SNCF : Édouard Philippe annonce 35 milliards de reprise de la dette, les syndicats restent mobilisés
À quelques jours de l’examen du pacte ferroviaire au Sénat, Édouard Philippe  a annoncé aux syndicats de cheminots que l’État reprendrait une partie de la dette de la SNCF à hauteur de 35 millions d’euros. Pas de quoi arrêter la grève pour les syndicats.

SNCF : Édouard Philippe annonce 35 milliards de reprise de la dette, les syndicats restent mobilisés

À quelques jours de l’examen du pacte ferroviaire au Sénat, Édouard Philippe  a annoncé aux syndicats de cheminots que l’État reprendrait une partie de la dette de la SNCF à hauteur de 35 millions d’euros. Pas de quoi arrêter la grève pour les syndicats.
Public Sénat

Par Public Sénat avec l'AFP

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Après des semaines de grève perlée, cinq syndicats (UNSA, CGT, SUD, FO et CGT) étaient reçus à tour de rôle, ce vendredi, à Matignon. Au menu des discussions ? L’annonce d’une reprise d’une partie de dette de la SNCF qui s’élève à 54,5 milliards.

L'État va donc reprendre 35 milliards d'euros de la dette de la SNCF, dont 25 milliards en 2020. « Cette reprise constitue un engagement sans précédent de la nation et du contribuable en faveur de la SNCF » s’est félicité Édouard Philippe lors de la conférence de presse  commune avec Élisabeth Borne. « La dette viendra s'ajouter à la dette publique de l'État et sera remboursée au même rythme que la dette publique de l'État. (...) Il n'y aura pas d'impôt SNCF » a-t-il assuré.

Le Premier ministre a également indiqué  vouloir alléger le poids des péages ferroviaires. « Pour entretenir la fiction selon laquelle la SNCF rembourserait un jour sa dette, les gouvernements successifs ont maintenu un cercle vicieux où l'on prévoyait des hausses de péage, qui plombaient les comptes du ferroviaire » a-t-il critiqué. Raison pour laquelle, le gouvernement entend « limiter », en accord avec l'Arafer (organisme chargé de réguler le rail, ndlr) la hausse des péages des TGV et du fret au niveau de l'inflation pour que le train, partout, retrouve une dynamique de développement » a-t-il promis.

L’Unsa « rassurée » mais reste dans la mobilisation unitaire

Toute la matinée, les syndicats se sont succédé à Matignon. L’UNSA  a été « rassuréz » sur « un engagement ferme de l'État »sur les finances de la SNCF. Si le syndicat prendra  « très rapidement » une décision sur une éventuelle sortie de la grève, il reste, pour le moment, encore dans la mobilisation unitaire car « le texte officiel, c'est ce qui sortira du Sénat », a souligné Luc Bérille. En effet, avec la CFDT, l’UNSA est à l’origine de plusieurs amendements adoptés, cette semaine, en commission (voir notre article).

« Pas question de suspendre le mouvement de grève » pour la CGT

« Pas question de suspendre le mouvement de grève » (…) « On continue le conflit, le combat » a affirmé, de son côté, Laurent Brun, secrétaire général de la CGT Cheminots, à la sortie de l’entretien. La CGT demande, par ailleurs,  une table ronde pour « fixer par écrit les engagements du gouvernement ».

Concernant la reprise de 35 milliards d'euros de la dette de la SNCF, elle a été jugée « significative », mais « nous avons interpellé le Premier ministre sur le montant qui resterait car d'ici la fin du quinquennat la dette va augmenter » a précisé Laurent Brun.

Sur les petites lignes et les  montants nécessaires pour leur régénération, la ministre des Transports Élisabeth Borne, présente au côté de M. Philippe, a annoncé qu'un débat parlementaire aurait lieu d'ici un an pour l'évaluation complète des besoins en vue de la préparation des prochains CPER (contrat de plan Etat-région) « mais nous n'avons pas de garanties sur l'engagement de l'État sur la régénération du réseau », s’est inquiété le secrétaire général de la CGT Cheminots.

