L'exécutif se réunit en séminaire mercredi pour faire avancer ses priorités de 2020, dont l'écologie et la lutte contre le communautarisme,...
Retraites: le gouvernement en séminaire pour préparer l’après-crise
L'exécutif se réunit en séminaire mercredi pour faire avancer ses priorités de 2020, dont l'écologie et la lutte contre le communautarisme,...
Par Jérémy MAROT et Jérôme RIVET
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L'exécutif se réunit en séminaire mercredi pour faire avancer ses priorités de 2020, dont l'écologie et la lutte contre le communautarisme, jusqu'à présent éclipsées par l'interminable crise de la réforme des retraites, dont le gouvernement espère tourner la page.
"Bien évidemment", le gouvernement "doit bien continuer d'expliquer, de clarifier et aussi de discuter" pour faire passer la réforme sociale clé du quinquennat, a déclaré Emmanuel Macron mardi à Pau.
Mais ce dossier, qui écrase tous les autres depuis plusieurs mois, ne sera pas le seul sur la table du séminaire, qui rassemble le gouvernement au grand complet au début de chaque trimestre.
Organisée dans la foulée du conseil des ministres, cette réunion vise en effet à "aborder en profondeur à la fois le calendrier et l'action du gouvernement pour les mois à venir, ainsi que les prochaines réformes", selon la porte-parole Sibeth Ndiaye.
L'exécutif espère avoir "clos un chapitre important de la réforme des retraites" ce week-end, dixit un conseiller, en parvenant à un compromis avec les syndicats réformistes, désormais revenus à la table des discussions. "On peut reprendre un cours plus normal de l'activité gouvernementale", poursuit la même source, en misant par ailleurs sur l'épuisement de la grève.
Les retraites continueront cependant à scander les prochains mois: présentation des projets de loi en Conseil des ministres le 24 janvier, début de l'examen au Parlement le 17 février, conclusion prévue de la "conférence de financement" fin avril puis adoption "avant l'été", selon le calendrier fixé par Edouard Philippe. En parallèle, des discussions catégorielles continueront de se tenir avec les enseignants, les fonctionnaires etc.
Les mouvements de grève les plus longs en France depuis 1985
AFP
Mais d'autres réformes, bloquées dans l'entonnoir, doivent reprendre leur cheminement, et le séminaire vise à fixer leur cadencement.
"Il faut bien se mettre d'accord sur ce qu'on met à l'ordre du jour en 2020", souligne une ministre. Car 2021, qui verra l'application des mesures votées l'année précédente, sera "la dernière année où l'on pourra mesurer les effets avant l'élection présidentielle" de 2022, embraye-t-elle.
En clair: l'année doit être utile afin de se prévaloir d'un bilan devant les électeurs, une préoccupation de plus en plus prégnante au sein de la majorité.
- Voeux à la presse -
Manifestation contre la réforme des retraites, le 14 janvier 2020 à Nantes
AFP
Lors de ses voeux télévisés le 31 décembre, Emmanuel Macron avait insisté sur le déploiement d'un "nouveau modèle écologique". Il a promis des "décisions fortes" et ouvert la porte à un référendum sur les propositions que feront les 150 Français de la Convention citoyenne sur le climat.
Des mesures sont également attendues, probablement en février soit avant les municipales de mars, sur la lutte contre le communautarisme, érigée parmi les "grands enjeux de 2020" par le président. Les ministères, dont celui de l'Intérieur, doivent faire remonter des propositions à l'Elysée sur la question d'ici fin janvier.
Actualité oblige, Emmanuel Macron a demandé mardi au gouvernement "des propositions claires pour améliorer la déontologie" des forces de l'ordre, confrontées à de nouvelles accusations de violences au cours des manifestations des dernières semaines.
Face à ces critiques, le gouvernement a infléchi depuis quelques jours sa rhétorique en appelant les forces de l'ordre à "l'exemplarité" avec un "usage juste et proportionné de la force".
Le président Emmanuel Maron lors d'un sommet du G5 Sahel, le 13 janvier 2020 à Pau
POOL/AFP
Dans les prochains mois, sont également attendus la loi de programmation pluriannuelle de la recherche, et le lancement de celle sur la dépendance, initialement attendue avant la fin 2019 et qui vise à lever plus de neuf milliards d'euros par an d'ici 2030 afin de financer la prise en charge des personnes âgées. Le texte "n'est pas encore prêt, il faut qu'on puisse en discuter avec les organisations syndicales", elles-mêmes sur-sollicitées sur la réforme des retraites, relève une ministre.
Après le séminaire, Emmanuel Macron présentera ses vœux à la presse devant des centaines de représentants des médias invités à l’Elysée. Renouant en 2018 avec cette tradition délaissée par François Hollande, il avait alors plaidé pour "une saine distance" entre le pouvoir et la presse, et annoncé une loi contre la "manipulation de l’information" en période électorale et une réforme de l’audiovisuel public.
Jeudi, le chef de l'Etat présentera ses vœux aux armées sur la base aérienne d'Orléans.
C’est une victoire symbolique pour le RN qui est parvenu à faire adopter à une voix près, à l’Assemblée nationale sa proposition de résolution visant à « dénoncer » l’accord franco-algérien de 1968. Un texte non contraignant voté avec l’appui des Républicains et d’Horizons. Le Modem et Renaissance ont voté contre.
Au palais du Luxembourg, les sénateurs attendent que le texte, qui déterminera l’avenir de la réforme des retraites, arrive dans leur hémicycle. Les Républicains promettent de faire barrage à toute tentative de suspension, là où les socialistes veulent y voir un premier pas vers une abrogation.
Si la suspension de la réforme des retraites venait à être adoptée, la Caisse nationale d'assurance vieillesse a souligné que dans l’état actuel du projet de loi, la mise à jour des systèmes informatiques sera dans les temps avant l’automne. Elle met toutefois un bémol en cas de mesures qui s’étendraient par exemple aux carrières longues, non incluses à ce jour dans le texte.
Invité de notre matinale, Renaud Dutreil a défendu la niche fiscale sur la transmission d’entreprises qu’il avait créée en 2003. L’ancien dirigeant de l’UMP fustige le rapport de la Cour des comptes, « officine socialiste », appelant à toiletter le dispositif et critique la volonté de la gauche « de détruire l’économie française » dans les débats budgétaires.