Retraites: la mobilisation continue, Philippe insiste sur l’équilibre financier
Les syndicats opposés à la réforme des retraites ont organisé mardi de nouvelles actions, Édouard Philippe insistant de son côté sur la...

Retraites: la mobilisation continue, Philippe insiste sur l’équilibre financier

Les syndicats opposés à la réforme des retraites ont organisé mardi de nouvelles actions, Édouard Philippe insistant de son côté sur la...
Public Sénat

Par Cyril TOUAUX, Fabrice RANDOUX, avec les bureaux régionaux de l'AFP

Temps de lecture :

5 min

Publié le

Mis à jour le

Les syndicats opposés à la réforme des retraites ont organisé mardi de nouvelles actions, Édouard Philippe insistant de son côté sur la nécessité d'une "mesure d'âge" pour atteindre l'équilibre financier du système.

Un peu partout en France, des manifestations ont été organisées à l'appel de l'intersyndicale CGT, FO, CFE-CGC, Solidaires et FSU, qui continue de réclamer le retrait total du projet de réforme de retraite par points.

Les manifestants étaient relativement peu nombreux (5.500 à Marseille, 2.700 à Rouen, 2.650 au Havre, 2.200 à Paris, 2.000 à Bordeaux, 1.700 à Lyon, 1.600 à Nantes ou Nice, selon la police ou les préfectures) mais motivés. Sur les pancartes, on pouvait lire: "En marche ou grève", "Métro boulot caveau", "la météo est pourrie et la réforme aussi".

Les manifestants ne se satisfont pas du "compromis" trouvé entre le gouvernement et les organisations "réformistes" CFDT, CFTC et Unsa autour du retrait à court terme de l'âge pivot.

- Martinez répond à Philippe -

Une "conférence sur l'équilibre et le financement des retraites" doit se mettre en place entre les partenaires sociaux pour faire des propositions pour équilibrer le système.

Édouard Philippe a dit "penser" mardi qu'elle proposerait à la fin de ses travaux "une mesure d'âge". "Je ne vois pas comment, sinon, on pourrait arriver à l'équilibre financier en 2027", a-t-il relevé devant les députés.

A Pau, le président de la République a promis de "continuer à expliquer et concerter" sur ce projet. "Quand on prend la peine d'expliquer et d'écouter, on peut lever beaucoup d'ambiguïtés", a dit Emmanuel Macron.

"Votre réforme, Monsieur le Premier ministre, n'est ni simple ni juste", a au contraire estimé le numéro un de la CGT Philippe Martinez, dans une lettre adressée mardi à Edouard Philippe en réponse à l'offre de compromis présentée par le chef du gouvernement.

"La stratégie du gouvernement, sa conception du dialogue et de l'écoute ne sont pas de nature à apaiser le niveau de mécontentement et de mobilisation qui existe dans notre pays et dont l'opposition à cette contre-réforme est le reflet", conclut sa missive.

Six Français sur dix disent toujours soutenir le mouvement, une proportion qui varie très peu depuis début décembre, selon le baromètre Harris Interactive RTL AEF Info.

- "Ports morts" -

Sur le front des transports, l'amélioration continue. La SNCF prévoit mercredi 80% des TGV et TER, ainsi que 75% des Transilien en circulation alors que la RATP annonce "de nouvelles améliorations sur les réseaux métro et RER".

Le taux de grévistes à la SNCF est remonté mardi à 6%, avec un quart (24,8%) des conducteurs de trains en grève.

A la RATP, certaines assemblées générales ont reconduit la grève jusqu'à vendredi. Mais de nombreux grévistes ne cachent plus leur lassitude.

Mardi, les avocats ont poursuivi leurs actions symboliques, allant de la "pendaison" de robes noires au fronton du tribunal de Bobigny au jet d'une bouteille à la mer dans le port de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), mais aussi multiplié les "grèves du zèle", investissant en masse les bancs de la défense pour obtenir des renvois d'audiences.

Une opération "ports morts" a été lancée jusqu'à vendredi. Le mouvement est massivement suivi sur les sept grands ports maritimes (Dunkerque, Le Havre, Rouen, Nantes-Saint-Nazaire, La Rochelle, Bordeaux et Marseille), selon Tony Hautbois, secrétaire général de la fédération CGT des Ports et Docks.

