Retraites : « Il faudra rectifier la barre », alerte le sénateur René-Paul Savary
Le sénateur LR, qui siège au Conseil d’orientation des retraites, est convaincu que la France ne pourra pas se passer d’un relèvement de l’âge légal de départ. Il ajoute que, « réforme ou pas », des décisions devront être prises pour assurer l’équilibre du régime en 2025.

Retraites : « Il faudra rectifier la barre », alerte le sénateur René-Paul Savary

Le sénateur LR, qui siège au Conseil d’orientation des retraites, est convaincu que la France ne pourra pas se passer d’un relèvement de l’âge légal de départ. Il ajoute que, « réforme ou pas », des décisions devront être prises pour assurer l’équilibre du régime en 2025.
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Entre 7,9 et 17,2 milliards d’euros de déficit en 2025, soit 0,3 % à 0,7 % du PIB. C’est la nouvelle évaluation de la santé financière du système de retraites qu’il faut retenir du rapport que le Conseil d’orientation des retraites (COR) doit remettre au Premier ministre ce jeudi. Le gouvernement avait chargé en septembre cette instance indépendante (composée de parlementaires, de partenaires sociaux, de représentants de la société civile ou encore d’experts) d’évaluer la situation du système actuel, afin de prendre d’éventuelles mesures d’économies avant la grande réforme.

 L’ordre de grandeur est similaire à celui qui avait été publié en juin, à savoir 10 milliards d’euros en 2022 (0,4 % du PIB). La trajectoire dépendra du niveau de l’inflation ou de la revalorisation des pensions, et essentiellement de la croissance, le véritable moteur du régime. « Le déficit par rapport au PIB est relativement maîtrisé », considère le sénateur LR René-Paul Savary. « Il y a quand même un certain nombre de mesures qui ont permis qu’il soit tenu entre 0,3 et 0,7 % du PIB. Si des mesures paramétriques n’avaient pas été prises, il aurait été plus important », ajoute ce parlementaire qui siège au sein du COR.

Recul de l’âge légal de départ : « Il faut arrêter de tourner autour du pot »

Le gouvernement, dont l’objectif est de ramener le régime à l’équilibre en 2025, pourra nourrir sa réflexion avec le rapport du COR, qui dresse plusieurs pistes. Le Conseil d’orientation évalue chaque piste : niveau des pensions, âge de départ, ou encore durée de cotisation. Pour faire revenir les comptes dans le vert, le COR a ainsi calculé que l’âge légal de départ à la retraite (actuellement de 62 ans) devait être repoussé entre 63 et 64,3 ans pour la génération 1963.

Sujet explosif socialement : les pistes du COR impactent des générations qui étaient censées ne pas être concernées par la réforme des retraites, en cours de négociation avec les partenaires sociaux. « Réforme ou pas, il faudra bien trouver mesures pour faire en sorte que l’on soit à l’équilibre […] Il faudra rectifier la barre », avertit le sénateur René-Paul Savary, qui demande d’ « arrêter de tourner autour du pot ».

Selon le rapporteur de la branche vieillesse au Sénat sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), « il faudra bien remonter l’âge légal de départ ». « Les générations actuelles connaissent une durée de vie plus longue. Si elle n’est consacrée qu’à la retraite, il est bien certain que les suivants, qui sont les cotisants, n’y arriveront pas », observe-t-il. Avant que le Sénat n’interrompe les discussions sur le PLFSS, la majorité sénatoriale préconisait un recul à 64 ans, un niveau proche des calculs du COR.

Le sénateur recommande également de parler de l’âge de départ à taux plein. « Un Français sur deux bénéficie de dérogations et bénéficient de départs anticipés », note-t-il. Dans ses projections, le COR imagine un « âge minimal du taux plein », situé entre 63,1 et 64,3 ans à partir de la génération 1963. Un niveau voisin de « l’âge pivot » à 64 ns imaginé par le haut-commissaire Jean-Paul Delevoye.

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