Salon de l’Agriculture: les candidats à la présidentielle  attendus
Les agriculteurs vont attendre de pied ferme les candidats à la présidentielle lors du Salon de l'agriculture qui s'ouvre samedi à Paris dans un...

Salon de l’Agriculture: les candidats à la présidentielle attendus

Les agriculteurs vont attendre de pied ferme les candidats à la présidentielle lors du Salon de l'agriculture qui s'ouvre samedi à Paris dans un...
Public Sénat

Par Emmanuelle TRECOLLE

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Les agriculteurs vont attendre de pied ferme les candidats à la présidentielle lors du Salon de l'agriculture qui s'ouvre samedi à Paris dans un climat de découragement et de questionnement sur le modèle agricole français.

La 54e édition du Salon international de l'agriculture (SIA), qui s'achèvera le 5 mars, devrait accueillir selon ses organisateurs entre 620.000 et 650.000 visiteurs contre 611.000 l'an passé.

Ils pourront admirer 3.800 animaux issus de 344 races différentes, dans ce qui sera pendant une semaine la plus grande ferme de France.

Mais cette année, poules, dindes et canards ne seront pas de la fête, en raison de la virulente épidémie de grippe aviaire H5N8 qui frappe le sud-ouest de la France, bastion du foie gras.

Une crise de plus dans un secteur qui peine à se remettre des précédents revers économiques, climatiques et sanitaires. Malgré la récente remontée des cours du lait et de la viande, nombre d'agriculteurs français ont le moral dans les chaussettes.

Le décès soudain le week-end dernier de Xavier Beulin à 58 ans, charismatique président de la FNSEA, principal syndicat agricole, rajoute au climat déjà lourd. Contesté par certains, notamment à gauche et dans les milieux environnementaux, l'homme faisait figure de rempart pour une agriculture en pleine mutation.

- "Preuves d'amour" -

Avant l'élection présidentielle, les attentes sont donc grandes vis à vis des politiques, d'autant que la question agricole n'a jusqu'ici quasiment pas été abordée dans les débats des primaires, malgré les enjeux auxquels elle fait face.

Tous les syndicats comme les organisations professionnelles ont préparé une liste de demandes et de propositions pour le prochain président.

On est "dans une année électorale. Le salon sera l'occasion d'un grand défilé de tous les candidats et candidates qui voudront dire toute la passion qu'ils ont pour l'agriculture. Après, chacun pourra juger entre la déclaration d'amour et les preuves d'amour", a récemment ironisé le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll.

"Les agriculteurs regarderont et accueilleront, je l'espère, comme il se doit, tous les candidats", a-t-il ajouté.

Xavier Beulin et François Hollande au Salon de l'Agriculture le 27 février 2016 à Paris
Xavier Beulin et François Hollande au Salon de l'Agriculture le 27 février 2016 à Paris
POOL/AFP/Archives

Pour la dernière fois de son mandat, François Hollande, qui fut élu d'un département agricole, la Corrèze, inaugurera le salon samedi.

L'an dernier, sa visite avait été émaillée d'incidents suscités par des éleveurs mécontents de la chute des prix, et vêtus de tee-shirts portant l'inscription: "Je suis éleveur, je meurs".

- Politique agricole commune -

Un mécontentement qu'a relayé Xavier Beulin dans une dernière interview parue samedi dans Le Parisien, où il déclare que "le bilan de ce quinquennat n'a pas été positif pour l'agriculture".

Il a également admis qu'aux "dernières élections, le vote rural - qui n'est pas qu'un vote paysan - s'est largement porté sur le Front national", mais en assurant que "le discours du FN sur l'Europe est intenable" pour les agriculteurs eux-mêmes. Car beaucoup d'entre eux sont dépendants des subsides européens.

Au-delà des habituelles revendications nationales de baisse des charges et des normes pour le prochain quinquennat, les négociations sur la prochaine Politique agricole commune (PAC), qui doit entrer en service en 2020, est dans tous les esprits, avec un contexte compliqué par le Brexit.

Le président de la FNSEA, Xavier Beulin, le 10 août 2016 à Sulniac
Le président de la FNSEA, Xavier Beulin, le 10 août 2016 à Sulniac
AFP/Archives

"Il nous faut une Europe plus protectrice (...) Il faut revenir, non pas aux quotas, mais à des limitations pays par pays des productions comme le lait et le porc", plaidait encore M. Beulin samedi.

La PAC a montré ses limites ces deux dernières années avec la multiplication des crises dans divers secteurs (viande, lait, céréales...). Les agriculteurs attendent pour 2020 un système plus enclin à protéger des crises et à participer à la lutte contre le changement climatique avec notamment des mécanismes d'assurances plus efficaces.

Parallèlement au SIA, du 25 février au 5 mars porte de Versailles à Paris, très tourné vers le grand public, le salon SIMA des fournisseurs de l'agriculture, réunissant les constructeurs de matériels agricoles, les sociétés de génétique animale et les start-up agricoles (ou "agtech"), de plus de 140 pays, se tiendra à Villepinte du 26 février au 2 mars.

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