Sécurité globale : le sénateur Daubresse « veut s’orienter vers une réécriture complète » de l’article 24

Sécurité globale : le sénateur Daubresse « veut s’orienter vers une réécriture complète » de l’article 24

Le rapporteur au Sénat de la proposition de loi relative à la sécurité globale, Marc-Philippe Daubresse, entend changer l’écriture du controversé article 24, relatif aux images des membres des forces de l’ordre. Il souhaite sanctuariser la liberté de la presse.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Après son adoption à l’Assemblée nationale, quel avenir pour la proposition de loi relative à la sécurité globale et son sulfureux article 24, introduit pour protéger les forces de l’ordre d’utilisation malveillantes d’images sur lesquelles ils apparaissent ? Son examen à la commission des lois du Sénat, lorsqu’elle sera saisie, devrait changer très sensiblement le texte et refléter l’état d’esprit du Sénat : une meilleure rédaction juridique et un attachement à l’équilibre des libertés fondamentales. C’est du moins ainsi qu’a présenté les choses Marc-Philippe Daubresse, le sénateur LR qui sera rapporteur du texte, sur le plateau de Public Sénat. L’article fait craindre aux organisations professionnelles de journalistes une entrave et une menace pour la liberté d’information.

Pour rappel, l’article 24 prévoit que la diffusion de « l’image du visage ou tout autre élément d’identification » d’un policier ou d’un gendarme en intervention, lorsque celle-ci a pour but de porter « atteinte à son intégrité physique ou psychique », serait pénalisée d’un an de prison et de 45 000 euros d’amende. Dans un de ses amendements, le gouvernement a précisé que ce délit se ferait « sans préjudice du droit d’informer ». « Tel qu’il est écrit, il est juridiquement incertain et il est politiquement désastreux », a reproché Marc-Philippe Daubresse.

« Il faut sortir de cet article tout ce qui touche à la loi de 1881 »

Afin d’empêcher l’autocensure des journalistes, les « procès d’intention », selon ses mots, Marc-Philippe Daubresse estime qu’il « faut sortir de cet article tout ce qui touche à la loi de 1881 sur la liberté de la presse ». « Je vais m’orienter vers une réécriture complète dans laquelle on sortira tout ce qui touche à la liberté de la presse et on garantira, on sanctuarisera cette liberté de la presse », a-t-il annoncé ce 25 novembre sur Public Sénat.

Pour l’ancien ministre, il est important de pouvoir « faire la part des choses entre le respect indispensable de certaines libertés dont la liberté de la presse et la liberté d’expression et d’autre part de pouvoir garantir qu’on protège les policiers, les gendarmes, les surveillants pénitentiaires, les agents dans les municipalités. »

Il a par ailleurs estimé que l’article 24 n’aurait pas empêché la captation ni la diffusion d’images de l’évacuation violente du campement éphémère de la place de la République à Paris.

Dans la même thématique

Strasbourg :  public meeting ahead of the European elections-Place Publique- Parti Socialiste
6min

Politique

Européennes 2024 : après le 1er mai, la bataille pour l’hégémonie à gauche se durcit

Quelques mois après la fin de la Nupes, la prise à partie de Raphaël Gluckmann tête de liste socialiste-Place Publique lors d’un rassemblement du 1er mai à Saint-Etienne, relance le débat sur l’existence de « deux gauches irréconciliables ». Entre stratégie électorale et concurrence pour l’électorat de gauche, l’union semble plus lointaine que jamais.

Le

Police operation “Place Nette” secteur Las Planas a Nice
5min

Politique

JO Paris 2024 : les recommandations du Sénat vont éviter le crash de la lutte antidrone

Depuis un an et demi, le sénateur LR Cédric Perrin s’inquiète des failles du système de lutte antidrone qui sera déployé lors des Jeux Olympiques. Elu à la tête de la commission de Affaires étrangères et de la Défense du Sénat en octobre dernier, il avait diligenté une mission d’information confidentielle sur le sujet. Ce jeudi, il indique que la Direction générale de l’armement a suivi ses recommandations.

Le