Sénatoriales : Macron rate la marche au Sénat

Sénatoriales : Macron rate la marche au Sénat

C’est une forme d’échec pour Emmanuel Macron. Le groupe LREM perd des sénateurs au soir des sénatoriales, passant de 29 membres à environ 25 sénateurs.
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Coup dur pour La République En Marche. Les sénatoriales prennent l’allure d’un échec pour Emmanuel Macron. Un mauvais résultat à relativiser, car LREM ne compte quasiment pas de grands électeurs. Mais le parti présidentiel s’attendait à tout sauf à ça dans ses projections. Au soir des sénatoriales, le groupe LREM sort affaibli du scrutin, un peu plus de trois mois après sa création.

D’après un responsable du groupe, LREM compte 22 sénateurs et pourrait en compter 25 ou 27 quand tous les résultats d’Outre-Mer seront arrivés. Soit environ 5 sénateurs de moins que le groupe sortant, qui a 29 membres.

Mais d’après nos calculs, ce chiffre compte des sénateurs qui ont reçu l’investiture LREM mais qui ne devraient pas siéger au groupe, comme le LR Emmanuel Capus (Maine-et-Loire) qui rejoindra le groupe LR Constructifs ou Jean-Marie Vanlerenberghe, qui devrait a priori rester au groupe Union centriste. Le sortant Alain Bertrand pourrait rester lui au groupe RDSE.

Il faut donc attendre mardi et les premières réunions de groupes pour connaître le nombre exact de sénateurs LREM. Mais il pourrait être inférieur à 25, si certains sénateurs élus avec l’étiquette LREM ne rejoignent pas le groupe.

Patriat : « L’élection de ce soir est un épiphénomène dans la vie politique »

Interrogé sur Public Sénat, le président du groupe En Marche, François Patriat, minimise le résultat. Il ne le vit « pas comme un échec, mais comme une première page. (…) Je souhaite que nous soyons plus nombreux. Je ne désespère pas de voir notre mouvement et le groupe progresser » affirme le sénateur de Côte-d’Or. Qui ajoute : « L’élection de ce soir est un épiphénomène dans la vie politique »…

Patriat : « L’élection de ce soir est un épiphénomène dans la vie politique »
00:27

Un épiphénomène qui n’avait pas été prévu. Dans l’enthousiasme de l’élection d’Emmanuel Macron, LREM espérait se retrouver avec un groupe à 60 sénateurs. Avant que les pronostics soient abaissés à 50 puis 40 sénateurs. Au final, c’est moins de 30.

Des mauvais résultats qui s’expliquent par la gronde des élus locaux. On en connaît les causes : les 13 milliards d’euros d’économies demandés aux collectivités, la réduction des emplois aidés, la suppression de la taxe d’habitation et de la réserve parlementaire. Mais ce n’est pas la seule explication.

La première tient au mode de scrutin des sénatoriales, où ce sont les élections passées qui font le résultat. Les municipales de 2014, largement remportées par la droite, ne pouvaient que renforcer son emprise sur le Sénat. « C’est mécanique » insiste François Patriat. Et LREM partait de zéro ou presque, en termes de grands électeurs, qui élisent les sénateurs. « On pêche sur un sujet, les scrutins uninominaux. On n’est pas capable d’avoir 50% des grands électeurs sur un département » ne peut que constater un marcheur qui suit de près le sujet.

LREM s’est aussi pénalisée elle-même en n’arrêtant l’ensemble des investitures que très tardivement. Quand on voit que certains candidats manquent de quelques voix l’élection, ça compte au soir de l’élection. Dans le Lot, la candidate LREM manque l’élection à 9 voix près. Dans la Nièvre, la sortante Anne Emery-Dumas manque son retour au Sénat à 13 voix. « C’est peanuts » rage un responsable LREM.

Dans la même thématique

La commission mixte paritaire sur la loi d’orientation agricole est conclusive.
6min

Politique

Loi d’orientation agricole : en commission mixte paritaire, députés et sénateurs s’accordent sur un texte proche de celui voté au Sénat

À peine voté au Sénat, le projet de loi d’orientation agricole a fait l’objet d’un compromis en commission mixte paritaire. La nouvelle version du texte laisse la part belle à plusieurs mesures introduites par les sénateurs, notamment le principe de « non-régression » de la souveraineté alimentaire et la dépénalisation de certaines atteintes à la biodiversité. L’opposition dénonce un débat « au pas de charge ».

Le

« Cela va être serré » : l’avenir de Richard Ferrand au Conseil constitutionnel toujours très incertain avant ses auditions
7min

Politique

« Cela va être serré » : l’avenir de Richard Ferrand au Conseil constitutionnel toujours très incertain avant ses auditions

Chaque voix comptera pour le candidat d’Emmanuel Macron à la présidence du Conseil constitutionnel. Après l’avoir auditionné chacune à leur tour, les commissions des lois de l’Assemblée nationale et du Sénat décideront au cours d’un vote, qui s’annonce disputé, si elles confirment ou rejettent cette désignation. La droite sénatoriale fait part de ses doutes et ne donne pas de consigne de vote. Les députés du RN, qui détiennent aussi la clé du scrutin, maintiennent le suspense.

Le

Sénatoriales : Macron rate la marche au Sénat
3min

Politique

Finances publiques : « Ce qui va être nouveau, c'est l’association que nous allons avoir des parlementaires », assure la ministre des comptes publics 

Invitée de la matinale de Public Sénat, la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin s’est félicitée de l’adoption définitive des textes budgétaires. La ministre promet de poursuivre la trajectoire de réduction du déficit et d'associer plus largement les parlementaires dans le suivi des dépenses.

Le

Sénatoriales : Macron rate la marche au Sénat
5min

Politique

LR : la campagne de Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez pour la présidence du parti officiellement lancée

L’élection du futur président des Républicains se tiendra les 17 et 18 mai. À la fois ministre et candidat, Bruno Retailleau assure que la guerre des chefs « ne viendra pas de lui ». En face, Laurent Wauquiez, qui espérait s’imposer naturellement à la tête du parti, répète que cette fonction n’est pas compatible avec l’agenda d’un ministre.

Le