Retraites: vote symbolique en commission sur la rémunération des enseignants
"Engagement irrévocable" pour la majorité, "bricolage anticonstitutionnel" pour les oppositions: les députés de la commission...

Retraites: vote symbolique en commission sur la rémunération des enseignants

"Engagement irrévocable" pour la majorité, "bricolage anticonstitutionnel" pour les oppositions: les députés de la commission...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

"Engagement irrévocable" pour la majorité, "bricolage anticonstitutionnel" pour les oppositions: les députés de la commission spéciale retraites ont symboliquement acté mercredi la future hausse des salaires des enseignants.

Cette hausse a été promise par le gouvernement pour leur garantir des pensions équivalentes à la situation actuelle.

Le gouvernement veut "envoyer un message" et "réécrire le contrat social qu'a la Nation avec ses enseignants", a affirmé le secrétaire d'Etat aux Retraites Laurent Pietraszewski, en revendiquant "un engagement solennel" et "irrévocable".

Symboliquement, les députés ont voté un amendement LREM pour isoler dans un article spécifique du projet de loi retraites cette "garantie" apportée aux enseignants.

Il prévoit dans une "loi de programmation" à venir "une revalorisation de leur rémunération leur assurant le versement d'une retraite d'un montant équivalent à celle perçue par les fonctionnaires" de catégories comparables.

En s'appuyant sur l'avis récent du Conseil d'Etat, les oppositions de droite comme de gauche ont jugé la mesure "anticonstitutionnelle". Elle revient en effet à "une injonction au gouvernement", a relevé le Conseil d'Etat.

"En réalité vous nous faites voter quelque chose en prévision d'une loi (de programmation) dont nous ne connaissons pas le contenu et sur laquelle il faudrait vous faire à l'avance confiance", a fustigé l'insoumis Eric Coquerel, qui y voit "une usine à gaz" et dénonce le "gel du point d'indice des fonctionnaires depuis des années".

"Tout cela alimente l'inquiétude", selon le communiste Pierre Dharréville, qui estime la parole du gouvernement "démonétisée car il y a déjà eu beaucoup d'arnaques et d'entourloupes".

Eric Woerth (LR) a réclamé de son côté le "coût exact" et le "calendrier " de ces augmentations.

Pour les "marcheurs", c'est une "avancée sociale", a souligné Olivier Véran, ancien du PS. "Moi en cinq ans de mandat socialiste (dans la précédente législature), j'aurais bien aimé qu'on revalorise les profs, j'aurais sauté de joie".

Depuis "des années", on disait aux enseignants "vous aurez une bonne retraite donc vous pouvez être mal payés, là on a l'occasion de leur assurer des conditions décentes", a complété sa collègue Céline Calvez.

Dès 2021, des premières hausses de salaires pourront être comprises entre 70 et 90 euros nets par mois pour les enseignants en début de carrière, a indiqué le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer mi-janvier.

Les syndicats craignent que ces revalorisations soient conditionnées à des "contreparties" comme une hausse du temps de travail.

Partager cet article

Dans la même thématique

Retraites: vote symbolique en commission sur la rémunération des enseignants
5min

Politique

Financement de la lutte contre les violences faites aux femmes : « Il faut donner à l’administration les moyens de ses missions », prévient la commission des finances

Cinq ans après un premier rapport sur le financement de la lutte contre les violences faites aux femmes, les sénateurs Arnaud Bazin et Pierre Barros ont présenté ce jeudi 3 juillet un nouveau rapport sur le sujet. Les deux élus pointent un financement trop faible et une politique publique peu lisible.

Le

Retraites: vote symbolique en commission sur la rémunération des enseignants
2min

Politique

Travail le 1er mai des boulangers et des fleuristes : « Nous souhaitons évidemment protéger ce 1er mai, mais par contre nous souhaitons clarifier la situation »

Invitée de la matinale de Public Sénat, la sénatrice de Vendée, Annick Billon, a défendu les principes de sa proposition de loi visant à permettre aux fleuristes et aux boulangers d’ouvrir le 1er mai. Un texte qui vise à éviter que ces commerçants soient exposés à des amendes en cas d’ouverture.

Le