Sécurité globale : « La loi porte atteinte à la liberté d’informer », pointe Marc-Philippe Daubresse
Invité sur le plateau de la matinale de Public Sénat, le sénateur (LR) et rapporteur de la proposition de loi « Sécurité globale », Marc-Philippe Daubresse admet que l’examen de la loi est un « véritable désordre », estimant qu’elle est « mal écrite », attentatoire aux libertés, et interfère avec le projet sur la loi « Séparatisme » et le « Beauvau de la sécurité ».

Sécurité globale : « La loi porte atteinte à la liberté d’informer », pointe Marc-Philippe Daubresse

Invité sur le plateau de la matinale de Public Sénat, le sénateur (LR) et rapporteur de la proposition de loi « Sécurité globale », Marc-Philippe Daubresse admet que l’examen de la loi est un « véritable désordre », estimant qu’elle est « mal écrite », attentatoire aux libertés, et interfère avec le projet sur la loi « Séparatisme » et le « Beauvau de la sécurité ».
Public Sénat

Par Lina Boudjeroudi

Temps de lecture :

3 min

Publié le

La proposition de loi « Sécurité globale », adoptée en première lecture par l’Assemblée nationale le 24 novembre, devrait être examinée par les sénateurs en mars. Le sénateur Marc-Philippe Daubresse estime que la loi, « n’ayant pas fait l’objet d’une étude d’impact ou d’un avis du Conseil d’Etat » est « mal écrite ». Défendant la plume des sénateurs, il affirme que « la commission des lois du Sénat écrit mieux les lois que l’Assemblée nationale et c’est un ancien député qui vous le dit ».

Pour justifier la réécriture du texte, il considère que « la loi porte atteinte à la liberté d’informer » et « est contraire à l’article 10 de la CEDH ». Il estime que la préposition « nonobstant » la liberté d’informer, « ne veut rien dire du tout », qualifiant cela de « bricolage juridique ».

Faisant un parallèle avec le projet de loi sur le respect des principes de la République, dite « Loi séparatisme », il rappelle que : « La loi de 1881 sur la liberté de la presse est un acquis de la France. Il ne faut pas y toucher. « Vous aurez tous les procès justifiés des journalistes qui vous diront qu’ils sont empêchés de faire leur métier ». Il faut mieux protéger les journalistes, mieux protéger les policiers et les gendarmes parce qu’ils ont le moral en berne en ce moment ».

Le sénateur réaffirme son intention de vouloir « mieux protéger policiers et gendarmes ». C’est pourquoi, selon lui, l’article 24 doit être réécrit et non supprimé. Pour cela, Marc-Philippe Daubresse assure que « les principes de sa rédaction sont clairs. On rentre par le Code pénal. On protège mieux policiers et gendarmes et on empêche toute autocensure des journalistes ».

Confiant, il dit chercher « le bon équilibre entre la liberté et l’autorité ». « Je pense qu’on va arriver à une bonne rédaction ».

Dans le cadre de l’examen du texte, il reconnaît « qu’il y a interférence » : « Les députés vont examiner la loi sur le séparatisme fin janvier, au Sénat la loi dite de Sécurité Globale en mars, alors qu’on est prêt et ensuite, le texte sur le séparatisme. Entre-temps, pour mettre un peu plus de désordre dans le désordre, le Président dit qu’il lance le Beauvau de la sécurité », explique-t-il. Le risque, ici, est de « détricoter une partie de ses deux lois », selon lui. Il déplore un « mouvement brownien » reconnaissant qu’il n’a jamais vu « un tel désordre » depuis le début de sa carrière de parlementaire, en 1992.

Le sénateur explique cette situation « par le fait que l’on a un Président de la République « en même temps, en même temps » ». Pour lui, « le Président de la République va dans tous les sens et ne respecte pas le Parlement ».

Il poursuit sur l’article 22 relatif à l’usage des drones et annonce que la Commission nationale de l’information et des libertés (CNIL) a été saisie, s’exclamant que l’ « on n’est pas chez Big Brother, on ne va pas surveiller tout le monde. On n’est pas en Chine ici, on est en France ». Cependant, il ne nie pas l’intérêt des drones en matière sécuritaire, par exemple « pendant les incendies de forêts ».

Partager cet article

Dans la même thématique

Sécurité globale : « La loi porte atteinte à la liberté d’informer », pointe Marc-Philippe Daubresse
3min

Politique

« C'est 50.000 euros de manque à gagner » : un an après les Jeux, ce para-sportif dénonce le départ de ses sponsors

Un an après, quel est l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques ? Inclusion, transports, infrastructures, sponsors… pour Sofyane Mehiaoui, joueur de basket fauteuil qui a représenté la France, si l’accès à la nouvelle Adidas Arena porte de Clignancourt à Paris est un vrai bénéfice, le départ de ses sponsors révèle le manque d’engagement durable des marques auprès de parasportifs. Il témoigne dans l'émission Dialogue Citoyen, présenté par Quentin Calmet.

Le

Sécurité globale : « La loi porte atteinte à la liberté d’informer », pointe Marc-Philippe Daubresse
6min

Politique

Agences de l’État, qui veut gagner des milliards ? 

La ministre des Comptes publics propose de supprimer un tiers des agences de l'État pour faire deux à trois milliards d’économies. Seulement, pour en rayer de la liste, encore faudrait-il savoir combien il en existe…Une commission d'enquête sur les missions des agences de l’État s’est plongée dans cette grande nébuleuse administrative. ARS, France Travail, OFB, CNRS, ADEME, ANCT, des agences, il y en a pour tous et partout ! Mais “faire du ménage” dans ce paysage bureaucratique touffu rapportera-t-il vraiment les milliards annoncés par le gouvernement et tant espérés par la droite ? Immersion dans les coulisses de nos politiques publiques…

Le

President Emmanuel Macron Visits the 55th Paris Air Show at Le Bourget
7min

Politique

Budget 2026 : « Emmanuel Macron a une influence, mais ce n’est pas le Président qui tient la plume »

Le chef de l’Etat reçoit lundi plusieurs ministres pour parler du budget. « Il est normal qu’il y ait un échange eu égard à l’effort de réarmement qui est nécessaire », explique l’entourage d’Emmanuel Macron. « Il laisse le gouvernement décider », souligne le macroniste François Patriat, mais le Président rappelle aussi « les principes » auxquels il tient.

Le

Bruno Retailleau public meeting at Docks 40 in Lyon.
5min

Politique

Tribune de LR sur les énergies renouvelables : « La droite essaye de construire son discours sur l’écologie dans une réaffirmation du clivage gauche/ droite »

Après la publication d’une tribune sur le financement des énergies renouvelables, le parti de Bruno Retailleau s’est retrouvé sous le feu des critiques. Pourtant, en produisant un discours sur l’opposition aux normes écologiques, LR semble revitaliser le clivage entre la gauche et la droite.

Le