Covid-19 : les sénateurs satisfaits de la concertation à Matignon

Covid-19 : les sénateurs satisfaits de la concertation à Matignon

Alors que le premier ministre recevait, ce vendredi, les responsables politiques, la question d’un « confinement allégé » a été abordée, et la mise en place d’un comité de liaison avec les parlementaires sur le suivi de la crise a été annoncée.
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« Un tour de table pour donner lieu à un débat démocratique ». C’est ainsi que Matignon avait vendu la réunion qui s’est déroulée, ce vendredi, en visioconférence, entre les responsables politiques et le premier ministre. Alors qu’Emmanuel Macron doit prendre la parole, ce mardi, pour donner de nouvelles indications sur l’évolution de la situation sanitaires et les mesures restrictives qui lui sont assorties, les élus ont pu avoir un avant-goût du nouvel élan que souhaitait donner l’exécutif. Accompagné d’Olivier Véran et de Jacqueline Gourault, Jean Castex a donc abordé la question de l’évolution de l’épidémie sur le territoire, et les différentes problématiques liées à sa gestion, d’un « confinement adapté », à la mise en place de nouvelles mesures pour l’isolement des personnes positives.

« Le premier ministre était dans une posture d’écoute », commente le président du groupe socialiste au Sénat Patrick Kanner. « Il y a eu beaucoup d’échanges, et il a tenu à répondre à chaque intervention. » « Cette réunion avait le mérite d’exister », renchérit le chef de file des sénateurs centristes Hervé Marseille. « Jean Castex a été courtois et à l’écoute, il a pris note des observations de chacun. Des perspectives ont été tracées, et il est important que le débat démocratique suive son cours. » Pour certains, en revanche, le débat a manqué, en raison notamment, du grand nombre de participants. « On est toujours sur le même type de réunions », regrette le président du groupe écologiste au Sénat Guillaume Gontard. « Il y avait beaucoup de monde, c’était un peu cacophonique, avec un format où on reste beaucoup sur de l’information de la part de l’exécutif, et pas forcément un échange sur l’association des deux chambres aux différents scénarios. »

La possibilité de fêter Noël en famille

S’il n’a pas été question de déconfinement, le premier ministre a évoqué un « allégement du confinement », selon les parlementaires, dont les modalités sont encore en discussion. Des mesures qui concerneraient, avant tout, les commerces de proximité, dont la réouverture est en suspens depuis plusieurs jours. « Nous n’avons pas eu de date précise sur la réouverture des magasins, mais il semblerait que cela ait lieu entre le 28 novembre et le 1er décembre », relate la présidente des sénateurs communistes Eliane Assassi. « Des concertations vont être lancées avec les responsables des commerces la semaine prochaine, et le Président fera sans doute des annonces mardi. » La question des stations de ski, également, a été évoquée, et le premier ministre recevra les acteurs de la montagne lundi pour évoquer les pistes possibles de réouverture. « Le gouvernement envisage d’adapter le confinement pour le secteur de la montagne, et l’exécutif travaille sur différentes pistes », indique Hervé Marseille.

A l’approche des fêtes de fin d’année, la question taraude de plus en plus les citoyens : pourra-t-on fêter Noël avec sa famille ? Sans répondre directement, Jean Castex a toutefois laissé entendre que les Français pourront bel et bien se réunir pour les fêtes. « On parle d’allégement du confinement, et pas de déconfinement pour cette période », tempère Patrick Kanner. « Mais l’exécutif a indiqué la prise en compte des vacances de Noël et des fêtes. Le gouvernement souhaite que les Français puissent partir, faire les fêtes en famille. » Sur le fond, toutefois, pas d’annonces en avant-première pour les responsables politiques. « Nous n’avons eu aucune information concrète sur les mesures qui seront prises », regrette Eliane Assassi.

La création d’un comité de liaison entre l’exécutif et les parlementaires

Mais soucieux de montrer sa volonté de travailler plus en amont avec les deux chambres, Jean Castex a annoncé la mise en place d’un comité de liaison, destiné à évoquer, avec les responsables des groupes politiques des deux assemblées, l’évolution de l’épidémie. Si le format reste encore flou, la réunion aura lieu deux fois par mois, et les présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale recevront, sous peu, une lettre du premier ministre pour les informer des modalités. « Ce sera l’occasion d’organiser et d’améliorer les relations entre les différents acteurs politiques », assure la sénatrice centriste Valérie Létard qui représentait Gérard Larcher à la réunion. « Le comité de liaison des parlementaires est un moyen de trouver les voies pour échanger et construire les choses de façon plus fluide et moins lourde ». « Je me suis assez exprimé sur l’absence de relations entre l’exécutif et le Parlement pour saluer la prise en compte de ces derniers et remercier le premier ministre de nous avoir écoutés », salue Hervé Marseille. « Il est important d’avoir une relation fluide entre l’exécutif et les parlementaires. »

Certains élus, cependant, ne placent pas trop d’espoirs dans ce nouveau rendez-vous avec le gouvernement. « Le premier ministre souhaite qu’un dialogue s’instaure de façon plus régulière entre l’exécutif ou le législatif, c’est bien, mais ce ne seront pas des réunions où des décisions seront prises, plutôt quelque chose de vertical », regrette Eliane Assassi. « Ce n’est pas tout à fait ce que nous voulions mais on prend acte de la volonté du PM de discuter avec le parlement. » D’autres, en revanche, comptent bien se saisir de ce nouveau format pour faire entendre leurs voix. « Ce sera l’occasion de faire remonter des problématiques », assure Guillaume Gontard. « La question de la possibilité d’une troisième vague, par exemple, ou de la stratégie autour des vaccins sont des questions que nous devons anticiper, et nous voulons y être associés ».

 

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