Société
Pour Frédéric Veaux, la France fait face à un contexte mondial d’augmentation de la production de drogue, ce qui rend plus difficile la lutte contre les trafics, et impliquerait, toujours selon lui, de faciliter les procédures.
Le
Par Alexandre Poussart et Jules Duribreu
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Fin du statut de cheminot, ouverture à la concurrence du réseau ferroviaire, préservation des petites lignes non rentables et réforme par ordonnances : Edouard Philippe a annoncé, ce lundi, les grandes lignes de la réforme de la SNCF que le gouvernement entend mener avant l’été.
Pour Hervé Maurey, sénateur UDI et auteur d'une proposition de loi sur la libéralisation du transport ferroviaire, cette réforme par ordonnances ne passe pas. « Sur la procédure, c'est un crachat à la figure des parlementaires et un mépris du travail du Sénat. Il y a une proposition de loi, sur le sujet de la SNCF, qui est prête. Donc l'argument qui consiste à affirmer qu'on utilise les ordonnances pour aller vite ne peut pas tenir, puisque cette proposition de loi est prête à être examinée immédiatement », explique celui qui est aussi président de la commission de l’Aménagement du territoire du Sénat. La semaine dernière, il dénonçait déjà une « grave connerie politique ».
Hervé Maurey n'exclut pas des conséquences négatives pour la réforme constitutionnelle que souhaite faire le gouvernement. « On ne peut pas mépriser le Parlement en mars pour la SNCF et réclamer son aide en juin pour la réforme constitutionnelle. Cet épisode laissera des traces, c'est une véritable erreur politique. »
La préservation des petites lignes non rentables, annoncée par Edouard Philippe contre l’avis du rapport Spinetta, devrait rassurer la majorité sénatoriale, qui défend la mobilité dans les territoires. Pour le sénateur (LR) Roger Karoutchi, « cette préservation est une bonne chose. Mais il faut regarder chaque ligne au cas par cas et conserver celles qui vivifient les territoires. Cependant, nous ne sommes pas au Japon où on a maintenu une ligne pour transporter une seule étudiante. »
« Le statut de cheminot permet d’assurer un service public ferroviaire 100% du temps », explique le sénateur communiste Fabien Gay, vent debout contre cette réforme. « Un conducteur de train peut être réveillé à 4h du matin pour prendre son service à 5h. Les cheminots ne sont pas des privilégiés. On entre à 1400 euros à la SNCF », assure l’élu du groupe du communiste du Sénat, qui descendra dans la rue aux côtés des syndicats. « Emmanuel Macron comparait, ce week-end, les cheminots aux agriculteurs. Ce gouvernement divise les Français et agit par autoritarisme. »
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