La bataille autour de la réforme des retraites entre dans le vif lundi à l'Assemblée: la majorité, après une fin de semaine chaotique, va...
Retraites: la réforme dans le chaudron de l’Assemblée lundi, avec un nouveau ministre
La bataille autour de la réforme des retraites entre dans le vif lundi à l'Assemblée: la majorité, après une fin de semaine chaotique, va...
Par Charlotte HILL
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La bataille autour de la réforme des retraites entre dans le vif lundi à l'Assemblée: la majorité, après une fin de semaine chaotique, va défendre dans l'hémicycle un projet que l'opposition dénonce comme "injuste" et entend torpiller par une nuée d'amendements.
Après des semaines de contestation dans la rue et un appel à une nouvelle journée de mobilisation dans les transports lundi, la macronie arrive chamboulée, le rapporteur du volet organique de la réforme Olivier Véran ayant dû prendre au pied levé dimanche la casquette de ministre de la Santé.
Agnès Buzyn lui a laissé sa place pour prendre le relais, dans la course LREM à la mairie de Paris, de Benjamin Griveaux, emporté vendredi par une affaire de vidéos à caractère sexuel.
"Par delà les velléités d'obstruction qui s'annoncent - je fais désormais attention aux mots que j'utilise - je voudrais dire aux parlementaires que je serai à leur écoute", a assuré Olivier Véran, lors de la passation de pouvoirs avec une Agnès Buzyn en larmes, ajoutant qu'il serait présent aux débats.
Emmanuel Macron a appelé la majorité à "l'unité" pour "gagner la bataille des retraites" et "vendre" ce projet hautement sensible visant à créer un "système universel" de retraite par points.
Même si l'appel à une "journée morte" dans les transports était peu suivi lundi matin, avec un trafic "perturbé" sur les lignes 2, 5 et 12 du métro, selon la RATP, les opposants à la réforme n'ont pas dit leur dernier mot.
L'examen inachevé la semaine passée en commission pour cause d'avalanche d'amendements des députés LFI, un fait inédit après 75 heures de dialogue de sourds, n'était qu'un préambule.
"Je crois que le calendrier dans lequel on est enfermé n'est pas tenable", a déclaré le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux alors que 41.000 amendements ont été déposés.
Les principaux points de la réforme des retraites selon le projet de loi dont les députés entament l'examen
AFP
De son côté, Philippe Martinez (CGT) a critiqué sur LCI le timing du départ d'Agnès Buzyn, estimant qu'un ministre "devrait mener à bien les sujets" dont il a la charge, rejoint sur ce point par le socialiste Olivier Faure qui y a vu sur France Inter un signe de "légèreté du gouvernement", qui veut "y aller au forceps".
Pour l'heure, quinze jours de débats sont prévus, soit 84 heures, mais une 3e semaine de débat est probable.
Le gouvernement table toujours sur une adoption en première lecture avant les municipales dans un mois et espère un feu vert définitif "d'ici l'été" sur les deux textes (ordinaire et organique).
Face à l'obstruction des insoumis avec leurs amendements, les responsables de la majorité martèlent qu'un recours au 49-3 - arme de la Constitution qui permet l'adoption sans vote - "n'est pas l'objectif" mais des "marcheurs" ne l'excluent pas si le débat est "clairement impossible".
"Totalement impensable", a prévenu LR. Ce serait même "du délire" pour le numéro un de la CFDT Laurent Berger.
- "On marche sur la tête" -
Droite comme gauche dénoncent un "mépris" du Parlement et un projet "nébuleux" et "à trous", avec notamment la trentaine d'ordonnances programmées.
Les trois groupes de gauche - PS, PCF et LFI - qui dénoncent un "amateurisme coupable" du gouvernement, tablent en plus des amendements (près de 37.000 à eux trois) sur une motion référendaire lundi, voire une motion de censure, des étapes qui vont ralentir les débats.
L'Assemblée nationale commence l'examen de la réforme des retraites le 17 février 2020
AFP/Archives
Le patron des insoumis Jean-Luc Mélenchon qui revendique "une victoire" en commission, a promis une "noria" de son groupe afin "d'enfoncer la ligne de défense macroniste". Le PCF, qui juge la réforme "bien pire" que ce qui avait été annoncé, ne sera pas en reste tout comme le PS, persuadé qu'un "certain nombre de concitoyens vont se faire avoir".
LR fustige comme eux "l'impréparation" du gouvernement et estime que pour le financement "on marche sur la tête".
Le vote de la réforme est programmé avant les conclusions de la conférence de financement, censée trouver d'ici avril des mesures permettant d'atteindre l'équilibre en 2027.
Côté majorité, où l'on dénonce le "sketch" des insoumis, on affiche la volonté de faire aboutir cette réforme "de progrès social", "contre vents d'obstruction et marées d'amendements".
Le secrétaire d'Etat Laurent Pietraszewski a appelé dans La Croix "les oppositions à se mettre à la hauteur de l’enjeu, à venir sur le terrain de la confrontation d’idées".
"On s'est organisés pour durer", indique à l'AFP le co-rapporteur Jacques Maire (LREM). Si le groupe soutient globalement la réforme, des interrogations ont émergé sur son impact budgétaire, et certains à l'aile gauche comptent faire entendre leur voix sur des sujets comme la pénibilité. Un "marcheur" prédit "un exercice de discipline collective forte".
Alors que la France rend hommage aux victimes des attentats de Paris de 2015, le ministre de l’Intérieur a appelé les préfets à « renforcer les mesures de vigilance ». Le procureur national antiterroriste (Pnat) Olivier Christen, indique même que la menace terroriste, jihadiste, d’ultradroite ou émanant d’Etats étrangers « s’accroît ».
Dix ans après le traumatisme des attentats du 13 novembre 2015, le cadre juridique permettant la prévention et la répression d’actes terroristes a largement évolué. Après les attaques du Bataclan, des terrasses parisiennes et du Stade de France ayant fait 131 morts et plus de 400 blessés, la France avait basculé dans l’état d’urgence, un régime juridique d’exception qui a influencé les évolutions législatives.
A l’approche de l’examen du budget, le ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez était auditionné par commission des lois du Sénat a présenté des crédits en hausse pour la mission sécurité et immigration de son ministère. Il en a profité pour confirmer que l’objectif 3 000 places en des centres de rétention administrative, initialement prévu pour 2027, ne sera pas tenu, comme l’avait révélé un rapport du Sénat.
Les sénateurs Bernard Jomier et Grégory Blanc (Place Publique) ont déposé un amendement au projet de loi de finances 2026, visant à élargir la liberté des légataires dans la transmission de leur patrimoine, pour favoriser les donations aux causes d’intérêt général. De quoi permettre un débat « le plus large possible » selon les élus, dans une séquence budgétaire intense.