Retraites, impôts: les députés LR se posent en défenseurs du pouvoir d’achat à l’Assemblée
A l'approche des choix de l'exécutif à l'issue du grand débat, les députés LR ont défendu jeudi une proposition de loi sur le...

Retraites, impôts: les députés LR se posent en défenseurs du pouvoir d’achat à l’Assemblée

A l'approche des choix de l'exécutif à l'issue du grand débat, les députés LR ont défendu jeudi une proposition de loi sur le...
Public Sénat

Par Ludovic LUPPINO

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

A l'approche des choix de l'exécutif à l'issue du grand débat, les députés LR ont défendu jeudi une proposition de loi sur le pouvoir d'achat, en forme de manifeste, jugée "démagogique et irresponsable" par la majorité.

Dans un hémicycle une nouvelle fois clairsemé, la proposition de loi, qui prévoyait une réindexation des retraites et allocations, l'annulation de la hausse de CSG pour tous les retraités ou encore des baisses d'impôts, a fait l'objet sans surprise d'une motion de renvoi en commission adoptée par 90 voix contre 54 et 1 abstention.

La désindexation des retraites et la hausse de la CSG décidées par Emmanuel Macron avaient soulevé la colère des retraités et leur annulation fait partie des demandes de "gilets jaunes" et de participants au grand débat.

Pour le chef de file du groupe LR Christian Jacob, "les Français attendent des réponses" pour améliorer leur quotidien. Ce qu'ils veulent, "c'est des mesures de pouvoir d'achat", avait ajouté l'ancien ministre auprès de l'AFP avant cette journée consacrée aux propositions de LR ("niche parlementaire").

Ce texte est "l'équivalent du programme du PCF", avait ironisé de son côté le ministre des Compte publics Gérald Darmanin (ex-LR) fin mars lors d'une séance de questions au gouvernement.

LR veut "sauver le monde", avait raillé un autre élu, pour qui son financement prévu via une "baisse des dépenses publiques de 20 milliards d'euros par an" relevait de "l'incantation".

Socialistes et communistes, eux, l'ont qualifié respectivement de forme d'"hypocrisie" et de "trompe-l’œil", mais ont fustigé le fait de le rejeter sans débat.

"Interrompre" la discussion de ce texte "ne relève absolument pas de l'esprit du grand débat que vous avez suscité", a estimé le rapporteur Eric Woerth (LR).

- "Hibernatus" -

L'exécutif jouerait même "les hibernatus depuis cinq mois en attendant le dégel et la fin de ce même (grand) débat", a ajouté le président de la commission des Finances, qui a aussi défendu d'autres mesures visant les classes moyennes.

Il était proposé de réindexer allocations familiales et aide au logement sur l'inflation, de rétablir les plafonds du quotient familial à leur niveau d'avant 2012 et encore de baisser de 10% l'impôt sur le revenu (IR) des deux premières tranches. De vifs débats ont fusé sur le coût total des mesures, estimé à 10 milliards d'euros par LR et à près de 17 milliards par l'exécutif.

Cela reviendrait "à quadrupler le coût du paquet de cigarettes", a affirmé Olivier Dussopt, secrétaire d'état auprès du ministre de l'Action et des Comptes publics, voyant dans le texte plus "une critique" qu'une "véritable proposition".

"Contrairement à ce que vous répétez en boucle, vos mesures ne ciblent pas les classes moyennes mais les grands gagnants sont les plus aisés", a estimé le "marcheur" Jean-René Cazeneuve, notant notamment que les retraités les plus aisés profiteraient de la mesure sur la CSG.

Le communiste Hubert Wulfranc a dénoncé "une logique de comptable" avec un financement par des coupes dans la dépense publique.

"On peut partager l'objectif de cette loi mais on ne partage pas la méthode", a estimé quant à lui Jean-Louis Bricout (PS). "La dépense publique, ce n'est pas comme si on jetait l'argent par la fenêtre", a renchéri l'Insoumis Eric Coquerel.

Le deuxième texte proposé par LR, clarifiant la notion de maladie rare, a en revanche été adopté, mais dans une version vidée en partie de sa substance.

Les deux dernières propositions de loi, rejetées en commission, risquaient d'être retoquées. L'une est vouée à valoriser la profession de sapeur-pompier professionnel ou volontaire. L'autre vise à lutter contre la sur-réglementation dénoncée comme "un frein à la compétitivité des entreprises".

Partager cet article

Dans la même thématique

Retraites, impôts: les députés LR se posent en défenseurs du pouvoir d’achat à l’Assemblée
5min

Politique

Financement de la lutte contre les violences faites aux femmes : « Il faut donner à l’administration les moyens de ses missions », prévient la commission des finances

Cinq ans après un premier rapport sur le financement de la lutte contre les violences faites aux femmes, les sénateurs Arnaud Bazin et Pierre Barros ont présenté ce jeudi 3 juillet un nouveau rapport sur le sujet. Les deux élus pointent un financement trop faible et une politique publique peu lisible.

Le

Retraites, impôts: les députés LR se posent en défenseurs du pouvoir d’achat à l’Assemblée
2min

Politique

Travail le 1er mai des boulangers et des fleuristes : « Nous souhaitons évidemment protéger ce 1er mai, mais par contre nous souhaitons clarifier la situation »

Invitée de la matinale de Public Sénat, la sénatrice de Vendée, Annick Billon, a défendu les principes de sa proposition de loi visant à permettre aux fleuristes et aux boulangers d’ouvrir le 1er mai. Un texte qui vise à éviter que ces commerçants soient exposés à des amendes en cas d’ouverture.

Le