Rentrée scolaire: les propos de Blanquer font réagir la commission éducation du Sénat
Ce mercredi, le ministre de l'Education nationale est revenu sur la façon dont se déroulera la rentrée scolaire. Au Sénat, celles et ceux qui siègent au sein de la commission éducation n'ont pas manqué de réagir.

Rentrée scolaire: les propos de Blanquer font réagir la commission éducation du Sénat

Ce mercredi, le ministre de l'Education nationale est revenu sur la façon dont se déroulera la rentrée scolaire. Au Sénat, celles et ceux qui siègent au sein de la commission éducation n'ont pas manqué de réagir.
Public Sénat

Par Elodie Hervé

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A la rentrée, collégiens et lycéens non vaccinés resteront chez eux s'ils sont cas contact covid, tandis que les classes resteront fermées dès le premier cas en primaire. En pleine quatrième vague épidémique, le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, a détaillé mercredi le protocole sanitaire qui s'appliquera à partir de septembre. (Lire notre article ici).

« C'est curieux cette distinction qu'il fait entre élèves et enseignants», souligne Laurent Lafon (UDI). Car si les élèves sont invités à se faire vacciner pendant le mois restant avant la rentrée, les enseignants ne seront eux, pas soumis à l'obligation vaccinale. Pour Laure Darcos (LR), cette différence vient du fait que « contrairement aux soignants, les enseignants ne sont pas en permanence avec des personnes fragiles et les formes de covid chez les plus jeunes sont moins dangereuses.». 

Un gouvernement qui « n'assume pas»

Pour Pierre Ouzoulias (PC), le plus choquant reste encore la distinction entre élèves vaccinés et non-vaccinés. « Je suis horrifié par la façon dont ce gouvernement se comporte. Sur le fond, bien sûr qu'il est nécessaire de vacciner les ados et enfants, mais sur la forme on a un gouvernement qui n'assume pas ses mesures. Car au lieu de dire, on doit vacciner tout le monde et on va se donner les moyens, il fait porter la charge de la vaccination sur les familles.».

Autre problème, selon lui, la vaccination des moins de 16 ans. Si les plus de 16 ans peuvent se faire vacciner sans l'accord de leurs parents, ce n'est pas le cas pour celles et ceux qui sont plus jeunes. Le sénateur communiste dit lui redouter une double peine pour ces enfants dont les parents refusent la vaccination et se verraient privé d'école. « Même s'ils commencent un cycle vaccinal maintenant, en septembre ils ne n'auront pas forcément reçu leurs deux doses. Cette différence est une réelle rupture d'égalité des droits et de l'accès à l'école.».

Une différence entre vaccinés et non-vaccinés

Laure Darcos, elle, soutient la mesure et ne voit pas dans cette annonce une double peine pour les enfants non vaccinés. « C’est sûr qu’il va y avoir une différence entre vaccinés et non vaccinés. Ceux qui ne sont pas vaccinés ne feront pas courir le risque aux autres. Mais ils pourront continuer à suivre les cours en visio.»

A ce jour, 32 % des 12 - 17 ans ont reçu au moins une dose de vaccin, selon Santé publique France. De son côté, Claire Hédon, la défenseure des droits alertait début juillet sur l'extension du passe sanitaire. Elle parlait d'une différence entre une population aisée vaccinée et une population plus populaire et moins vaccinée. Ces mesures « comportent le risque d’être à la fois plus dures pour les publics précaires et d’engendrer ou accroître de nouvelles inégalités » 

De nouvelles inégalités 

Une crainte relayée par de nombreuses associations et résumée par le géographe Sébastien Leroux interrogé par Reporterre: « Emmanuel Macron a symboliquement donné le droit aux personnes âgées et aisées d’aller au cinéma et au café et l’a refusé aux jeunes adultes des classes populaires. » Une crainte qui anime le sénateur communiste. 

« Avec cette nouvelle mesure, cela va être pareil, ajoute Pierre Ouzoulias. Celles et ceux qui ne sont pas vaccinés vont se retrouver au ban du système éducatif français. Ce qui va créer de nouvelles inégalités. »

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