Sécurité globale : « L’histoire n’est pas terminée sur cet article 24 », prévient Philippe Bas
Le sénateur LR, figure centrale de la commission des lois au Sénat, a annoncé que les parlementaires allaient tirer les enseignements de la censure du Conseil constitutionnel de l’article 24. L’article devait sanctionner le délit de « provocation à l’identification », pour les utilisations malveillantes d’images des forces de l’ordre.

Sécurité globale : « L’histoire n’est pas terminée sur cet article 24 », prévient Philippe Bas

Le sénateur LR, figure centrale de la commission des lois au Sénat, a annoncé que les parlementaires allaient tirer les enseignements de la censure du Conseil constitutionnel de l’article 24. L’article devait sanctionner le délit de « provocation à l’identification », pour les utilisations malveillantes d’images des forces de l’ordre.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Les observations et la censure partielle du Conseil constitutionnel sur l’article 24 de la loi sécurité globale font couler beaucoup d’encre. Il faut dire que les inquiétudes autour de cet article controversé ne sont jamais retombées depuis l’automne, notamment du côté des organisations défendant la liberté de la presse. La disposition prévoyait de pénaliser la « provocation à l’identification » des policiers et gendarmes dans le but de porter atteinte à leur intégrité physique, mais les juges constitutionnels ont estimé que la rédaction n’était pas assez précise.

Philippe Bas (LR), membre de la commission des lois du Sénat, où a été réécrit en grande partie cet article après le tollé suscité par la version sortie de l’Assemblée nationale, estime que le problème peut se résoudre facilement. « Nous avons donné des gages d’une grande détermination politique. Cette détermination ne se relâchera pas. L’histoire n’est pas terminée sur cet article 24 », a-t-il annoncé dans Parlement hebdo. « Le Conseil constitutionnel n’en a nullement contesté le principe. Il a juste dit qu’il considérait que le juge pénal n’avait pas une disposition suffisamment précise pour pouvoir prononcer les sanctions. Eh bien, c’est facile de répondre qu’on va tirer les enseignements du Conseil constitutionnel. »

« Un certain nombre d’articles ont été validés alors qu’ils avaient été très attaqués »

Cet ancien membre du Conseil d’Etat a par ailleurs souligné que cet article 24 était tombé à cause d’une « partie qui n’a pas été réécrite ». « On va arriver à une solution, de proche en proche, à tâtons. C’est un processus obstétrical qui est à l’œuvre et je souhaite qu’il débouche sur un enfant bien portant. »

Deux jours après une manifestation de soutien aux forces de l’ordre devant l’Assemblée nationale, le sénateur de la Manche se montre par ailleurs satisfait que plusieurs dispositions du texte Sécurité globale aient passé avec succès le filtre de la saisine du Conseil constitutionnel. « Il y a un certain nombre d’articles qui ont été validés alors qu’ils avaient été très attaqués. C’est le cas par exemple de ce qui concerne les fouilles par la police municipale ou l’accès des établissements recevant du public à des policiers qui ont leur arme. »

Philippe Bas relève en tout cas un manque dans ce texte censé améliorer le continuum de sécurité. Il se dit « prêt à proposer » de nouvelles dispositions pour sanctionner les appels à la haine contre les policiers et les gendarmes.

Partager cet article

Dans la même thématique

13-UNIS : la course en hommage aux 10 ans des attentats de novembre 2015
5min

Politique

Commémoration du 13 novembre : 10 ans après les attentats, la menace terroriste « s’accroît »

Alors que la France rend hommage aux victimes des attentats de Paris de 2015, le ministre de l’Intérieur a appelé les préfets à « renforcer les mesures de vigilance ». Le procureur national antiterroriste (Pnat) Olivier Christen, indique même que la menace terroriste, jihadiste, d’ultradroite ou émanant d’Etats étrangers « s’accroît ».

Le

France Paris Shooting
4min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015 : dix ans après, comment les lois antiterroristes ont évolué ?

Dix ans après le traumatisme des attentats du 13 novembre 2015, le cadre juridique permettant la prévention et la répression d’actes terroristes a largement évolué. Après les attaques du Bataclan, des terrasses parisiennes et du Stade de France ayant fait 131 morts et plus de 400 blessés, la France avait basculé dans l’état d’urgence, un régime juridique d’exception qui a influencé les évolutions législatives.

Le

Sécurité globale : « L’histoire n’est pas terminée sur cet article 24 », prévient Philippe Bas
4min

Politique

Immigration : Laurent Nunez a « bon espoir que le plan 3 000 places de centres de rétention administrative aboutisse en 2029 »

A l’approche de l’examen du budget, le ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez était auditionné par commission des lois du Sénat a présenté des crédits en hausse pour la mission sécurité et immigration de son ministère. Il en a profité pour confirmer que l’objectif 3 000 places en des centres de rétention administrative, initialement prévu pour 2027, ne sera pas tenu, comme l’avait révélé un rapport du Sénat.

Le

5min

Politique

Budget : des sénateurs souhaitent assouplir le droit des successions pour favoriser les dons aux associations

Les sénateurs Bernard Jomier et Grégory Blanc (Place Publique) ont déposé un amendement au projet de loi de finances 2026, visant à élargir la liberté des légataires dans la transmission de leur patrimoine, pour favoriser les donations aux causes d’intérêt général. De quoi permettre un débat « le plus large possible » selon les élus, dans une séquence budgétaire intense.

Le