Retailleau accuse Macron de dépenser « des milliards pour acheter l’élection présidentielle »

Retailleau accuse Macron de dépenser « des milliards pour acheter l’élection présidentielle »

Le président du groupe LR du Sénat a dressé le bilan, forcément très critique, du quinquennat du chef de l’Etat. « Emmanuel Macron avait promis de tout changer, mais il a tout continué car il n’a rien réformé », dénonce Bruno Retailleau, qui estime que « le macronisme n’est certainement pas un centrisme, mais un égocentrisme »
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On ne gagne pas sur un bon bilan, mais on peut peut-être perdre sur un mauvais. C’est l’espérance de la droite, à trois mois de la présidentielle. Et pour le groupe LR du Sénat, qui a dressé ce mercredi matin le bilan du quinquennat Macron, il est forcément mauvais.

« Emmanuel Macron, qui avait dit combattre le populisme, fait du trumpisme chic »

« Les résultats sont très maigres », tranche Bruno Retailleau, à la tête des sénateurs LR, qui sonne le tocsin : « Il avait promis de réconcilier les Français, il les a fracturés comme jamais », lance-t-il. Pour le sénateur LR de Vendée, « le macronisme n’est certainement pas un centrisme, mais un égocentrisme » (voir la vidéo, images de Samia Dechir). Il vise ici « la verticalité qui est au service de sa propre personnalité ». « Il écarte toute tentative de faire du commun », estime Bruno Retailleau, qui ajoute :

Au bout du bout, ce quinquennat aura été le quinquennat du désordre, mais aussi de la discorde.

Dans le collimateur de la droite sénatoriale, « sa pratique du pouvoir ». Et de dénoncer « un mépris du Parlement, des corps intermédiaires et des élus ». « Emmanuel Macron, qui avait dit combattre le populisme, fait du trumpisme chic », lance encore le président de groupe.

Bruno Retailleau aime les formules. Mais entouré de Dominique Estrosi Sassone, sénatrice LR des Alpes-Maritimes, et de Philippe Mouiller, sénateur LR des Deux-Sèvres, il présente un document d’une soixantaine de pages, qui égrène, chiffres à l’appui, les points négatifs du bilan, aux yeux de la droite sénatoriale. Côté sécurité, sujet de prédilection des LR, il pointe la hausse de 18 % des coups et blessures volontaires depuis 2017, ou encore le déficit commercial de 72 milliards d’euros.

« 25 milliards d’euros » de dépenses avant l’élection

Reste que les chiffres de l’économie sont au beau fixe : une croissance de + 6,7 % en 2021 et un taux de chômage revenu à un niveau de 8,1 %. Pour le taux de croissance, « ce chiffre ne fait que rattraper la récession de -8,2 % en 2020 », tempère Philippe Mouiller, qui pointe « 25 milliards d’euros » de dépenses cumulées depuis juillet dernier, « des engagements préalables à la campagne ». Des dépenses qui n’ont qu’un but, selon Bruno Retailleau :

Ce qu’on lui reproche, ce sont les milliards qu’il dépense pour faire sa campagne électorale, pour acheter l’élection présidentielle. C’est grave.

Philippe Mouiller dénonce – angle d’attaque classique de la droite – le niveau de la dette, en dehors des dépenses de la crise covid et du plan de relance. Son président de groupe parle d’« un endettement faramineux ». Pour celui qui est chargé de préparer les 100 premiers jours du quinquennat Pécresse, en cas de victoire, il convient de couper dans la dépense publique. « Plus de moyens, ce n’est pas plus d’efficacité », soutient l’ancien proche de François Fillon, qui promettait déjà de mettre la France au régime sec, en 2017. Valérie Pécresse défend elle une coupe de 150.000 postes de fonctionnaires en moins, tout en annonçant des postes supplémentaires pour la justice, l’éducation et la santé.

« Violences qui explosent partout »

A ce sombre tableau, Dominique Estrosi Sassone ajoute que « dans les mois à venir, notre pays va connaître la plus grande crise du logement depuis des années », notamment en raison du manque « de constructions neuves ». Côté sécurité, la sénatrice en rajoute une couche et dénonce des « violences qui explosent partout, dans les villes moyennes et les zones rurales ». « Bien sûr il y a des augmentations des budgets », reconnaît Dominique Estrosi Sassone, « mais il y a eu beaucoup moins de policiers et de gendarmes sur le terrain ».

Du bout des lèvres, la droite reconnaît que tout n’est pas à jeter. Bruno Retailleau admet qu’il y a « bien sûr la réforme du Code du travail, qui allait dans le bon sens. Mais c’est tellement timide ». Au final, « il avait promis de tout changer, mais il a tout continué car il n’a rien réformé », lance le président de groupe. Dans son viseur, la réforme des retraites, retirée suite à l’épidémie de covid-19. Emmanuel Macron a promis de la faire… en cas de réélection.

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