense événement », selon Jean-Luc Mélenchon.

Le

Rentrée scolaire: les propos de Blanquer font réagir la commission éducation du Sénat
3min

Politique

Mobilisation sociale : « Notre objectif, c’est de mettre la pression sur Sébastien Lecornu, mais aussi sur Emmanuel Macron », lance Manon Aubry (LFI)

Les syndicats appellent à la grève ce jeudi 18 septembre en réaction aux mesures budgétaires présentées par le précédent gouvernement l’été dernier. D’après le ministère de l’Intérieur, entre 600.000 et 900.000 manifestants sont attendus partout en France. Manon Aubry, eurodéputée LFI, espère que la mobilisation sera « encore plus importante » que celle du mouvement « Bloquons tout », le 10 septembre.

Le