Sénatoriales : Edouard Philippe encourage les candidats En Marche à passer « à l’offensive »

Sénatoriales : Edouard Philippe encourage les candidats En Marche à passer « à l’offensive »

Edouard Philippe a rencontré les têtes de liste LREM pour les sénatoriales. Le premier ministre est revenu sur les questions des dotations, des emplois aidés ou de la taxe d’habitations, alors que les candidats sont confrontés à la grogne des élus locaux. Manière de motiver les troupes.
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La rencontre était discrète et ne figurait pas à l’agenda du premier ministre. Edouard Philippe a pourtant passé plus d’une heure derrière les murs du QG de La République En Marche, à Paris, mercredi à la mi-journée. Une rencontre avec les têtes de liste du parti pour le scrutin sénatorial du 24 septembre prochain.

Alors que certains candidats viennent à peine d’être désignés, le chef de la majorité est venu motiver, briefer les troupes et répondre à leurs questions. Une séance de coaching de prestige en somme. Et justement, ce n’est pas du luxe. Car le scrutin ne s’annonce pas évident pour le parti présidentiel (voir notre article sur le sujet « Sénatoriales : pourquoi l’élection est difficile pour En Marche »). La cause est connue : la grogne des élus locaux face aux 13 milliards d’euros d’économies demandées aux collectivités sur 5 ans ou la baisse des emplois aidés.

« Ne pas faire une campagne sur la défensive mais sur l’offensive »

« Il a répondu intégralement à toutes les questions (…) avec beaucoup de pertinence de manière aussi à redonner à ces candidats un caractère offensif qu’ils doivent garder dans cette campagne. Ne pas faire une campagne sur la défensive mais sur l’offensive » explique à la sortie François Patriat, président du groupe LREM du Sénat (voir la première vidéo, images Géraldine Bavoillot). Selon le sénateur, il s’agit de « rétablir les vérités sur les fausses nouvelles qui sont annoncées chaque jour aux élus. Je parle de la baisse des dotations, du gel des crédits », explique-t-il, reprochant « à l’opposition nationale de droite et de gauche » de chercher à « inquiéter les élus locaux ». « Les éléments que leur a apportés le premier ministre ne sont pas des éléments de réconfort, mais de vérité » ajoute François Patriat.

Devant les locaux du siège, que le parti va bientôt quitter pour s’installer dans le quartier de l’Opéra, les candidats sortent les uns après les autres, sacoche à la main. Un petit côté rentrée des classes. Certains nouveaux semblent plus hésitants. Une candidate refuse de parler à la presse. Un sénateur sortant, plus à l’aise, raconte sa campagne : « Certains grands électeurs disent "je vais voter pour toi". Et on se rend compte qu’ils disent la même chose à d’autres. Il y a un vote caché ». De quoi rendre incertain le scrutin. Il ne s’attarde pas trop : « J’ai un maire sur le feu ! »

« Une nouvelle façon de travailler avec les collectivités locales »

Tête de liste en Moselle, Bernard Guirkinger, fait partie des 9 têtes de liste issues de la société civile ou sans étiquette. Il est l’ancien PDG de la Lyonnaise des eaux – il connaît donc bien les collectivités – et travaille maintenant dans l’économie sociale et solidaire. Devant la caméra, il répète le même message : « C’est difficile de faire campagne car il y a une désinformation considérable véhiculée par nos adversaires. Mais aujourd’hui, le premier ministre a remis en perspective ce qui a été annoncé à la conférence des territoires. C’est une nouvelle façon de travailler avec les collectivités locales, qui consiste à co-construire les choses, (…) à avoir une concertation en amont ». Et s’il reconnaît qu’il y a « une inquiétude au niveau des élus locaux », elle est « due à la politique menée ces dernières années ». Regardez :

Bernard Guirkinger, candidat LREM aux sénatoriales : « C’est difficile de faire campagne car il y a une désinformation considérable véhiculée par nos adversaires »
01:22

« Si je suis élu, je démissionne et je fais ça à 100 % »

Autre tête de liste, Stéphane Getto, en Meurthe-et-Moselle. Ancien journaliste passé par la com’, il travaille aujourd’hui dans le secteur bancaire comme cadre. Il a pris un mois de congé pour faire campagne. « Si je suis élu, je démissionne et je fais ça à 100 % » prévient-il. « Ce n’était pas du coaching (avec le premier ministre), c’est plutôt de la pédagogie sur les mesures gouvernementales, nous rappeler la cohérence, la mise en perspective » explique le candidat. « On n’est plus dans la même situation qu’en juin dernier » admet-il, mais « le scrutin et le corps électoral sont différents » rappelle Stéphane Getto. Regardez :

Stéphane Getto, candidat LREM aux sénatoriales : « Ce n’était pas du coaching avec le premier ministre, c’était plutôt de la pédagogie sur les mesures gouvernementales »
00:32

Emmanuel Capus est lui membre des LR. Adjoint aux finances du sénateur-maire d'Angers, Christophe Bechu (qui choisit sa mairie pour cause de non-cumul), il a fait l’objet d’une polémique cet été. « Du passé » dit-il. « Je ne crois pas que ce soit une élection difficile » soutient-il. Il rappelle qu'« En Marche n’a pas d’élu sortant ». Sur les emplois aidés, il a la réponse : « C’est très simple, et le premier ministre nous l’a rappelé, il n’y aura pas de suppression d’emplois aidés pour les petites communes rurales ». « Adhérent LR », il ne compte pas rejoindre le groupe LREM. « Si je suis élu, je siégerai dans le groupe constructif, qui j’espère sera créé » affirme Emmanuel Capus (voir la vidéo). La sénatrice LR Fabienne Keller tente en effet de construire un groupe des Constructifs au Sénat.

Emmanuel Capus : « Si je suis élu aux sénatoriales, je siégerai dans le groupe LR Constructifs »
00:53

Majorité « composite »

La majorité pro-Macron est « composite » rappelle François Patriat. « Elle sera faite de sénateurs marcheurs, centristes, modem, LR ». S’il affirme qu’« il y aura demain un plus grand nombre de sénateurs qui soutiennent le gouvernement que par le passé », il ne se risque plus à donner de chiffre.

« J’ai fait l’erreur de donner une projection chiffrée au mois de juin » affirme François Patriat. Il ajoute :

« Nous étions zéro. Nous sommes aujourd’hui 29. L’espoir, c’est que nous soyons le plus nombreux. Je garde toujours comme objectif de devenir le deuxième groupe du Sénat, non pas le 24 au soir peut-être, mais dans le courant des semaines qui viennent ».

En attendant, il faudra pour les candidats être élus. Sous couvert d’anonymat, l’un d’eux reconnaît que « les quinze derniers jours d’août ont été un peu difficiles face aux élus locaux ». Les têtes de listes peuvent maintenant repartir en région, leurs argumentaires sous le bras. Prêts à répondre.

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