SNCF : Spinetta ne « propose pas de supprimer les petites lignes » mais n’est pas contre les cars
Alors que le gouvernement présente ce mercredi en Conseil des ministres son projet de loi d’habilitation pour réformer la SNCF par ordonnances, au Sénat, c’est Jean-Cyril Spinetta, auteur d’un rapport explosif sur la SNCF qui était auditionné par la commission d’aménagement du territoire.

SNCF : Spinetta ne « propose pas de supprimer les petites lignes » mais n’est pas contre les cars

Alors que le gouvernement présente ce mercredi en Conseil des ministres son projet de loi d’habilitation pour réformer la SNCF par ordonnances, au Sénat, c’est Jean-Cyril Spinetta, auteur d’un rapport explosif sur la SNCF qui était auditionné par la commission d’aménagement du territoire.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Sans surprise, au Sénat, chambre des territoires, et qui plus est devant la commission de l’aménagement du territoire, c’est bien sûr le devenir des petites lignes qui était, ce matin, au centre des préoccupations. Remis  au gouvernement au milieu du mois de février, l’une des propositions du rapport Spinetta sur l’avenir du réseau ferroviaire a de quoi inquiéter les parlementaires. « 90% du trafic a lieu sur 30% du réseau et 2% du trafic sur 45% du réseau » a-t-il affirmé avant d’assurer devant les parlementaires qu’il « n’avait jamais proposé de fermer les petites lignes mais proposer « d’en faire le bilan socio-économique ».

Néanmoins, Jean-Cyril Spinetta relève : « Il n’y a qu’en France qu’existent des lignes classées en catégories 7 à 9  (à faible trafic) ». Transposition d’une directive européenne, l’ouverture à la concurrence du rail français, que le rapport préconise dès 2019, fait craindre à Hervé Maurey, président centriste de la commission de l’aménagement du territoire et auteur d’une proposition de loi sur la SNCF, que ne soit « prise en compte que la dimension économique et sociale ». Raison pour laquelle, Jean-Cyril Spinetta a souhaité « que les régions puissent s’engager dans ce processus de concurrence ». « Comment les régions pourront récupérer les petites lignes alors même que leurs dotations sont en berne ? » l’a interrogé la présidente du groupe communiste, Éliane Assassi. Au risque de « choquer »,  son interlocuteur a assuré que « le service public de la mobilité  à la personne n’était pas « exclusivement réservé au ferroviaire mais par tous les modes de transports ». Aux régions de faire les arbitrages.

Spinetta: "le ferroviaire n'a pas l'exclusivité du transport public à la personne"
01:55

Quid alors du bilan carbone du transport routier ? « Le bilan écologique des petites lignes n’est pas bon. Parce que ces petites lignes ne sont pas électrifiées. Ce sont des motrices diesel qui circulent (…) Ce débat n’est pas totalement pertinent dans la mesure où demain, il y aura des cars électriques ». 

Spinetta: " une très grande incertitude sur ce que sera la concurrence sur le réseau à grande vitesse"
00:34

Jean-Cyril Spinetta a aussi reconnu « une très grande incertitude sur ce que sera la concurrence sur le réseau à grande vitesse. Il y a une très grande certitude sur ce qu’elle sera sur le réseau conventionné (TER transport express régional) ». « Avant d’arrêter définitivement les choses, je pense qu’il faudra voir comment se positionnent les concurrents de la SNCF. Quelles seront leurs intentions ? Et comment le système qui est aujourd’hui un système économiquement équilibré risquerait d’être remis en cause ». Pour mémoire, le rapport est favorable à une concurrence en accès libre, à savoir plusieurs opérateurs sur une même ligne, plutôt qu’une concurrence sur le modèle de la Grande Bretagne qui découpe le réseau en zones.

Enfin, alors qu’est présenté ce mercredi en conseil des ministres, le projet de loi d’habilitation pour réformer la SNCF par ordonnances, basé sur le rapport Spinetta, son auteur a reconnu devant les sénateurs avoir eu, « au début 1 an, puis 6 mois et finalement 3 mois » pour rendre ses travaux.  

Rapport Spinetta: , « au début 1 an, puis 6 mois et finalement 3 mois »
00:34

 

Partager cet article

Dans la même thématique

SNCF : Spinetta ne « propose pas de supprimer les petites lignes » mais n’est pas contre les cars
3min

Politique

« Ce sont des centaines de milliers de patients qui sont aujourd’hui en train de mourir », alerte ce médecin généraliste installé en Haute-Vienne

En France, neuf millions de personnes vivent dans un désert médical. L’augmentation de ce chiffre ne cesse d’inquiéter les professionnels de santé qui appellent le personnel politique à agir au plus vite, car derrière les statistiques se cache un véritable enjeu sanitaire. Raccourcir les parcours de formation des médecins ? Aller aux devants des patients avec des bus médicalisés ? Axel De Tarlé reçoit la sénatrice Corinne Imbert et le médecin généraliste Martial Jardel pour en débattre dans l’émission Et la Santé ça va ?.

Le

SNCF : Spinetta ne « propose pas de supprimer les petites lignes » mais n’est pas contre les cars
2min

Politique

« On impose des rythmes de cadres à des enfants », constate Sylvain Chemin, membre de la Convention citoyenne sur les temps de l’enfant

Depuis septembre, près de 140 citoyens tirés au sort se réunissent plusieurs fois par mois au Conseil économique et social pour débattre des temps de l’enfant. Sylvain Chemin, responsable immobilier à Cherbourg-en-Cotentin et père d’une collégienne en classe de 6ème, a pris part aux travaux de cette nouvelle Convention. Son constat est clair et limpide, la réalité des collégiens et des lycéens est à rebours des mesures préconisées. Il témoigne au micro de Quentin Calmet dans l’émission Dialogue Citoyen.

Le

World News – October 14, 2025
10min

Politique

Suspension de la réforme des retraites : vers « un vote contre » des députés Renaissance, mais un soutien des sénateurs macronistes

La suspension de la réforme des retraites divise au sein de Renaissance. « Il y a deux écoles », entre ceux, plutôt issus de l’aile gauche, prêts à soutenir « le deal » entre Sébastien Lecornu et le PS, et les autres, notamment de l’aile droite, qui ne veulent pas se « dédire » et pour qui cette « concession énorme » reste au travers de la gorge…

Le

« Gérard Larcher n’était pas content » : crispation au Sénat sur le calendrier budgétaire proposé par le gouvernement
5min

Politique

« Gérard Larcher n’était pas content » : crispation au Sénat sur le calendrier budgétaire proposé par le gouvernement

La définition des séances de travail sur le budget 2026 a froissé le président du Sénat, mardi, lors d’une réunion avec les présidents de commission et le gouvernement. Il estime que le Sénat ne peut pas prendre le relais des textes budgétaires dans de bonnes conditions. Une nouvelle conférence des présidents doit revenir sur la question la semaine prochaine.

Le