Réseaux télécoms : les territoires de montagne délaissés

Réseaux télécoms : les territoires de montagne délaissés

Le Sénat examine le projet de loi pour le développement des territoires de montagne, dit loi Montagne. Les sénateurs ont voté des amendements pour améliorer la couverture réseau des zones de montagne, délaissées par les opérateurs télécoms.
Public Sénat

Par Alexandre Poussard

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

La couverture réseau des territoires de montagne est un des enjeux de ce projet de loi. Afin de mieux déployer les stations de téléphonie mobile, les sénateurs ont supprimé l’impôt forfaitaire des entreprises de réseau, voté à l’Assemblée nationale. Ils ont aussi inscrit la possibilité de contraindre les opérateurs à mutualiser leurs infrastructures. Ils ont également prévu d’inciter à la mutualisation des équipements pour diminuer les coûts et accélérer la couverture des territoires de montagne.

 

« Si on mutualise les infrastructures réseau, un opérateur peut arrêter d’investir. Mais comme ils ne proposent rien, nous devons avancer », a affirmé Jean-Michel Baylet, ministre de l’Aménagement du territoire.

 

Les sénateurs ont pointé l’absence de cahier des charges dans les contrats de couverture passés avec les opérateurs réseau. « Ils se sont donc précipités dans les villes et ont déserté les campagne » a conclu Jean-Michel Baylet.

 

Pour la sénatrice communiste Evelyne Didier, l’absence de couverture réseau dans les zones de montagne est due à la privatisation de France Telecom, effective en 2004.

 

« Ces problèmes sont les conséquences de la privatisation des télécoms. Ces derniers ne viendront pas dans les zones non rentables, soyez honnêtes », a-t-elle lancé à ses collègues sénateurs.

 

Pour lutter contre la fracture numérique, un déploiement plus rapide de la fibre optique et de la 4G est envisagé, avec notamment le recours au satellite pour remédier à certaines zones blanches.

 

La loi Montagne arrive au Sénat
01:33

 

 

La loi Montagne avait été adoptée par l’Assemblée nationale à l’unanimité, moins une voix - celle du député béarnais Jean Lassalle - à la fin du mois d’octobre. Le texte a fait l’objet d’une démarche transpartisane puisqu’il a été écrit en coopération avec l’association nationale des élus de la montagne (Anem) qui fédère gauche et droite pour porter la voix des massifs.

 

 

Solidarité envers ces territoires

 

Cette loi était très attendue car elle succède à la première loi Montagne datant de 1985 qui reconnaissant le statut particulier de ces territoires. Cette nouvelle loi renforce la prise en compte de ces spécificités et la solidarité nationale envers les zones de montagne. Un fonds de péréquation communal et intercommunal spécifique va alimenter les collectivités concernées. Les zones de revitalisation rurale seront conservées pour les communes de montagne qui devaient sortir du dispositif au 1er juillet 2017.

 

Ce texte doit renforcer l’accès aux services publics dans ces territoires. Les délais d’accès en transports aux écoles seront pris en compte dans l’organisation scolaire de ces territoires.

 

Faciliter le logement des travailleurs saisonniers

 

Les bailleurs sociaux pourront sous-louer des logements vacants au profit des travailleurs saisonniers confrontés à de fortes difficultés de logement en période touristique. Les communes touristiques doivent conclure une convention pour le logement des travailleurs saisonniers, avec un diagnostic des besoins en logements.

Protéger l’agriculture de montagne

 

Le texte contient un volet sur le dynamisme économique des territoires de montagne. Il prévoit de protéger l’agriculture de montagne en favorisant la création de groupements agricoles avec exploitations en commun (Gaec).

 

Pour le sénateur du Cantal Bernard Delcros, « le nouveau modèle agricole de la moyenne montagne doit être basé sur la différenciation et sur la qualité. C’est le seul modèle économique viable. »

 

Par ailleurs, lors de l’examen du texte en commission, les sénateurs ont supprimé la possibilité de créer des zones de tranquillité dans les parcs nationaux.

 

L’examen par la Haute Assemblée de ce texte qui fait l’objet d’une procédure accélérée, se termine mercredi 14 décembre au soir.

Dans la même thématique

Réseaux télécoms : les territoires de montagne délaissés
6min

Société

Antisémitisme : la radicalisation d’une partie de la jeunesse, première inquiétude du gouvernement et des associations

Le gouvernement a lancé lundi 6 mai des « assises de lutte contre l'antisémitisme » pour renforcer les moyens de lutte contre un phénomène en pleine expansion depuis l’embrasement de la situation au Proche Orient, et qui touche notamment la jeunesse. Selon une enquête Ifop, 35% des 18-24 ans estime qu'il est normal de s'en prendre à des juifs en raison de leur soutien à Israël.

Le

Fresnes, Prison, Centre penitentiaire, Penitentiary center
6min

Société

Drogues en prison : 52% des détenus ont déjà consommé une substance illicite en prison

L’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) a publié ce lundi 6 mai, sa première enquête sur l’usage des drogues dans le milieu carcéral. Zoom sur des résultats inquiétants, qui « interrogent une éventuelle adaptation des politiques sanitaires en matière de prévention et de traitement des addictions à la réalité des consommations observées ».

Le

Weekly cabinet meeting at Elysee Palace, Paris, France – 12 Jan 2024
5min

Société

Prostitution : un nouveau plan de lutte présenté ce jeudi, huit ans après la loi pénalisant les clients

Alors que la loi du 13 avril 2016 visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées, peine encore à produire ses effets, le gouvernement a annoncé la présentation d’un nouveau plan pour lutter contre la prostitution, à l’aube d’une augmentation inquiétante des chiffres chez les mineurs. Selon les associations, ils seraient entre 7 000 et 10 000 à être aujourd’hui prostitués, un chiffre qui a doublé ces dernières années.

Le

Enfants et ecrans
4min

Société

Rapport sur l’usage des écrans chez les enfants : « Nous avons perdu six ans », déplore la sénatrice Catherine Morin-Desailly

Commandé par l’exécutif, le rapport d’experts sur l’usage des écrans chez les enfants a été remis au président de la République ce 30 avril. En 2018, le sujet avait déjà fait l’objet d’une proposition de loi largement votée au Sénat, mais jamais discutée à l’Assemblée. Auteure du texte, la sénatrice centriste Catherine Morin-Desailly dénonce aujourd’hui « une perte de temps ».

Le