Retraites : le PS présente les grands axes de son contre-projet
Maintien de l’âge légal du départ à la retraite à 62 ans, critères de pénibilité, minimum des pensions à 100% du SMIC… Les deux groupes parlementaires du PS présentaient, ce mercredi, ses propositions.

Retraites : le PS présente les grands axes de son contre-projet

Maintien de l’âge légal du départ à la retraite à 62 ans, critères de pénibilité, minimum des pensions à 100% du SMIC… Les deux groupes parlementaires du PS présentaient, ce mercredi, ses propositions.
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« Que vous dire d’un objet législatif non identifié ? » À l’instar d’Olivier Faure, Patrick Kanner, le président du groupe PS du Sénat ne compte pas voter un texte « sans étude d’impact », dans « l’improvisation ». « Un immense gâchis. Deux ans de travail pour rien » a-t-il déploré.

Ce midi, à l’Assemblée nationale, les représentants des deux groupes parlementaires du PS, (Patrick Kanner et Monique Lubin pour les sénateurs, Valérie Rabault, Olivier Faure et Boris Vallaud pour les députés) présentaient les grands axes de leur contre-réforme des retraites.

« Finalement on dit aux retraités qu’ils sont une charge » regrette Patrick Kanner

Les élus PS entendent s’inscrire dans une approche opposée à celle du gouvernement. « Finalement on dit aux Français qui sont aujourd’hui en retraite, 15 millions de nos concitoyens, qu’ils sont une charge. Alors que nous, nous considérons que l’évolution de la société devrait amener, non pas à consacrer (aux retraités) 14% du PIB, mais plus. Si on considère que nous sommes une société moderne respectueuse de l’évolution démographique ».

Maintien de l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans

Sur le fond de leurs propositions, les parlementaires ont rappelé qu’ils ne voulaient pas de l’âge pivot, qui même s’il a été retiré provisoirement par le gouvernement ce week-end, reviendra en avril comme l’a jugé le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure sur Public Sénat, lundi. « Il est évident qu’en l’état actuel des choses, l’âge pivot contraindrait ceux qui arrivent à 62 ans avec tous leurs trimestres, à travailler 2 ans de plus ou à se passer de 10% de leurs retraites » a expliqué Monique Lubin qui propose le maintien de l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans « mais également un départ pour les carrières les plus longues et les plus pénibles à 60 ans ».

Le gouvernement « va mieux traiter les aiguilleurs du ciel que les infirmières »

Le député, Boris Vallaud a insisté sur la pénibilité. « Le gouvernement a le mot pénibilité à la bouche. Mais quand on regarde ce qui se passe, il va mieux traiter les aiguilleurs du ciel que les infirmières et les sages-femmes » a-t-il tancé. « Nous voulons un système qui permette d’apprécier métier par métier, les critères de pénibilité » (4 critères sur 10 ont été supprimés en 2019 : port de charge lourde, les postures pénibles, les vibrations mécaniques, les agents chimiques dangereux).

« Le minimum contributif doit être à 100% du SMIC »

Au sujet du niveau des pensions, le PS milite pour « une règle d’or » s’agissant des bas revenus. « Le minimum contributif doit être à 100% du SMIC ».

La prise en compte des carrières hachées, est également à revoir pour les socialistes. « Nous avons besoin que soient mieux prises en compte les périodes de chômage. Il faut qu’on puisse déclencher des droits à la retraite dès la première heure travaillée » a plaidé Boris Vallaud. « Sans perdre pour autant les 150 heures qui permettent de valider un trimestre. Non pas que nous soyons contre le système à points mais pour l’instant les exemples en Europe ont conduit à une baisse substantielle des pensions » a précisé Monique Lubin peu avant les questions d’actualité du Sénat.

« Il n’y a pas de raison aujourd’hui que le financement des retraites ne repose que sur la base des salaires »

Retraites: pour Monique Lubin, pas de raison aujourd’hui que le financement ne repose que sur la base des salaires »
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En ce qui concerne le financement de la réforme, comme elle l’avait déjà détaillé à publicsenat.fr, la sénatrice « préconise de nouvelles formes de financements ». « Il y a bien sûr la CADES (Caisse d'Amortissement de la Dette Sociale) les différents fonds de réserve et notamment le fonds de réserve pour les retraites, qui peuvent servir, si vraiment il y avait un problème substantiel d’équilibre. Ce qui n’est pas arrivé aujourd’hui » estime-t-elle avant de soumettre également l’idée « d’une contribution du capital ». « Il n’y a pas de raison aujourd’hui que le financement des retraites ne repose que sur la base des salaires ».

« Je n’ai pas du tout envie d’être démago et de dire que nous avons un projet clé en main à livrer aux Français Nous avons des pistes pour un projet qui viendra après » prend soin de préciser Monique Lubin.

« Une bonne idée de gauche quand elle est reprise par la droite, ça ne fait jamais une bonne réforme »

Lors de la conférence de presse hebdomadaire du groupe socialiste du Sénat, le sénateur Rachid Temal, porte-parole du PS s’est déclaré favorable, sur le principe, à un régime universel des retraites. « Mais une bonne idée de gauche quand elle est reprise par la droite, ça ne fait jamais une bonne réforme » a-t-il déploré.

Pour autant, mardi, le PS et le PCF ont rejeté la proposition de motion de censure de la France Insoumise contre le gouvernement pour son projet de réforme des retraites. « La motion de censure contre le gouvernement ne peut pas être le début de l’histoire mais la fin. On ne peut pas dire que le Parlement n’est pas respecté et déposer avant que le texte ne soit connu, une motion de censure » a justifié Rachid Temal.

 

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