Rohingyas en Birmanie : « Plus personne ne les protège »
Au micro d’ « On va plus loin », la journaliste Emilie Lopes fait le point sur la situation des Rohingyas en Birmanie alors que, selon l’ONU, plus de 310 000 d’entre eux se sont réfugiés au Bangladesh depuis le 25 août, pour fuir les violences.

Rohingyas en Birmanie : « Plus personne ne les protège »

Au micro d’ « On va plus loin », la journaliste Emilie Lopes fait le point sur la situation des Rohingyas en Birmanie alors que, selon l’ONU, plus de 310 000 d’entre eux se sont réfugiés au Bangladesh depuis le 25 août, pour fuir les violences.
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 Alors que les Rohingyas, minorité musulmane vivant en Birmanie, sont victimes de nombreux massacres et que des centaines de milliers d’entre eux tentent de se refugier au Bangladesh, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme a dénoncé lundi 11 septembre un « exemple classique de nettoyage ethnique » les concernant.

Ancienne correspondante à Rangoon en Birmanie, la journaliste Emilie Lopes utilise les mêmes termes et rappelle : « Les Rohingyas sont considérés par l’ONU comme la minorité la plus persécutée au monde ». La reporter les a rencontrés en 2014, dans les camps de Sittwe, la capitale de l’état d’Arakan : « Ils vivent en fait depuis des années dans des camps où ils ne peuvent pas sortir. Ils n’ont pas accès aux soins, à l’éducation. Ils ne vivent même plus, ils survivent ». Emilie Lopes souligne également que les Rohingyas « sont apatrides depuis 1982 » : « Plus personne ne les protège ».

Sur les « raisons » de leur persécution, la journaliste y voit une forme de nationalisme : « Ils sont détestés : déjà, ils ne sont pas considérés comme Birmans et puis l’Arakan est une région très pauvre et du coup, on les considère comme les fautifs (…) de cette pauvreté. Et donc les Birmans veulent qu’ils quittent la Birmanie et qu’ils retournent au Bangladesh ».

La communauté internationale s’est émue du silence, puis de la position proche du déni de la prix Nobel de la Paix et dirigeante birmane, Aung San Suu Kyi. Le dalaï lama a appelé lundi 11 septembre Aung San Suu Kyi  à trouver une solution pacifiste « dans un esprit de paix et de réconciliation ». Si la dirigeante birmane ne prend pas la défense de cette minorité c’est qu’ « elle n’en a pas la possibilité » selon Emilie Lopes : «  Aujourd’hui, malgré la démocratie de façade, ce sont les militaires qui sont au pouvoir…Elle ne peut pas faire grand-chose ». Et d’ajouter : « Elle a toujours été ambigüe. Elle n’a jamais voulu se prononcer pendant la campagne électorale en 2015. On pouvait se dire qu’une fois qu’elle serait élue, elle se positionnerait en leur faveur. Et il n’en est rien aujourd’hui ».

Pour Emilie Lopes, l’urgence concernant les Rohingyas, est de « leur apporter avant tout une aide humanitaire ». Elle compte repartir en Birmanie dans quelques jours. Et témoigner plus que jamais.

Interview en intégral d'Emilie Lopes à propos des Rohingyas, minorité birmane
07:28

Interview en intégralité d'Emilie Lopes

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