Le secrétaire national du PCF Fabien Roussel a défendu mardi l'idée de référendums d'initiative citoyenne sur "tous les sujets", y compris la peine de mort et le mariage pour tous, avant de préciser qu'il ne fallait pas remettre en cause "des droits fondamentaux".
D'abord interrogé sur BFMTV et RMC sur l'éventualité de voir ce type de référendum, l'une des revendications des "gilets jaunes", utilisé pour poser la question du mariage pour tous adopté en 2013, M. Roussel a répondu: "Mais pourquoi pas? Sur tous les sujets n'ayons pas peur".
Relancé ensuite spécifiquement sur la peine de mort, il a déclaré: "Mais bien sûr, si les Français le veulent! Il ne faut pas avoir peur du débat; quand il y a eu le référendum sur la Constitution européenne de 2005 on nous a dit +C'est compliqué+, mais les Français vont s'en saisir".
"Je suis un démocrate, je suis pour qu'on consulte les Français à chaque fois qu'ils le demandent", a-t-il ajouté.
"S'il faut en passer par là pour que nous retrouvions confiance dans nos institutions... prenons le temps, redonnons confiance", a plaidé le député du Nord, soulignant: "Le PCF est le premier parti à avoir demandé une VIe République, (...) notre démocratie ne fonctionne plus, les Français ne se sentent pas respectés et écoutés."
Le référendum d'initiative citoyenne (RIC) "doit permettre de gagner des droits nouveaux, pas de mettre en cause des droits fondamentaux. Les droits et libertés ne sont pas négociables", a tempéré par la suite Fabien Roussel sur Twitter. "Nous saurons les défendre! Qu’il s’agisse de l'abolition de la peine de mort, du mariage pour tous, des droits des femmes et de tous les acquis sociaux qui sont si souvent attaqués."
"Qui demande aujourd'hui un référendum sur la peine de mort ? Personne", s'est défendu le secrétaire national du PCF devant la presse avant une rencontre avec les dirigeants de Google France mardi. "Il ne s'agit surtout pas de remettre en cause les droits fondamentaux de la France", mais "il ne s'agit pas non plus de reculer sur la question du référendum", a-t-il martelé.
Si la principale revendication des "gilets jaunes" porte sur le pouvoir d'achat, l'abrogation du mariage pour tous a été la contribution la plus votée à l'occasion d'une consultation en ligne lancée par le Conseil économique, social et environnemental (Cese) et marquée par une forte mobilisation de militants conservateurs.
"Je pense que cette discussion est absurde", a réaffirmé mardi à l'AFP la tête de liste pour les élections européennes et porte-parole du PCF Ian Brossat, venu également devant le siège de Google France. "On est en plein débat sur le pouvoir d'achat et on va commencer à se demander si on doit faire un référendum sur la mariage pour tous. C'est n'importe quoi", a-t-il ajouté, rejetant également l'idée d'une consultation sur la peine de mort.