Le volet d'ouverture à la concurrence du transport ferroviaire de voyageurs à l'intérieur du territoire français a suscité de premières passes à l'Assemblée nationale, la majorité et la droite le défendant face aux dangers soulevés par la gauche de la gauche.
Entre autres, l'Assemblée a voté un article 2 habilitant le gouvernement à légiférer par ordonnance pour transposer la directive européenne de 2016. Il est porteur surtout de "dispositions techniques" selon la ministre des Transports, Elisabeth Borne, qui a souligné que d'autres dispositions encore à discuter ne sont plus sujettes à ordonnances.
"La libéralisation est la solution pour redynamiser le secteur ferroviaire, elle permettra de replacer l'usager au coeur du système ferroviaire" et "l'opérateur historique sera invité à une meilleure qualité de service",a plaidé Damien Adam (LREM).
Nombre d'élus de la majorité, dont le rapporteur Jean-Baptiste Djebarri, ont plaidé que la concurrence serait favorable pour faire baisser des tarifs mais aussi pérenniser ou relancer certaines lignes de chemin de fer, invoquant des exemples de pays européens, comme l'Allemagne, l'Italie ou la Suède.
La ministre des Transports, Elisabeth Borne, à l'Assemblée nationale le 10 avril 2018.
AFP
"Le client contribuable est attaché aussi à cette construction européenne qui va vers une réduction des coûts", selon Benoît Simian (LREM).
André Chassaigne s'est, lui, exclamé: "vous sautez tous comme des cabris en criant +concurrence, concurrence+, comme si c'était la solution à tous les problèmes", alors que ce sont "les investissements".
La gauche de la gauche a invoqué le danger de prix augmentés ou de dessertes moindres de zones déjà défavorisées vu la recherche de rentabilité induite selon elle par cette libéralisation.
Alors que l'effondrement du fret ferroviaire a été pris comme contre-exemple de l'effet de "la main invisible du marché" par les communistes et Insoumis, Elisabeth Borne a jugé "extrêmement réducteur de vouloir imputer (à la concurrence) les difficultés du fret ferroviaire, qui nécessitent qu'on se mobilise".
La ministre a aussi récusé l'argument d'un risque pour la sécurité, assurant entre autres que "les deux pays les plus sûrs en Europe sont la Suisse, où il n'y a pas d'ouverture à la concurrence, et la GB, ouverte à la concurrence selon un modèle qui n'est pas le nôtre".
Pour LR, "il n'y a pas à avoir de débats théologiques entre privé et public", selon la formule de Laurent Furst, car "l'ouverture au marché, une longue histoire", n'est "pas idéologique, mais dans l'intérêt des Français, des utilisateurs du train", pour Jean-Marie Sermier.
Et Charles de Courson de lancer aux Insoumis et communistes: "En politique, vous êtes pour la concurrence ou pour le monopole d'un parti? (...) Si vous voulez supprimer la concurrence, allez jusqu’au bout. Nationalisez tout le transport routier et puis nationalisons tout! On a vu ce que ça a donné", s'est-il emporté.
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Reçus ce mardi par le Premier ministre Sébastien Lecornu, les dirigeants du Rassemblement national (RN) ont insisté sur la nécessité d’une « rupture » claire avec la politique menée par Emmanuel Macron depuis 2017.
Un sondage Ifop, commandé par le PS, montre que la taxe Zucman sur les ultrariches est soutenue jusque dans les rangs des sympathisants LR, à 89 %, et Renaissance, à 92 %. Une victoire idéologique pour la gauche, plus habituée aux défaites ces dernières années ? « Ce sondage montre que les efforts doivent être mieux répartis », selon Frédéric Dabi de l’Ifop, et reflète surtout « un malaise dans le pays ».
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