Salaires : Jacobelli oppose la « politique de l’instant » de Macron à la « politique du long terme » de Le Pen
Invité de notre matinale jeudi, Laurent Jacobelli, soutien de Marine Le Pen, a défendu le mécanisme de hausse des salaires que propose sa candidate, fustigeant le système de primes d’Emmanuel Macron. Face à lui, le secrétaire d’Etat Clément Beaune alerte sur les risques économiques pour les PME.

Salaires : Jacobelli oppose la « politique de l’instant » de Macron à la « politique du long terme » de Le Pen

Invité de notre matinale jeudi, Laurent Jacobelli, soutien de Marine Le Pen, a défendu le mécanisme de hausse des salaires que propose sa candidate, fustigeant le système de primes d’Emmanuel Macron. Face à lui, le secrétaire d’Etat Clément Beaune alerte sur les risques économiques pour les PME.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Marine Le Pen et Emmanuel Macron se sont longuement opposés mercredi soir, lors du débat de l’entre-deux-tours, sur l’augmentation des salaires. Si les deux finalistes se sont entendus sur la nécessité d’augmenter le chiffre sur la fiche de paie des Français pour renforcer le pouvoir d’achat, ils ont défendu deux manières bien différentes d’y parvenir : une baisse des cotisations patronales du côté de la députée du Pas-de-Calais, le recours à des primes pour le président sortant. Un débat qui s’est poursuivi ce jeudi matin, sur le plateau de public Sénat, où Laurent Jacobelli, le porte-parole du Rassemblement national, faisait face à Clément Beaune, le secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes.

« Beaucoup de chefs d’entreprise aimeraient augmenter les salaires »

« Ce n’est pas le rôle de l’Etat de fixer les salaires, nous ne sommes pas en URSS. Nous croyons à l’économie de marché et à la liberté de décisions », a expliqué Laurent Jacobelli, au micro de notre matinale. « En revanche, l’Etat peut avoir un rôle incitatif », ajoute-t-il à propos de la proposition de Marine Le Pen d’exonérer de cotisations patronales les entreprises qui accordent à l’ensemble de leurs salariés gagnant moins de trois smic par mois une augmentation de 10 %.

« C’est un marché gagnant-gagnant-gagnant. L’Etat n’y perd pas, les salariés y gagnent et les chefs d’entreprise aussi », assure le porte-parole du RN. « Beaucoup de chefs d’entreprise aimeraient augmenter les salaires pour attirer à eux des Français sur des postes vacants mais ne le font pas à cause du poids exorbitant des taxes et des charges », soutient-il. « Cela les libérera, redonnera du pouvoir d’achat aux Français et de l’attractivité à l’emploi. C’est une mesure nécessaire pour relancer la machine. »

Face à lui, Clément Beaune a voulu dénoncer une mesure dangereuse pour les petites et moyennes entreprises, estimant qu’une hausse généralisée de 10 % des salaires pourrait économiquement affaiblir nombre d’entre elles. « Si vous augmentez pour toujours les salaires de 10 %, et que l’année prochaine il y a une difficulté économique, cela ne sera pas tenable et vous détruirez de l’emploi », argue-t-il, alors que le chef de l’Etat a défendu, mercredi soir, le versement d’une prime annuelle sans cotisations patronal et net d’impôts, allant jusqu’à 6 000 euros.

» Lire notre article - Duel Macron/Le Pen : ce qu’il faut retenir du débat de l’entre-deux-tours

« Il y a un problème économique, vous faites un chèque »

« Vous êtes dans une politique de l’instant, nous, on essaye d’être dans une politique du long terme », a raillé Laurent Jacobelli. « Il y a un problème économique, vous faites un chèque : un chèque essence, un chèque consommation… Il y a un problème sur les salaires, vous faites des primes. Une prime, c’est aléatoire dans le temps », pointe-t-il.

« Le mécanisme existerait chaque année », assure Clément Beaune. Si le chef de l’Etat a reconnu lors du débat de l’entre-deux-tours que le recours à la prime comportait « une part d’aléa qui dépend de l’année », il a néanmoins estimé que la proposition de sa rivale était tout aussi hasardeuse, puisqu’elle repose sur le bon vouloir des entreprises. « Je ne voudrais pas que celles et ceux qui nous écoutent pensent que leurs salaires vont augmenter de 10 % avec vous », a-t-il déclaré.

Partager cet article

Dans la même thématique

Bayrou
8min

Politique

Annonces de François Bayrou sur les retraites : au Sénat, on salue « la politique des petits pas », mais on attend de voir les détails

François Bayrou a annoncé sa volonté de reprendre dans le prochain budget de la Sécu les avancées issues du conclave sur les retraites. Une décision relativement appréciée au Sénat. Le sénateur LR Philippe Mouiller demande cependant si c’est « réellement sans impact budgétaire ». « Tout ce qui est utile aux Français, on le prend », réagit pour sa part le socialiste Patrick Kanner, alors que les députés PS maintiennent leur motion de censure.

Le

Salaires : Jacobelli oppose la « politique de l’instant » de Macron à la « politique du long terme » de Le Pen
5min

Politique

Retraites : François Bayrou s’engage à introduire dans le prochain budget de la Sécu les avancées du conclave

François Bayrou a tenté une nouvelle fois ce jeudi 26 juin de sauver le dossier des retraites. Devant la presse, le Premier ministre a longuement salué les « avancées » sur lesquelles se sont entendus les partenaires sociaux, malgré l’absence d’accord. Il s’est engagé à les présenter devant le Parlement à l’automne, tout en invitant syndicats et patronat à dépasser les derniers points de clivage, notamment sur la pénibilité.

Le

SIPA_00840320_000006
7min

Politique

Soumission chimique : le Sénat peut-il sanctionner Joël Guerriau ?

Malgré un procès requis à son encontre, le sénateur Joël Guerriau, soupçonné d’avoir drogué à son insu la députée Modem, Sandrine Josso, dans le but de commettre une agression sexuelle, s’accroche à son mandat depuis un an et demi. L’avocat de la députée a écrit à Gérard Larcher pour lui demander des « éclaircissements » sur les « mesures » envisagées à l’encontre du sénateur.

Le

Salaires : Jacobelli oppose la « politique de l’instant » de Macron à la « politique du long terme » de Le Pen
3min

Politique

« On n’entend parler de rien, on n’est associés à rien » : Frédéric Valletoux « s’interroge » sur l’existence du « socle commun » autour de François Bayrou

En difficulté sur le dossier des retraites, François Bayrou fait aussi face aux critiques de ses alliés pour « sa méthode ». Invité de la matinale de Public Sénat ce jeudi 26 juin, le député (Horizons) Frédéric Valletoux appelle le Premier ministre au « sursaut » pour « animer le bloc central ». « On n’a pas de feuille de route, on ne sait pas ce sur quoi on doit travailler », déplore l’ex-ministre de la Santé.

Le