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Les vidéos issues des caméras-piétons des gendarmes lors de la manifestation de Sainte Soline, diffusées mercredi par Médiapart et Libération relancent le débat sur les violences policières. Une enquête administrative a été ouverte.
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Par Public Sénat
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Le Modem de François Bayrou a tenu ce week-end, à Paris, son congrès. Revivez le discours de clôture, ce dimanche midi, de l’ancien ministre de la Justice. Samedi, le premier ministre, Édouard Philippe et plusieurs membres du gouvernement étaient présents. Le Modem est le principal allié de La République En Marche, en sein de la majorité présidentielle. Avec 47 députés et deux membres du gouvernement issu de ses rangs, le parti centriste ne s'est jamais aussi bien porté. Mais sa voix peine parfois à porter, face à l’hégémonie de LREM.
Samedi, l'ancien Garde des Sceaux d'Emmanuel Macron a été sans surprise réélu président du MoDem à 93,8% des voix (6,2% de vote blanc) à l'issue d'un vote électronique. Le taux de participation s'est établi à 44,13%. Le Modem compte 12.000 adhérents revendiqués.
« Je crois qu’il faut rassembler tous les Européens (…) et on sait comment des personnalités aussi différentes que François Bayrou, Alain Juppé et Emmanuel Macron sont les promoteurs de cette Europe renouvelée » a confié Jacqueline Gourault, ministre auprès du ministre de l’Intérieur, au micro de La chaîne parlementaire, après le discours de François Bayrou, en clôture du congrès du MoDem.
Le « liste ouverte » autour de LREM-MoDem pour les élections européennes de 2019, proposée hier par Christophe Castaner, fraîchement élu délégué général de LREM, a également convaincu Marc Fesneau : « Nous avons besoin que se rassemblent ceux qui pensent la même chose sur l’Europe », a déclaré le président du groupe MoDem de l'Assemblée nationale.
L’organisation du grand courant central, autour de LREM, du MoDem ou d’autres, permettra de « préparer les élections » prochaines, souligne François Bayrou. Mais pas seulement : « Nous voulons que ce grand courant soit enraciné pour des décennies ».
Proposant des « idées pour le projet social du pays », François Bayrou insiste sur l’importance de l’éducation, la maîtrise de la langue et sur « l’idée de la deuxième chance. Vous avez raté quelque chose, on vous dit "mon vieux l’histoire n’est pas finie". Ce n’est pas parce que tu as fait une bêtise, qu’on va te mettre toute ta vie à l’écart », explique-t-il, soulignant les implications sur le plan « juridique » et des « juridictions ». « Ça ne demande pas d’allocation mais ça libère et permet de voir l’avenir différemment » remarque François Bayrou.
François Bayrou pointe du doigt un manque aujourd’hui dans la politique de lutte contre les discriminations, – seule – critique en creux de l’action d’Emmanuel Macron. « Une politique sociale doit être une politique de libération d’un certain nombre des déterminismes, des écrasements qui sont imposés aux citoyens. Par exemple, par la naissance, par le milieu social dont on est originaire, ou culturel. Par ses origines, (…) les discriminations en fonction du nom, du quartier, de son adresse » souligne le président du MoDem. Il ajoute : « Et ces discriminations là, qui s’y attaque ? Je ne veux pas dire personne mais pas grand monde ».
Pour François Bayrou, l’accroissement des inégalités et « la concentration des richesses dans les mains toujours plus étroites des puissants, devient quelque chose d’absolument effrayant ». C’est « un danger pour le monde, pour l’Europe, pour la France ». Il prend exemple sur une étude qui, il y a deux ans, démontrait que l’équivalent de la richesse détenue par la moitié la plus pauvre de l’humanité était « détenu par 62 milliardaires ». Cette année, « il suffit de 8 milliardaires sur la planète ».
Pour le leader du MoDem, il faut montrer que « nous accordons autant d’importance à la libération, au projet économique, qu’au projet social, c'est-à-dire au projet de solidarité et d’émancipation ». « La France a la responsabilité de proposer au monde un projet de société qui ne repose pas seulement sur la loi du plus fort, mais qui affirme que ce que nous voulons en même temps, c’est la loi du plus juste ».
François Bayrou salue l’action d’Emmanuel Macron à l’échelon français, mais aussi son action à l’international avec la place de la France dans le monde : « Le président de la République est aujourd’hui dans le monde un des leaders les plus entrainants, et peut-être au premier rang des leaders les plus entraînants, pour faire naître une force, une volonté, un projet qui change les choses, y compris à l’échelon international ».
Pour François Bayrou, « il n’y avait en France qu’une majorité cohérente possible, c’est la majorité centrale ». Cette « grande majorité centrale, l’axe central, que nous avons finalement imposé dans la vie politique du pays » s’est félicité le leader du parti centriste.
L’avènement de cette nouvelle majorité, cette recomposition politique, n’est qu’un aboutissement logique, souligne François Bayrou. Celui du rapprochement, critiqué par d’autres, du centre gauche et du centre droit. « En réalité, sur le fond, sur les options majeures, nous pensons la même chose. Ceux qui étaient sur les deux rives de cette réalité politique artificielle, en réalité, ils veulent la même chose : une vie économique restaurée, vivifiée (…) et que cette vitalité économique soit au service d’un projet social » affirme le président du MoDem.
Le président du MoDem n’a pas de mots assez forts pour saluer le chef de l’Etat. Selon François Bayrou, il a su tout bouleverser : « Emmanuel Macron, avec sa jeunesse, l’enthousiasme qu’il a su focaliser, avec la liberté d’esprit qui est la sienne, avec l’originalité d’approche et de pensée et l’audace, (…) a su faire naître un monde nouveau. Nous sommes heureux de l’y avoir aidé. Mais c’est lui, par son élan, sa volonté, son anticonformisme, qui a réussi à faire naître un monde nouveau ».
Il y a un an, beaucoup n’imaginaient pas qu’Emmanuel Macron allait devenir Président. C’est pourtant ce qui s’est passé. « Il y a un an, à cette même date, qui aurait dit que nous allions vivre ce que nous avons vécu ? Je peux vous dire que les choix successifs que nous avons été amenés à faire, les aventures incroyables de la démocratie française, font qu’aujourd’hui les choses ont changé en profondeur » constate François Bayrou.
Pour son discours de clôture du congrès du MoDem, François Bayrou a présenté son parti comme « une force pour la reconstruction du pays, une force ouverte », soulignant les soutiens variés apportés au parti centriste.
« J’étais très heureux qu’Alain Juppé nous ait envoyé un message au début du congrès, très heureux que le gouvernement soit là, en force et en puissance. J’ai beaucoup aimé le discours d’Edouard Philippe hier. Et j’étais très heureux que Pierre Moscovici, en temps que commissaire européen, avec les différences de parcours, vienne ce matin pour nous dire ce que nous avons de plus précieux en commun ».
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