Salon de l’agriculture 2019 : le plaidoyer européen d’Emmanuel Macron pour l’agriculture

Salon de l’agriculture 2019 : le plaidoyer européen d’Emmanuel Macron pour l’agriculture

Le président de la République a inauguré le Salon de l’Agriculture 2019 à Paris. Il a livré un discours devant plusieurs centaines de jeunes venant de toute l’Europe. Réforme de la PAC, accompagnement des agriculteurs, environnement : à trois mois des élections européennes, le chef de l'État a longuement insisté sur l'importance de l'Union européenne pour les agriculteurs.
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Le président de la République est présent ce samedi pour la première journée du Salon international de l’agriculture, au parc des Expositions de Paris, porte de Versailles. Dès 8h30 sur Public Sénat, suivez le discours du chef de l’État devant 500 jeunes venus de toute l’Europe. Durant 9 jours, Public Sénat vous fait vivre le salon de l’Agriculture, à travers des éditions spéciales, tournées dans les allées du Parc des expositions.

À trois mois des élections européennes, le discours du président de la République a une tonalité très politique. « Je tenais à m'exprimer quelques semaines avant les élections européennes pour exhorter à l'unité et à la mobilisation », a-t-il expliqué.

« L’Europe agricole qui reste la première puissance mondiale (…) est aujourd’hui menacée »

L’Europe ou le chaos. C’est en somme ce que le président de la République à essayer de faire entendre aux agriculteurs. « L’Europe agricole qui reste la première puissance mondiale (…) est aujourd’hui menacée » de l’extérieur « par les grandes puissances non-européennes » et de intérieur «  par ceux qui voudraient la renationaliser ». « Aucun agriculteur, aucun consommateur ne souhaite être soumis aux normes, aux prix et aux diktats de puissances non-européennes », a insisté le président de la République. 

Avec un registre très politique, Emmanuel Macron n’a donc pas hésité à se qualifier de « patriote de l’agriculture » tout en affirmant que « la force de nos terroirs ne serait pas la même sans notre Europe ». Ces airs de campagne électorale ne sont pas sans rappeler le clivage « populistes contre progressistes » installé en ces termes par la majorité dans le cadre de la campagne pour les élections européennes.

« Si nous cédons à l’esprit de division nous ne pourrons plus garantir à nos concitoyens une alimentation saine totalement traçable et indépendante », a affirmé le président de la République avant de mettre en garde : « Aucun agriculteur, aucun consommateur ne souhaite demain être soumis aux normes, aux prix et finalement aux diktats des non-européens ». 

Macron appelle à « réinventer » la PAC

Le président de la République a notamment appelé à « réinventer » la politique agricole commune (PAC). Celle-ci doit évoluer pour répondre par exemple aux aléas climatiques. Le chef de l'État imagine ainsi une « réserve de crise » .

Autres propositions : instaurer des mécanismes de régulation, et pousser plus loin la spécialisation. Pour lui, les agriculteurs du continent européen ne se distingueront pas dans la concurrence internationale par les prix mais par la qualité de leurs produits. « Cette quête de la qualité passe notamment par la structuration des filières » au niveau européen, insiste-t-il.

« Les agriculteurs doivent devenir les premiers militants de la transition écologique »

Dans le cadre de la future PAC, Emmanuel Macron a également insisté sur les aspects environnementaux. Il propose ainsi qu'une « part significative de la prochaine PAC soit consacrée à l'environnement » .

Face à ce que le président de la République a appelé « l’agri-bashing », en référence aux associations de protection animale et écologistes qui pointent parfois les agriculteurs, Emmanuel Macron a assuré que ces derniers  étaient les « plus attachés à l’environnement » et qu’il n’avait « jamais vu quelqu’un de plus sensible à la souffrance animale qu’un éleveur ». Emmanuel Macron a également insisté sur les intérêts communs qui existent entre les écologistes et les agriculteurs.

Sur la sortie du glyphosate, Emmanuel Macron précise qu'il « ne faut pas voir cet objectif comme une contrainte » . Le secteur de la viticulture pourrait être l'un des leaders dans cette voie. « Nous pouvons faire du vignoble français le premier vignoble sans glyphosate du monde » , selon le président de la République. « Les agriculteurs doivent devenir les premiers militants de la transition écologique », ajoute-t-il.

Sortie du glyphosate : "Il ne faut pas voir cet objectif comme une contrainte", déclare Macron
01:14

En élargissant son propos aux autres pesticides, Emmanuel Macron a appelé à une réforme européenne de la sécurité alimentaire qui apporterait « toutes les garanties d’indépendances » que les consommateurs réclament et qui s’appuierait sur «  la science européenne » en développant « des projets de recherches sur les alternatives aux pesticides ».

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