SNCF : « C’est toute une France qu’on va délaisser », prévient Emmanuel Maurel
Invité de Territoires d’Infos, l’eurodéputé PS critique les recommandations du rapport Spinetta sur la réforme de la SNCF. Il se joindra à la CGT, le 22 mars, pour la manifestation nationale des cheminots.

SNCF : « C’est toute une France qu’on va délaisser », prévient Emmanuel Maurel

Invité de Territoires d’Infos, l’eurodéputé PS critique les recommandations du rapport Spinetta sur la réforme de la SNCF. Il se joindra à la CGT, le 22 mars, pour la manifestation nationale des cheminots.
Public Sénat

Par Héléna Berkaoui

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

Le secrétaire général de la CGT annonçait une « manifestation nationale des cheminots » pour protester contre la réforme annoncée de la SNCF, vendredi. « Oui, j’y participerai », confirme Emmanuel Maurel. C’est le rapport Spinetta qui a mis le feu aux poudres. Diligenté par l’exécutif, ce rapport esquisse les principales réformes qui pourraient être mises en œuvre en vue d’une réforme de la SNCF. « Derrière le rapport Spinetta, il y a certain nombre de choses qui sont très inquiétantes », affirme Emmanuel Maurel, ce lundi sur Territoires d’Infos. Selon lui, « la remise en cause du statut du cheminot (…) c’est le prélude à la privatisation » du service public ferroviaire.  

 « Ce qui me choque le plus, c’est évidemment la volonté de supprimer un certain nombre de lignes qui sont considérées comme étant non rentables », fulmine l’eurodéputé PS. Cette piste figure effectivement parmi les recommandations du rapport Spinetta. Selon Emmanuel Maurel, la suppression des lignes non rentables pourrait « avoir des conséquences concrètes pour le paysage territorial de la France. » « Aujourd’hui vous avez de plus en plus de villes moyennes voire de petites villes où il n’y a plus de postes, où il y a de moins en moins d’écoles et maintenant il va y avoir la suppression de gares », observe l’eurodéputé qui juge que « c’est toute une France qu’on va délaisser, qu’on va abandonner au profit des seules métropoles ». Une inquiétude largement partagée au Sénat (lire notre article).

« La SNCF c’est un service public donc l’objectif de rentabilité n’est pas premier » veut rappeler Emmanuel Maurel. Mais la dette de la SNCF, qui avoisine les 45 milliards d’euros selon le rapport, inquiète le gouvernement. Vendredi, Bruno Le Maire expliquait que si un redressement de la SNCF n’était pas opéré on irait « droit dans le mur ». Ce déficit important est dû à « des erreurs de gestion incontestables », d’après Emmanuel Maurel. « La dette est due en partie à des investissements hasardeux et surtout au fait d’avoir privilégié systématiquement les lignes à grande vitesse », analyse-t-il. Pour autant, le député européen pointe « un retard massif d’investissements pour tout ce qui n’est pas lignes à grande vitesse ».

Dans la même thématique

France School Abuse
5min

Politique

Audition de François Bayrou sur Bétharram : entre pugnacité et « stratégie de diversion », le Premier ministre « a joué assez habilement » face aux députés

Si François Bayrou ne s’est pas « laissé impressionné » par l’interrogatoire des députés lors de son audition à l’Assemblée nationale, l’affaire Bétharram risque des laisser des traces sur le long-terme et pourrait affecter son avenir politique, analysent Olivier Rouquan, politologue, et Philippe Moreau Chevrolet, communicant.

Le

SIPA_ap22957743_000006
7min

Politique

Audition de Bayrou sur Bétharram : quand la politique prend le pas sur la défense des victimes

Les 5h30 d’audition de François Bayrou devant la commission d’enquête mise en place à l’Assemblée nationale après les révélations sur des violences physiques et sexuelles perpétrées dans l’établissement catholique Notre-Dame de Bétharram, ont tourné en duel politique entre le Premier ministre et le co-rapporteur LFI, Paul Vannier. Au Sénat, la gauche dénonce l’attitude « agressive » du Premier ministre quand la droite axe sur « l’instrumentalisation » de la souffrance des victimes par LFI.

Le

SNCF : « C’est toute une France qu’on va délaisser », prévient Emmanuel Maurel
3min

Politique

Audition de François Bayrou sur Bétharram : il y a une « volonté de LFI et du reste de la gauche de transformer cette commission d’enquête en inquisition », tacle Jean-Philippe Tanguy

Invité de la matinale de Public Sénat, le député et président délégué du groupe RN à l’Assemblée a réagi à l’audition du Premier ministre sur l’affaire Bétharram. Jean-Philippe Tanguy ne voit pas de « mensonges ou de mises en doute de la probité de François Bayrou » qui justifierait une censure du gouvernement, « pour le moment ».

Le