mais lui reproche d'avoir "peut-être travaillé à sa propre candidature".
"Cette information n'a pas de sens. Macron n'a pas dépensé plus que ce à quoi il avait droit très naturellement dans un ministère comme le nôtre", a affirmé M. Sapin sur LCP.
M. Sapin, qui a succédé à M. Macron au portefeuille de l'Economie, était interrogé sur le livre "Dans l'enfer de Bercy" des journalistes Frédéric Says et Marion L'hour, qui révèle que l'ancien ministre aurait utilisé à lui seul 80% de l'enveloppe annuelle des frais de représentation accordée à son ministère.
"Ce sont des mesquineries budgétaires", a ajouté M. Sapin, qui n'en a pas moins reproché à son ancien collègue d'avoir levé le pied après l'approbation de la loi Macron en 2015. "C'est une évidence. Il n'avait plus de projet de loi à porter et il a, dès ce moment-là, peut-être l'avait-il déjà en tête, essayé de travailler à sa propre candidature", a-t-il assuré.
"C'est son choix, c'est sa liberté (…)", a-t-il ajouté. "Mais je ne partage pas ce choix. Je condamne même ce choix. Je condamne le fait qu'il ait vis-à-vis de la personne du président de la République ainsi agi, en utilisant en quelque sorte le président de la République pour se promouvoir lui-même ou en utilisant son ministère", a-t-il déclaré.
M. Sapin, qui a réitéré son soutien à Manuel Valls pour le deuxième tour de la primaire PS élargie, a lancé: "Le problème, ce n'est pas de savoir si on est de gauche ou pas de gauche, le problème, c'est que l'on n'est pas seul", a-t-il affirmé.
"On ne peut pas venir de nulle part, sans histoire derrière soi, et aller nulle part, sans histoire devant soi", a ajouté M. Sapin. "On ne dirige pas la France pour soi-même. On ne dirige pas la France pour un homme. On veut servir la France pour la France uniquement et j'ai trouvé hier deux candidats socialistes qui débattaient parce qu'ils avaient envie de servir la France", a-t-il expliqué.
Interrogé en marge d'un déplacement au Liban, M. Macron a assuré avoir "toujours respecté les règles de la République avec beaucoup de scrupules". Son mouvement En Marche! a affirmé jeudi n'avoir bénéficié d'"aucun centime du bugdet du ministère de l'Economie".