Révision du non-cumul des mandats : Ferrand met en garde sur des « inspirations un peu rétrogrades »
Le président LREM de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, estime que la loi sur le non-cumul entre un mandat exécutif local et un mandat de parlementaire est « un bon équilibre ». Le président du Sénat, Gérard Larcher, souhaite au contraire rouvrir le débat.

Révision du non-cumul des mandats : Ferrand met en garde sur des « inspirations un peu rétrogrades »

Le président LREM de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, estime que la loi sur le non-cumul entre un mandat exécutif local et un mandat de parlementaire est « un bon équilibre ». Le président du Sénat, Gérard Larcher, souhaite au contraire rouvrir le débat.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Revenir sur le non-cumul des mandats, Richard Ferrand n’y tient pas. Pour le président LREM de l’Assemblée nationale, la réforme, telle qu’elle a été votée sous le quinquennat de François Hollande, est bonne.

« Plus de la moitié des députés ont un mandat local. (…) Ce que la loi permet, c’est-à-dire un mandat local non exécutif et une fonction parlementaire, est le bon équilibre » estime le député du Finistère, invité de l’Association des journalistes parlementaires.

Exclure les maires des petites communes du non-cumul ?

Ce qui risque fort de déplaire à son homologue du Sénat, Gérard Larcher. Le sénateur des Yvelines pousse en effet pour rouvrir le débat. « C’est un sujet qui mérite d’être interrogé à nouveau » a estimé en janvier le président LR du Sénat. « Pourquoi ne pas cumuler un exécutif local, peut-être jusqu'à une certaine taille ? » s’est-il encore interrogé fin février. Dans son esprit, les maires des petites villes pourraient se voir exemptés de l’application du non-cumul.

Richard Ferrand met lui en garde. « Je vois bien, qu’ici ou là, il y aurait la tentation de conclure qu’un certain nombre d’avancées démocratiques faites dans le pays peuvent être remises en cause » souligne le député LREM. Il ajoute :

« Il ne faut pas que des éléments de débat deviennent soudainement des sources d’inspiration un peu rétrogrades, sans être certain que le diagnostic est partagé ».

« Il y a quelques années, les cumulards prenaient cher… »

L’ancien socialiste s’étonne de l’évolution de perception. « Il y a quelques années, le cumul était le grand sujet. Ceux qui cumulaient étaient d’affreux jojo. (...) C’était des potentats locaux. (…) Les cumulards prenaient cher… » se rappelle Richard Ferrand. Du moins dans une partie de la classe politique. Car les sénateurs, y compris socialistes pour partie, s’étaient fermement opposés à la réforme. Le président de l’Assemblée préfère aujourd’hui ironiser sur le changement qu’il perçoit : « Dire soudainement que le retour du cumul serait une vertu démocratique formidable… Je sais bien que nous sommes un peuple versatile, mais tout de même… » 

N’en déplaise à Richard Ferrand, le sujet est pourtant bien sur la table. Fin janvier, le ministre chargé des Relations avec le Parlement, Marc Fesneau, avait affirmé que la question du cumul « dans des petites villes, mérit(ait) sans doute d’être creusée, pour conserver ce lien avec le territoire ». « Il n’y a pas de tabou sur ce sujet » avait prévenu Emmanuel Macron, en réponse à une question d’un maire sur le sujet, lors de l’ouverture du grand débat dans l’Eure. « S’il faut en débattre, on en débattra » admet Richard Ferrand. On a connu plus grand enthousiasme.

 

Partager cet article

Dans la même thématique

Capture
5min

Politique

Un accord de libre-échange entre la Chine et l'Union européenne serait "extrêmement dangereux" pour cette eurodéputée

Scandale Shein, restrictions sur les terres rares, déferlement d'exportations sur le Continent : ces dernières semaines ont fourni aux européens de nombreux motifs d'inquiétude dans leur relation avec Pékin. Alors que Donald Trump a scellé un accord d'un an avec le président Xi Jin Ping, l'UE semble sur le banc de touche. Un sursaut est-il possible ? Ou bien sommes-nous condamnés à rester à la remorque de la Chine ? Débat dans "Ici l'Europe" avec les eurodéputés Sandro Gozi (Renew, France) et Estelle Ceulemans (S&D, Belgique).

Le

Photo Cazeneuve
11min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015, le récit de Bernard Cazeneuve : « Très vite, on a conscience que nous sommes confrontés à une attaque de grande ampleur »

ENTRETIEN - Dix ans après les attentats de Paris et de Seine-Saint-Denis, qui ont coûté la vie à 130 personnes, l'ancien ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, revient auprès de Public Sénat sur cette nuit de terreur, et la gestion de crise aux côtés du Président de la République et du Premier ministre.

Le

Révision du non-cumul des mandats : Ferrand met en garde sur des « inspirations un peu rétrogrades »
3min

Politique

« Il n’y a aucune délinquance dans les écoles de musique », affirme le chef d’orchestre Jean-Claude Casadesus

Il est sans conteste le maestro français le plus célèbre de sa génération. A 92 ans, Jean-Claude Casadesus continue de remplir les plus belles salles du monde sans jamais renier son attachement à la région du Nord. Lui qui a créé puis dirigé l’orchestre national de Lille, s’est engagé toute sa vie pour rendre la musique classique accessible à tous. Invitée de Rebecca Fitoussi dans Un monde, Un regard, Il revient sur son immense carrière marquée par la passion et le partage.

Le