Sénatoriales : malgré la parité, la féminisation du Sénat marque le pas

Sénatoriales : malgré la parité, la féminisation du Sénat marque le pas

Avec ce renouvellement, le Palais du Luxembourg compte désormais 102 sénatrices, soit un tiers de l’hémicycle.
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102 femmes et pas une de plus. Après ces nouvelles élections, le Sénat n’a pas été bousculé par une soudaine féminisation de ses rangs. Après la publication des derniers résultats, la Haute Assemblée compte désormais 102 femmes, soit 15 de plus qu’avant les élections, sur 348 élus. Les sénatrices représentent donc 29% des élu(e)s du Palais du Luxembourg, contre 25% en 2014. Pour rappel, l’Assemblée nationale compte, depuis juin, 244 femmes soit 39% du total des députés.

Pourtant, les différentes lois sur la parité (dont celle du 6 juin 2000) devaient changer la donne. Sur les scrutins à la proportionnelle, les listes faisaient alterner un homme et une femme ou (plus rarement) une femme et un homme, la première place étant évidemment primordiale. Pour les scrutins majoritaires, les binômes titulaire/suppléant devaient être mixtes. Sur la forme, les règles ont plutôt bien fonctionné : 45,5% des candidates étaient des femmes, un record !

Mais les résultats finaux sont décevants. D’abord, les femmes sont rarement titulaires pour les scrutins majoritaires.

Et sur les scrutins à la proportionnelle, la plupart des partis (à l’exception notable d’EELV) proposaient majoritairement des hommes en tête de listes.

« Ils s’en foutent »

« Je suis très déçue mais pas surprise par les résultats » commente, amèrement la présidente de la commission des finances Michèle André, qui s’apprête à quitter le Sénat. Car à ces postulats de base, il faut y ajouter l’éclatement volontaire de certaines listes qui ont privé de nombreuses femmes, placées en deuxième position, d’obtenir le mandat tant attendu. C’est par exemple le cas dans la Manche, où les sénateurs sortants LR Philippe Bas et Jean Bizet ont constitué deux listes parallèles pour assurer leur réélection. « Ils s’en foutent » critique Michèle André. « Ils ne voient pas qu’il y a quelque chose qui ne va pas. » Dans ce département, les 3 élus seront donc tous des hommes.           

Dans d’autres départements, les femmes ont fait les frais des listes dissidentes. Dans les Hauts-de-Seine, fief de la droite, la sénatrice Isabelle Debré, pourtant en deuxième position sur la liste LR de Roger Karoutchi, a ainsi échoué à être réélue à 8 voix près, face à 4 autres listes de droite. Eclaircie dans cette grisaille : en Martinique, Catherine Conconne devient la première sénatrice de l'île. La féminisation a encore du chemin à parcourir au Sénat…

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