Le site de traitement des déchets d'Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), qui collecte et traite les ordures de plus d'un million et demi d'habitants, a aussi été bloqué. A Besançon, des techniciens ont basculé "environ 32.000 clients en heures creuses et pratiqué des coupures momentanées d'électricité", selon la CGT.

A la Banque de France, la grève d'agents de sécurité et d'opérateurs a continué dans les deux plus gros centres fiduciaires, à La Courneuve (Seine-Saint-Denis) et Sainghin-en-Mélantois (Nord). Le site de fabrication du papier pour billets, à Vic-le-Comte, et l'imprimerie de Chamalières, dans le Puy-de-Dôme, ont connu des débrayages.

Manifestation à Rennes contre la réforme des retraites, le 14 janvier 2020
Manifestation à Rennes contre la réforme des retraites, le 14 janvier 2020
AFP

Pendant ce temps, les concertations se sont poursuivies. La ministre du Travail Muriel Pénicaud a réuni les partenaires sociaux pour discuter pénibilité et emploi des seniors, afin de dégager de "grandes orientations" avant la présentation du projet en Conseil des ministres le 24 janvier.

Mais du côté de la fonction publique, la CGT, FO et Solidaires ont décidé de boycotter les réunions bilatérales programmées cette semaine.

Le projet de réforme doit être débattu à l'Assemblée à partir du 17 février, mais mardi les oppositions de gauche comme de droite ont contesté les conditions de son examen. Le patron des députés LR Damien Abad a souligné la difficulté d'organiser des débats avec le volet financement remis à plus tard. Jean-Luc Mélenchon, le chef de file des députés insoumis, a lui proposé à la gauche une motion de censure contre le gouvernement.

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris : session of questions to the government at the Senate
9min

Politique

Face à un « budget cryptosocialiste », la majorité sénatoriale veut « éradiquer tous les impôts » votés par les députés

Ils vont « nettoyer » le texte, le « décaper ». Les sénateurs de droite et du centre attendent de pied ferme le budget 2026 et le budget de la Sécu. Après avoir eu le sentiment d’être mis à l’écart des discussions, ils entendent prendre leur revanche, ou du moins défendre leur version du budget : plus d’économies et faire table rase des impôts votés par les députés.

Le

Marseille: Amine Kessaci candidate
4min

Politique

Assassinat du frère d’Amine Kessaci : le militant écologiste engagé contre le narcotrafic était « sous protection policière et exfiltré de Marseille depuis un mois »

Le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. L’hypothèse d’un assassinat d’avertissement est privilégiée et pourrait faire basculer la France un peu plus vers ce qui définit les narco Etats. C’est ce que craignaient les sénateurs de la commission d’enquête sur le narcotrafic. Le sénateur écologiste de Marseille Guy Benarroche, proche d’Amine Kessaci a pu s’entretenir avec lui, ce matin.

Le

Retraites: la mobilisation continue, Philippe insiste sur l’équilibre financier
2min

Politique

Assassinat du petit frère d’Amine Kessaci : revoir le documentaire sur le combat contre le narcotrafic du militant marseillais 

Mehdi, le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. En 2020, c’est l’assassinat de son grand frère Brahim, qui avait conduit le jeune garçon à s’engager en politique. Son parcours est le sujet du documentaire « Marseille, des larmes au combat », Anaïs Merad, à revoir sur Public Sénat.

Le

Retraites: la mobilisation continue, Philippe insiste sur l’équilibre financier
3min

Politique

Projet de loi anti-fraudes : « C’est un objet politique qui vise essentiellement à montrer du doigt la fraude sociale »

Invités sur le plateau de Parlement Hebdo, le sénateur Bernard Jomier (Place Publique) et le député Sylvain Berrios (Horizons) sont revenus sur le projet de loi pour lutter contre les fraudes fiscales et sociales, examiné par la Chambre haute depuis mercredi. La majorité rassemblant les élus de la droite et du centre au Sénat ont affermi le texte en commission, y ajoutant une batterie de mesures qui ne fait pas consensus.

Le