Pour la ministre de la Santé, le système de retraite actuel est arrivé à bout de souffle. « Ce système de plus en plus sophistiqué répond de plus en plus difficilement aux évolutions du monde », a souligné Agnès Buzyn, en ouverture du colloque sur la réforme des retraites organisé au Sénat ce jeudi.
Rappelant les engagements présidentiels d’Emmanuel Macron, elle a souligné que la construction d’un système universel de retraite par répartition » demandera du « temps » et devra répondre à une exigence de simplification, mais aussi « rétablir le sentiment d’équité et d’égalité ». « Les inégalités de traitement sont aujourd’hui nombreuses et sont inévitables dans un système qui comporte 42 régimes et autant de règles différentes », a-t-elle expliqué en préambule.
Le nouveau système, qui devrait être proposé par le gouvernement en 2019, devra « faire en sorte qu’un euro cotisé donne les mêmes droits, quel que soit le moment où il a été versé, quel que soit le statut de celui qui a cotisé », selon les engagements du candidat Emmanuel Macron.
« Revisiter les solidarités »
Devant les sénateurs, la ministre a insisté sur la nécessité de mener une réforme d’ampleur, systémique. « Ce chantier considérable ne doit pas être et ne sera pas une énième réforme des retraites », a-t-elle prévenu. Et de rassurer : « Il ne s’agit pas de réformer pour réformer, ou de réformer pour réduire les droits, ou pour les niveler par le bas. »
Ce big bang annoncé sur les retraites permettra notamment de réfléchir « aux besoins qui sont aujourd’hui mal pris en compte » – comme le cas des personnes malades, dépendantes ou handicapées – ou encore de « se pencher sur les situations qui sont aujourd’hui mal prises en compte », pour Agnès Buzyn, qui parle de « revisiter les solidarités ».
Face à ces défis, la ministre insiste sur l’importance de prendre le « temps ». « Ce travail demande du temps et ne peut être conduit dans la précipitation », a-t-elle insisté. Le Haut-commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, mène depuis mi-novembre des consultations, et a déjà rencontré partenaires sociaux et parlementaires. Comme pour d’autres chantiers, le gouvernement a indiqué que la population serait associée aux réflexions, par le biais d’une « consultation citoyenne ». Ce jeudi, la ministre de la Santé a annoncé que celle-ci serait lancée en mai.
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