RN: « La démocratie doit pouvoir se défendre contre Steve Bannon » plaide Rachid Temal

RN: « La démocratie doit pouvoir se défendre contre Steve Bannon » plaide Rachid Temal

Suite à un reportage du magazine Envoyé spécial sur les liens entretenus par le RN et l’ex-stratège de Donald Trump, Steve Bannon, le sénateur PS, Rachid Temal demande la mise en place d’une commission d’enquête. « Est-ce que nous pouvons accepter qu’un parti s’organise avec quelqu’un qui veut détruire l’Union européenne » s’interroge-t-il.
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« Steve Bannon, le stratège de l’ombre ». Ce reportage produit par l’agence Premières Lignes et diffusée le 9 mai dernier dans le magazine Envoyé spécial sur France 2, met en exergue, à plusieurs reprises, une rencontre entre l’ex-conseiller de Donald Trump et deux cadres du Rassemblement national, Louis Aliot et Jérôme Rivière. Dans un court extrait, tiré des rushs de la documentariste américaine Alison Klayman, le porte-parole à l’international du RN, Jérôme Rivière, propose à Steve Bannon de participer aux réunions que Marine Le Pen organise chaque mardi avec de hauts fonctionnaires français. Dans une autre séquence, l’ancien directeur de Breitbart news évoque les problèmes financiers du parti politique français, avant que la caméra ne se retire.

Plusieurs parlementaires demandent une commission d’enquête

Des extraits suffisamment éloquents pour l’ancien ministre et actuel vice-président d’Agir, Frédéric Lefebvre qui a demandé, ce week-end, l’ouverture d’une commission d’enquête « pour faire la lumière sur la nature des liens entre le RN et Steve Bannon. Un appel relayé par les députés Jean-Michel Mis (LREM), Vincent Ledoux (Agir) ou encore Bertrand Plancher (Libertés et Territoires). Au Sénat, la centriste Nathalie Goulet et le socialiste Rachid Temal, soutiennent cette demande. « Quand on connaît M. Bannon, il faut qu’on s’interroge sur ses relations avec le RN et Steve Bannon (…) La question qui est posée, c'est: est-ce que nous pouvons accepter qu’un parti s’organise avec quelqu’un qui veut détruire l’Union européenne (…) La démocratie doit pouvoir se défendre lorsque des gens comme M. Bannon annoncent qu’ils veulent nous combattre » a détaillé Rachid Temal au micro de Public Sénat.

« Intelligence avec une puissance étrangère » ?

Sur Twitter, le sénateur du Val d’Oise évoque même le crime « d’intelligence avec une puissance étrangère » puni de trente ans de détention criminelle et de 450 000 euros d'amende. « Au regard de tout ce que nous avons vu, la question se pose » justifie-t-il ce lundi. Le vice-président socialiste du Sénat, David Assouline considère que la tenue d’une telle commission d’enquête « aiderait à mettre à jour à quel point il y a de telles collusions qui sont d’abord idéologiques, politiques et qui peuvent aller plus loin ».

Si le sénateur LREM, André Gattolin fustige, lui, « une double proximité » du RN avec d’un côté les réseaux de Vladimir Poutine et de l’autre, ceux de Donald Trump, il ne se prononce pas sur le bien-fondé de la mise en place d’une commission d’enquête.

André Gattolin fustige « une double proximité » du RN avec Poutine et Trump
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« Pas question de nous imputer la commission d’infractions pénales » répond Wallerand de Saint-Just

RN/Bannon: des parlementaires demandent une commission d'enquête
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Interrogé par Public Sénat, le trésorier du RN, Wallerand de Saint-Just explique que son parti portera plainte pour diffamation dans les jours qui viennent. « Il n’est pas question de nous imputer la commission d’une ou plusieurs infractions pénales. Ça, on ne le supportera pas » (…) La vidéo des propos qui ont été échangés avec M. Bannon est totalement anodine (…) il s’agit de contacts tout à fait normaux » assure-t-il.

Contactée par l’AFP, Marine Le Pen indique de son côté n’avoir « rien à se reprocher », précisant que le groupe de travail évoqué dans le reportage est celui des Horaces, un collectif de hauts fonctionnaires, de chefs d’entreprise et d’anciens membres de cabinets ministériels qui conseillent anonymement le parti d’extrême droite. Par ailleurs, Steve Bannon n’aurait pas participé à cette rencontre, selon elle.

Steve Bannon « de très bon conseil pour faire des levées de fonds »

En ce qui concerne les discussions portant sur les besoins financiers de son parti, la députée RN assure « qu’il n’y a aucun financement américain organisé par Steve Bannon par le Rassemblement National, avant de préciser que l’ancien conseiller de Donald Trump « est de très bon conseil pour faire des levées de fonds ». Un décret du 28 décembre 2017 interdit effectivement les prêts octroyés par les États étrangers ou les banques non-européennes à un parti ou à un candidat. Pour rappel, en 2014, Marine Le Pen avait obtenu un prêt de 9 millions d’euros auprès d’une banque russe. Une opération que la présidente du FN (anciennement RN) justifiait par le fait qu’aucune banque française ne souhaitait lui consentir un prêt. Cette année, afin de financer sa campagne pour les Européennes, le Rassemblement National indique avoir récolté 4,3 millions d’euros grâce à « un emprunt patriote » lancé auprès de ses sympathisants.

 

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