Rodéos urbains : « Il y a urgence à agir » pour le sénateur Vincent Delahaye

Rodéos urbains : « Il y a urgence à agir » pour le sénateur Vincent Delahaye

De nouveau au cœur de l’actualité après l’accident d’un enfant de 5 ans près de Lyon, les rodéos urbains inquiètent les élus. Le sénateur Vincent Delahaye s’était déjà emparé du problème en 2017.
Public Sénat

Par Alizé Boissin

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C’est un fléau en forte augmentation qui inquiète le gouvernement. Pendant la période de confinement et depuis le 11 mai, les interventions des forces de l’ordre pour les rodéos urbains ont augmenté de 15% et les incidents liés à cette pratique illégale se multiplient. Passible de prison depuis la loi du 3 août 2018, le rodéo urbain - ou rodéo motorisé-  est un « jeu » dangereux qui consiste à conduire dangereusement son véhicule, très souvent un deux-roues, et faire des « acrobaties » type « roue arrière » sur la route.

Cette semaine, un enfant de 5 ans a été fortement blessé par un rodéo sauvage à Vaulx-en-Velin (métropole de Lyon). L’occasion pour le sénateur centriste de l’Essonne, auteur d'une proposition de loi sur le sujet en 2017, Vincent Delahaye, de nous faire part de ses inquiétudes sur le sujet.

Fin mai, le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a confié à deux députées une mission de réflexion afin d'élaborer un nouveau plan de lutte contre les rodéos urbains. Le gouvernement a-t-il pris enfin la mesure du problème ?

Oui, ça en donne l’impression. C’est un sujet qui revient régulièrement sur le devant de l’actualité et les réponses ne sont pas évidentes.

La proposition de loi que nous avions rédigée avait été reprise par le gouvernement à l’époque en 2018. Elle a permis de renforcer les sanctions de ce genre de pratiques mais ce n’est pas encore suffisant.

 

Pourquoi ?

Il faut du contrôle mais surtout les moyens de la surveillance. Les agents doivent pouvoir intervenir rapidement, et sur des deux-roues pour être le plus efficace possible ! Cela demande une grande mobilisation des forces de l’ordre.

C’est un fléau quotidien, très pénible à vivre dans nos quartiers au quotidien. Les nuisances sonores sont réelles. Quand vous avez des gens qui font ça à deux heures du matin sous vos fenêtres c’est à la fois dangereux et pas évident à vivre.

Pour le moment, malgré les textes, le phénomène n’est pas en régression.

 

Quelle est l’urgence selon vous ?

 

Il faut beaucoup plus d’information sur les sanctions auxquelles s’exposent les contrevenants. Ce n’est pas encore assez connu. Ensuite, il faut absolument que les forces de l’ordre s’organisent avec davantage de moyens. Enfin, il faut que la justice soit efficace avec des sanctions effectives. Même avec cette nouvelle mission confiée à des députés, je ne suis pas encore totalement confiant sur l’avenir de cette pratique. Il y a urgence à agir, c’est un phénomène qui touche des millions de Français, aussi bien dans les zones rurales que dans les campagnes.

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