En déplacement au Salon de l’élevage à Cournon d’Auvergne (Puy-de-Dôme), Michel Barnier a annoncé une aide de 75 millions d’euros pour les éleveurs de brebis victimes de la fièvre catarrhale ovine et des prêts garantis par l’Etat pour les exploitations en difficulté. Des mesures bienvenues pour les agriculteurs qui ne calment pas pour autant leur colère.
SNCF: face à la grève, le gouvernement tiendra bon, affirme Le Maire
Par Public Sénat
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Face à la grève annoncée à la SNCF, Bruno Le Maire a assuré dimanche que le gouvernement tiendrait son cap quelle que soit la longueur du conflit, alors que la méthode de la réforme a été critiquée par le président du Sénat.
"Nous tiendrons", a répondu le ministre de l'Economie et des Finances au micro de l'émission "Questions politiques" sur France Inter, à la question: "quelle que soit la durée de la grève, vous tiendrez?".
Disant "penser aux usagers" et rappelant que la suppression du statut des cheminots envisagée ne s'appliquerait qu'"aux nouveaux cheminots et pas aux anciens", le ministre a affirmé qu'il ne cachait ni son "étonnement" ni sa "surprise" devant les appels à la grève annoncés "alors que les discussions ne sont pas achevées".
"Il faut donner sa chance à la discussion" a-t-il plaidé.
Vendredi, les syndicats de la SNCF ont annoncé une forme de mobilisation inédite pour tenter de faire pression le plus longtemps possible sur le gouvernement, en misant sur des grèves de deux jours par semaine environ, à partir du 3 avril et jusqu'à fin juin.
M. Le Maire a assuré que la question de la dette de la SNCF ferait partie des discussions, sans dire précisément si l'Etat était prêt à la reprendre à son compte, tout ou partie. "Si je vous le disais, je serais un piètre négociateur", a-t-il fait valoir.
Plus globalement, il a justifié le besoin de réforme rapide par la montée des populismes en France, et dans le reste de l'Europe, due selon lui au manque de décisions politiques sur un certain nombre de dossiers de réforme en suspens depuis des années, comme celui de la SNCF.
Mais la méthode de réforme choisie par le gouvernement, qui compte procéder par ordonnances alors que cela n'avait pas été annoncé pendant la campagne présidentielle d'Emmanuel Macron en 2017, ne suscite pas les critiques des seuls syndicats.
Tout en appelant ces organisations au "dialogue", le président (LR) du Sénat Gérard Larcher a évoqué dimanche un "petit problème de méthode" du gouvernement dans son projet de réforme.
La grève en pointillé annoncée par les syndicats "va prendre en otage 3,8 millions de voyageurs" a-t-il souligné lors du Grand Rendez-vous d'Europe 1/Les Echos/CNews.
Il a rappelé qu'en 2014, le sujet de l'ouverture à la concurrence s'était déjà posé pour le transport ferroviaire de marchandises, et qu'il avait débouché sur "une série de conventions collectives" aujourd'hui "en application", qui pourraient constituer, selon lui, "une voie de sortie du conflit".
M. Larcher a rappelé que le Sénat allait examiner à partir du 28 mars une proposition de loi sur "l'ouverture à la concurrence du transport ferroviaire de voyageurs" présentée par Hervé Maurey (Union centriste).
"On n'a pas besoin de l'argument rapidité" du gouvernement et de "passer par des ordonnances", a déclaré le président de la Haute assemblée en proposant "au gouvernement de reprendre ce qui sera le fruit du débat du Sénat" concernant la SNCF.
Le président de l'UDI et député de Seine-Saint-Denis Jean-Christophe Lagarde a pour sa part estimé dimanche sur BFMTV que le projet de réforme était "bien modeste", en appelant les syndicats à ne pas être dans le "conservatisme".