Septennat non renouvelable : une proposition qui traverse les clivages
La candidate RN a rappelé sa proposition d’un septennat non renouvelable. Emmanuel Macron lui préférait un mandat de sept ans renouvelable. Une idée loin d’être nouvelle qui revient épisodiquement depuis une dizaine d’années.

Septennat non renouvelable : une proposition qui traverse les clivages

La candidate RN a rappelé sa proposition d’un septennat non renouvelable. Emmanuel Macron lui préférait un mandat de sept ans renouvelable. Une idée loin d’être nouvelle qui revient épisodiquement depuis une dizaine d’années.
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

A Vernon, dans l’Eure, Marine Le Pen a décliné ses propositions pour « revivifier la démocratie ». La candidate RN a, à ce titre, proposé « l’instauration du septennat non renouvelable ». Cette réforme qui devrait passer par une révision constitutionnelle « rendra à la fonction présidentielle son prestige et au président sa capacité d’une action longue tout en le débarrassant d’une obligation de campagne électorale permanente », a-t-elle expliqué.

Invité à réagir sur cette idée depuis son déplacement en Alsace, Emmanuel Macron s’est montré lui aussi favorable au retour d’un mandat de sept ans mais indique vouloir « laisser les Français décider de son caractère renouvelable ou non ».

De nombreuses propositions de loi constitutionnelle en faveur d’un septennat

L’idée de revenir au septennat, remplacé par le quinquennat lors de la révision constitutionnelle de 2000, figurait déjà parmi les propositions de plusieurs candidats en 2017. Marine Le Pen y était déjà favorable ainsi que Benoît Hamon. Yannick Jadot a repris la mesure dans son programme en 2022.

Mais cette idée d’un retour au mandat de sept ans infuse aussi depuis déjà quelque temps dans les deux chambres du Parlement. De nombreuses propositions de loi constitutionnelle dorment dans les tiroirs des deux palais. Au Sénat, le dernier texte en faveur d’un septennat non renouvelable a été déposé en octobre dernier par le sénateur LR, Roger Karoutchi.

Au Sénat, la droite et les communistes y sont favorables

Deux ans plus tôt, cette proposition figurait dans les cahiers de doléances du grand débat national. A cette époque, Roger Karoutchi militait déjà farouchement en faveur de cette réforme. « Le quinquennat a été une erreur, il faut le dire. Il faut qu’on revienne à un septennat sec, avec une seule élection. Le Président est là pour 7 ans, il a le temps des réformes et n’est pas tenu par le côté électoraliste », expliquait-il sur le plateau de Public Sénat. Il était rejoint sur ce point par la présidente du groupe communiste, Éliane Assassi qui approuvait l’idée d’un mandat de 7 ans non renouvelable et déconnecté des législatives ». Manière de sortir « du fait du prince » et de donner plus d’espace « à la démocratie citoyenne ».

En 2015, le groupe de travail sur l’avenir des institutions coprésidé par le président de l’Assemblée, Claude Bartolone (PS), et l’historien Michel Winock avait débouché sur la proposition d’un mandat de sept ans non renouvelable.

Le septennat non renouvelable était également défendu par les radicaux de gauche. La proposition de loi constitutionnelle portée par le sénateur Jacques Mézard, qui deviendra plus tard ministre d’Emmanuel Macron, n’avait pas passé le filtre de la commission des lois en 2014.

Quand Gérard Larcher regrettait d’avoir voté la réforme du quinquennat

Le rapporteur LR du texte Hugues Portelli avait expliqué que l’opinion était « très favorable au système actuel ». La réforme du quinquennat ayant été adoptée par référendum, un nouveau référendum aurait été nécessaire pour rétablir le septennat. Au même moment, à l’Assemblée nationale, une proposition de loi similaire avait été déposée par des députés LR, UDI et l’élu apparenté FN, Gilbert Collard.

« Personnellement, j’ai vraiment regretté la réforme du quinquennat et pourtant je l’ai votée », avait confié Gérard Larcher, sur France Inter à cette époque, avant d’ajouter : « un mandat de sept ans qui mettrait le Président de la République à un niveau plus arbitral, moins lié directement à la politique du quotidien ».

Partager cet article

Dans la même thématique

Septennat non renouvelable : une proposition qui traverse les clivages
3min

Politique

Santé mentale : « 25% des lycéennes ont déjà pensé à la mort », s’alarme la spécialiste Angèle Malâtre-Lansac

Décrété « Grande cause nationale » en 2025, les troubles de la santé mentale concernent 13 millions de français. Un enjeu de santé publique qui touche fortement la jeunesse. Si la question est au centre du débat public, les solutions tardent à être mises en place et le secteur de la psychiatrie manque de moyens. Cette semaine dans Et la Santé ça va ?, Axel De Tarlé reçoit la sénatrice Céline Brulin et Angèle Malâtre-Lansac, déléguée générale de l’Alliance pour la Santé mentale pour en débattre.

Le

Septennat non renouvelable : une proposition qui traverse les clivages
4min

Politique

Armement : Kaja Kallas appelle la France à « augmenter les cadences de production »

C’est la voix de la diplomatie européenne. Au moment où le cessez le feu connait des ratés à Gaza, et où la guerre s’enlise en Ukraine, quelle place pour les Européens ? Comment peser sur les grands conflits en cours ? Guerre en Ukraine, cessez-le-feu à Gaza, ou encore traité de libre-échange avec les pays du Mercosur, la Haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité Kaja Kallas défend son action et répond sans détour aux questions de Caroline de Camaret et d’Armen Georgian dans Ici l’Europe.

Le