Retraites : Macron veut finaliser sa réforme « d’ici l’été 2019 »
Emmanuel Macron a rappelé devant la Cour des comptes son objectif de réaliser 60 milliards d’euros d’économies, sans donner de détails. Il veut « réviser notre procédure budgétaire » pour « aller plus vite ».

Retraites : Macron veut finaliser sa réforme « d’ici l’été 2019 »

Emmanuel Macron a rappelé devant la Cour des comptes son objectif de réaliser 60 milliards d’euros d’économies, sans donner de détails. Il veut « réviser notre procédure budgétaire » pour « aller plus vite ».
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Les chantiers de réformes sont nombreux dans les mois qui viennent pour l’exécutif. Et pas des moindres. Lors d’un discours devant la Cour des comptes, lors de l’audience solennelle de rentrée, Emmanuel Macron a précisé son calendrier pour la réforme des retraites qu’il entend engager. « Je souhaite que l’ensemble des textes puisse être finalisé d’ici à l’été 2019 » a affirmé le chef de l’Etat.

« Passer des 37 régimes de retraite actuels à un régime simplifié »

« Ce grand chantier va nous conduire à rapprocher notre système, héritier d’un consensus productif datant de quelques décennies, permettant de passer des 37 régimes de retraite actuels, à un régime simplifié, lisible, restaurant la confiance de chacun » a expliqué le Président, qui défend « un grand choc de lisibilité et de simplification de notre régime de retraites ». La réforme s’annonce périlleuse avec le débat sur les régimes spéciaux.

Sur la question des finances publiques, le président de la Cour des comptes, Didier Migaud, a mis en garde sur le fait que l'amélioration des finances publiques ne devait « pas faire illusion » sur les efforts à faire encore, selon lui. Le chef de l’Etat a souligné pour sa part qu’après la mise en garde de la Cour des comptes sur le risque de dérapage des dépenses en 2017, « le gouvernement (avait) pris les dispositions nécessaires ». Il a rappelé sa promesse de campagne de réduire « d’environ 60 milliards d’euros la dépense publique » et, « en même temps, investir » sur « l’emploi, la formation professionnelle et le logement ». Le déficit devrait repasser sous la barre des 3% de PIB en 2017, conformément aux règles de l'Union européenne, pour la première fois depuis dix ans.

« Politique d’adaptation de l’offre » pour l’assurance maladie

« Chaque politique publique » fera l’objet « d’une trajectoire claire de réforme » dans le cadre du « chantier d’action publique 2022 » a souligné Emmanuel Macron. « La protection sociale (…) doit être sans cesse renforcée », tout en protégeant « différemment nos concitoyens ». « C’est dans ce contexte » qu’il souhaite lancer la réforme des retraites.

Côté assurance maladie, « son objectif de croissance est de 2,3% », permettant «  un objectif de maîtrise financière (…) qui permettra d’avoir une politique d’adaptation de l’offre ». La réforme de l’assurance chômage qui est aussi lancée et qui doit permettre aux démissionnaires et aux indépendants, sous certaines conditions, de bénéficier de l’assurance chômage, « permettra de nouveaux droits, sans remettre en cause l’équilibre financier ».

« Printemps de l’évaluation » au Parlement

Sur le plan parlementaire, Emmanuel Macron entend « rééquilibrer le calendrier parlementaire », « en révisant notre procédure budgétaire », soit « aller plus vite » sur le projet de loi de finances et le budget de la Sécurité sociale, tout en demandant « au gouvernement de rendre compte à la représentation nationale ». L’examen des budgets par le Parlement, qui prend l’allure d’un marathon budgétaire, dure chaque année plusieurs semaines à l’automne.

« En bonne intelligence avec les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, j’ai ainsi souhaité que nous réfléchissions à ritualiser un temps d’évaluation annuel, au premier semestre », via la loi de règlement et des « auditions de chacun des ministres par les commissions (…) sur le bilan de l’année écoulée et le programme de travail des années à venir » précise Emmanuel Macron. Pour « ce printemps de l’évaluation », le Parlement s’appuiera « sur la Cour des comptes ». La question de la vitesse de la procédure parlementaire et du renforcement de la fonction de contrôle du Parlement font partie des nombreux sujets sur la table de la réforme institutionnelle et constitutionnelle lancée par le chef de l’Etat.

Partager cet article

Dans la même thématique

5min

Politique

Budget : des sénateurs souhaitent assouplir le droit des successions pour favoriser les dons aux associations

Les sénateurs Bernard Jomier et Grégory Blanc (Place Publique) ont déposé un amendement au projet de loi de finances 2026, visant à élargir la liberté des légataires dans la transmission de leur patrimoine, pour favoriser les donations aux causes d’intérêt général. De quoi permettre un débat « le plus large possible » selon les élus, dans une séquence budgétaire intense.

Le

Senat- Questions au gouvernement
11min

Politique

« Sa détermination reste totale » : de retour au Sénat, Bruno Retailleau retrouve sa « base arrière »

L’ancien ministre de l’Intérieur fait son retour au Sénat, après que les LR ont claqué la porte du gouvernement. Si certains y ont vu une sortie ratée, ses soutiens estiment au contraire que les événements lui donnent raison. Bruno Retailleau, qui se représentera aux sénatoriales de septembre 2026, se partagera entre la Haute assemblée et la présidence du parti. Il entame un tour de France et a lancé un « travail de fourmi » pour préparer le projet de 2027.

Le

Retraites : Macron veut finaliser sa réforme « d’ici l’été 2019 »
3min

Politique

Libération de Boualem Sansal : « Je ne crois pas que ce soit l’échec de la méthode Retailleau », défend François-Noël Buffet

Alger a fini par accéder à une demande de l’Allemagne de libérer l’écrivain franco-algérien de 76 ans, emprisonné depuis un an. La ligne dure tenue sur ce dossier par l’ancien ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, n’avait pas permis d’obtenir d’avancées significatives. Le sénateur LR François-Noël Buffet, qui a été ministre à ses côtés, estime toutefois qu’il était « nécessaire d’afficher un élément de fermeté » vis-à-vis des autorités algériennes.

Le