Salaires : Jacobelli oppose la « politique de l’instant » de Macron à la « politique du long terme » de Le Pen

Salaires : Jacobelli oppose la « politique de l’instant » de Macron à la « politique du long terme » de Le Pen

Invité de notre matinale jeudi, Laurent Jacobelli, soutien de Marine Le Pen, a défendu le mécanisme de hausse des salaires que propose sa candidate, fustigeant le système de primes d’Emmanuel Macron. Face à lui, le secrétaire d’Etat Clément Beaune alerte sur les risques économiques pour les PME.
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Marine Le Pen et Emmanuel Macron se sont longuement opposés mercredi soir, lors du débat de l’entre-deux-tours, sur l’augmentation des salaires. Si les deux finalistes se sont entendus sur la nécessité d’augmenter le chiffre sur la fiche de paie des Français pour renforcer le pouvoir d’achat, ils ont défendu deux manières bien différentes d’y parvenir : une baisse des cotisations patronales du côté de la députée du Pas-de-Calais, le recours à des primes pour le président sortant. Un débat qui s’est poursuivi ce jeudi matin, sur le plateau de public Sénat, où Laurent Jacobelli, le porte-parole du Rassemblement national, faisait face à Clément Beaune, le secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes.

« Beaucoup de chefs d’entreprise aimeraient augmenter les salaires »

« Ce n’est pas le rôle de l’Etat de fixer les salaires, nous ne sommes pas en URSS. Nous croyons à l’économie de marché et à la liberté de décisions », a expliqué Laurent Jacobelli, au micro de notre matinale. « En revanche, l’Etat peut avoir un rôle incitatif », ajoute-t-il à propos de la proposition de Marine Le Pen d’exonérer de cotisations patronales les entreprises qui accordent à l’ensemble de leurs salariés gagnant moins de trois smic par mois une augmentation de 10 %.

« C’est un marché gagnant-gagnant-gagnant. L’Etat n’y perd pas, les salariés y gagnent et les chefs d’entreprise aussi », assure le porte-parole du RN. « Beaucoup de chefs d’entreprise aimeraient augmenter les salaires pour attirer à eux des Français sur des postes vacants mais ne le font pas à cause du poids exorbitant des taxes et des charges », soutient-il. « Cela les libérera, redonnera du pouvoir d’achat aux Français et de l’attractivité à l’emploi. C’est une mesure nécessaire pour relancer la machine. »

Face à lui, Clément Beaune a voulu dénoncer une mesure dangereuse pour les petites et moyennes entreprises, estimant qu’une hausse généralisée de 10 % des salaires pourrait économiquement affaiblir nombre d’entre elles. « Si vous augmentez pour toujours les salaires de 10 %, et que l’année prochaine il y a une difficulté économique, cela ne sera pas tenable et vous détruirez de l’emploi », argue-t-il, alors que le chef de l’Etat a défendu, mercredi soir, le versement d’une prime annuelle sans cotisations patronal et net d’impôts, allant jusqu’à 6 000 euros.

» Lire notre article - Duel Macron/Le Pen : ce qu’il faut retenir du débat de l’entre-deux-tours

« Il y a un problème économique, vous faites un chèque »

« Vous êtes dans une politique de l’instant, nous, on essaye d’être dans une politique du long terme », a raillé Laurent Jacobelli. « Il y a un problème économique, vous faites un chèque : un chèque essence, un chèque consommation… Il y a un problème sur les salaires, vous faites des primes. Une prime, c’est aléatoire dans le temps », pointe-t-il.

« Le mécanisme existerait chaque année », assure Clément Beaune. Si le chef de l’Etat a reconnu lors du débat de l’entre-deux-tours que le recours à la prime comportait « une part d’aléa qui dépend de l’année », il a néanmoins estimé que la proposition de sa rivale était tout aussi hasardeuse, puisqu’elle repose sur le bon vouloir des entreprises. « Je ne voudrais pas que celles et ceux qui nous écoutent pensent que leurs salaires vont augmenter de 10 % avec vous », a-t-il déclaré.

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Quelques minutes plus tard, sur le même plateau, le député Rassemblement national Sébastien Chenu rétorquait, accusant la gauche de « sectarisme ». Mathématiquement, la réforme des retraites, adoptée dans la douleur au mois de mars 2023, trouve tout de même une majorité contre elle à l’Assemblée. Face à ce constat, le nouveau Premier ministre Michel Barnier a donc tenté d’arrondir les angles en annonçant le 6 septembre, sur le plateau de TF1, son souhait d’ « ouvrir le débat sur l’amélioration de cette loi pour les personnes les plus fragiles », sans pour autant « tout remettre en cause ». « Il faut rouvrir les discussions, mais pas pour remettre en cause la réforme » Quelles « améliorations » le gouvernement Barnier pourrait-il apporter au texte ? Au sein de la droite et du bloc central, le retour à la retraite à 62 ans semble en tout cas exclu. « Il faut rouvrir les discussions, mais pas pour remettre en cause la réforme. 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