Répression en Egypte: Paris affirme ne vendre des armes qu’à l’armée
La France a affirmé mercredi ne vendre à l'Egypte que des armes destinées à ses forces armées et ne pouvoir être tenue pour...

Répression en Egypte: Paris affirme ne vendre des armes qu’à l’armée

La France a affirmé mercredi ne vendre à l'Egypte que des armes destinées à ses forces armées et ne pouvoir être tenue pour...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

La France a affirmé mercredi ne vendre à l'Egypte que des armes destinées à ses forces armées et ne pouvoir être tenue pour responsable de leur utilisation par des forces de sécurité intérieures contre des civils.

"Il s'agit d'armements destinés aux forces armées, pas aux forces de sécurité", a déclaré la ministre des Armées Florence Parly lors d'une audition sur le budget 2019 devant la Commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat.

"Si l'Egypte a utilisé des matériels qui ont été exportés il y a longtemps, c'est-à-dire des véhicules qui étaient produits par Renault Trucks, contre ses populations civiles, ce n'est pas l'objectif qui était le nôtre", a-t-elle ajouté.

Amnesty International a accusé mardi la France de continuer de vendre à l’Égypte des équipements militaires malgré l'utilisation de blindés français de type Sherpa et MIDS pour tirer sur des manifestants entre 2012 et 2015.

La France risque de se voir accusée de "complicité dans la crise des droits humains que connaît actuellement l’Égypte", estime l'ONG.

"Nous ne faisons rien de contraire aux engagements qui ont été pris par la France, nous les respectons", a répliqué Florence Parly. "Ce que les ministres européens ont décidé en 2013, c'est de refuser de vendre à l'Egypte des armes qui pourraient être utilisées par les forces de sécurité intérieures pour assurer la répression des populations civiles".

Selon Amnesty, la France, ainsi que l'Allemagne, la Bulgarie, Chypre, l'Espagne, la Hongrie, l'Italie, la Pologne, la République tchèque, la Roumanie, le Royaume-Uni et la Slovaquie ignorent cette directive européenne.

"Ce qui est vrai, c'est que nous avons avec l'Egypte une relation de coopération, également une relation forte en termes d'exportation d'armements", a ajouté la ministre, en chiffrant ces ventes à 4 milliards d'euros ces dernières années.

Interrogée également sur l'opportunité de poursuivre les ventes d'armes à l'Arabie saoudite, très critiquée sur les questions de droits de l'homme, notamment après la disparition du journaliste dissident Jamal Khashoggi, Florence Parly a réitéré que ces exportations étaient "extrêmement encadrées" et souligné leur importance pour l'économie française.

"Ces ventes d'armes font l'objet d'une analyse au millimètre près (..) qui prend en compte des critères très nombreux parmi lesquels la nature des matériels exportés, le respect des droits de l'homme, la préservation de la paix et de la stabilité régionale", a-t-elle répondu.

"Elles concourent aussi à notre autonomie stratégique (..) De plus en plus, notre base industrielle et de défense a besoin de ces exportations d'armements", a-t-elle ajouté.

"On ne peut pas faire totalement abstraction de tout l'impact que tout ceci a sur nos industries de défense et nos emplois", a-elle souligné.

Des ONG internationales dont Amnesty dénoncent les ventes d'armement français à destination de l'Arabie saoudite et des Émirats, accusés de violer le droit humanitaire au Yémen où ils interviennent militairement depuis 2015.

Paris assure que les armes françaises vendues à ces deux pays ne sont pas utilisées contre les populations civiles dans le conflit yéménite.

Partager cet article

Dans la même thématique

Capture 2
3min

Politique

Cancers : l’Union européenne n’a pas « d’excuse pour ne rien faire »

Un sommet européen sur le Cancer doit se tenir à Bruxelles du 19 au 20 novembre. Il s’agit de la deuxième cause de mortalité sur le Vieux Continent. Chaque année, 2,6 millions de nouveaux cas sont diagnostiqués. Tabac, alcool, pesticides, polluants divers, nos modes de vie et conditions de travail sont en cause. Alors, comment endiguer le fléau du cancer dans l’Union européenne ? Pourquoi sommes-nous aussi touchés ? Ici l’Europe ouvre le débat avec les eurodéputés Laurent Castillo (PPE, France) et Tilly Metz (Verts, Luxembourg). L'UE n'a pas "d'excuse pour ne rien faire", estime cette dernière.

Le

Paris : session of questions to the government at the Senate
9min

Politique

Face à un « budget cryptosocialiste », la majorité sénatoriale veut « éradiquer tous les impôts » votés par les députés

Ils vont « nettoyer » le texte, le « décaper ». Les sénateurs de droite et du centre attendent de pied ferme le budget 2026 et le budget de la Sécu. Après avoir eu le sentiment d’être mis à l’écart des discussions, ils entendent prendre leur revanche, ou du moins défendre leur version du budget : plus d’économies et faire table rase des impôts votés par les députés.

Le

Marseille: Amine Kessaci candidate
4min

Politique

Assassinat du frère d’Amine Kessaci : le militant écologiste engagé contre le narcotrafic était « sous protection policière et exfiltré de Marseille depuis un mois »

Le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. L’hypothèse d’un assassinat d’avertissement est privilégiée et pourrait faire basculer la France un peu plus vers ce qui définit les narco Etats. C’est ce que craignaient les sénateurs de la commission d’enquête sur le narcotrafic. Le sénateur écologiste de Marseille Guy Benarroche, proche d’Amine Kessaci a pu s’entretenir avec lui, ce matin.

Le