Retraites : le Sénat vote le report de l’âge légal à 64 ans

Retraites : le Sénat vote le report de l’âge légal à 64 ans

Dans le cadre de l’examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2022, le Sénat a voté vendredi soir le report de l’âge de départ à la retraite à 64 ans. 
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Le Sénat, dominé par l’opposition de droite, a voté dans la nuit de vendredi à samedi 13 novembre en faveur d’un report progressif de l’âge légal de la retraite de 62 à 64 ans, jugeant qu’il y a urgence. Lors du précédent budget de la sécu en 2020, les sénateurs avaient voté pour un report à 63 ans.

Dans son allocution mardi dernier, Emmanuel Macron a estimé que les conditions n’étaient pas réunies pour relancer le chantier de la réforme des retraites, qu’il a reporté à 2022, autrement dit vraisemblablement à un autre quinquennat.

Vendredi soir, lors de l’examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2022, la majorité sénatoriale de droite a anticipé. « Ce déficit (de la branche vieillesse) il est là. Tout le monde en est convaincu. Tout le monde dit qu’il faut faire des choses […] Mais nous, on le fait », a exposé René-Paul Savary (LR), corapporteur du texte en présentant un amendement qui prévoit une conférence de financement réunissant les partenaires sociaux et chargée de formuler des pistes pour parvenir à l’équilibre financier des régimes de retraite à l’horizon 2030.

En l’absence d’accord, le texte prévoit l’entrée en vigueur à partir du 1er janvier 2023 d’une série de mesures, dont le report progressif de l’âge d’ouverture des droits à la retraite à 64 ans à compter de la génération 1966, et une convergence des régimes spéciaux avant 2032.

« On ne peut continuer à procrastiner comme l’a fait le gouvernement pendant cinq ans », a abondé la rapporteure générale Élisabeth Doineau (centriste).

« Ces propositions, on les connaît M. le rapporteur que ce soit les vôtres ou celles du gouvernement. Elles s’adressent toutes aux mêmes personnes, aux salariés à qui on va demander de faire des efforts supplémentaires », a fustigé la sénatrice PS, Monique Lubin par ailleurs membre du conseil d’orientation des retraites (COR).

Le gouvernement par la voix d’Adrien Taquet, secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles, a émis un avis défavorable. « Réformer notre système de retraite implique de répondre à d’autres enjeux que la question financière, notamment des enjeux de simplicité, des enjeux de lisibilité, des enjeux d’équité […] Une telle réforme ne peut être engagée qu’une fois la situation sanitaire totalement sous contrôle et doit être soumise à un intense débat démocratique », a-t-il fait valoir.

L’amendement a été adopté par 196 voix contre 134.

La refonte du système des retraites a été interrompue début 2020 en raison de l’épidémie du covid-19. La réforme visait à supprimer les régimes spéciaux en harmonisant les règles entre public et privé et en faisant en sorte qu’au terme d’une carrière complète, aucune pension ne puisse être inférieure à 1 000 euros, tout en « encourageant le travail au-delà de l’âge légal ».

 

 

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