« La mobilisation continue » pour la CFDT

« Il y a une CMP (commission mixte paritaire, ndlr) annoncée mi-juin. Jusqu'à cette CMP, la mobilisation continue pour nous. On continue de jouer notre rôle d'organisation syndicale qui se mobilise et qui propose » a déclaré Laurent Berger, avant de se rendre au Sénat pour un entretien avec Gérard Larcher (voir notre article).

« Pas d’avancées sur le social » pour Sud rail

« Sur la partie sociale, il n'y a guère plus d'avancées ou de garanties qu'il y a quinze jours », a jugé Erik Meyer, porte-parole de Sud Rail, demandant de nouveau un retrait du projet de loi de réforme ferroviaire et jugeant insuffisants les « quelques amendements » retenus pour l'examen au Sénat du texte voté en avril à l'Assemblée.

« Toutes les raisons de la grève sont encore là » pour FO

« Tous les sujets sur lesquels les cheminots se sont mis en grève sont toujours d'actualité, toutes les revendications, toutes les raisons de la grève sont encore là »,  a estimé le secrétaire général de FO, François Grasa. « Je ne connais pas un seul cheminot aujourd'hui qui fasse grève par rapport à la dette », a-t-il poursuivi,  estimant que le projet de réforme ferroviaire n’était pas « pas acceptable ».

 

 

 

Partager cet article

Dans la même thématique

Déclaration de politique générale et avenir de la Nouvelle Calédonie en séance au Sénat ce 15 octobre
2min

Politique

Budget : qui sont les sénateurs qui participeront à la commission mixte paritaire ?

Outre le président PS et rapporteur général LR de la commission des finances, Claude Raynal et Jean-François Husson, seront présents en CMP les sénateurs LR Christine Lavarde et Stéphane Sautarel, qui suit les collectivités, ainsi que le centriste Michel Canévet et le sénateur Horizons Emmanuel Capus, qui ont défendu plus d’économies durant les débats. Pour le PS, on retrouve le chef de file du groupe, Thierry Cozic.

Le

4min

Politique

UE-Mercosur : vers un accord, contre l’avis de la France ?

Le sommet du Mercosur se tiendra ce samedi au Brésil, au cours duquel Ursula von der Leyen souhaiterait ratifier le traité commercial. Mais Emmanuel Macron a une nouvelle fois fait part de son opposition, annonçant qu’il souhaitait reporter l’examen du texte, le tout sur fond de mobilisation des agriculteurs.

Le

SNCF : Édouard Philippe annonce 35 milliards de reprise de la dette, les syndicats restent mobilisés
3min

Politique

Crise agricole : « Avec une vaccination massive, nous ne pourrions plus exporter », s’inquiète François Patriat

Opposition au Mercosur et poursuite de l’abattage de cheptel bovins : la crise agricole se poursuit sur le territoire, essentiellement dans le sud-ouest où les actions de blocages sont maintenues. Invité de la matinale de Public Sénat, le président du groupe RDPI au Sénat et ancien ministre de l’Agriculture, François Patriat, appelle à un moment d’accalmie de tous les acteurs. S’il salue l’action du gouvernement, il recommande cependant une meilleure prise en charge des pertes d’exploitation des agriculteurs.

Le

107th anniversary of the 1918 Armistice
3min

Politique

Sondage : Sébastien Lecornu reste beaucoup moins impopulaire qu’Emmanuel Macron

L'impopularité du Premier ministre est bien moindre que celle du chef de l’Etat : Sébastien Lecornu bénéficie de 35% d’opinions favorables contre 21% pour Emmanuel Macron, selon le dernier baromètre Odoxa de décembre 2025. Cet écart s'est même creusé, puisque le locataire de Matignon a progressé de 5 points depuis octobre tandis que le président stagne.

Le