Sondage : 43% des électeurs de Macron ont voté en opposition à Le Pen
D’après l’étude réalisée par Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions, Radio France LCP/Public Sénat, RFI-France 24, Le Point et Le Monde pour comprendre le vote des Français, le choix d’Emmanuel Macron serait principalement un vote contre Marine Le Pen et la forte abstention serait, elle, plutôt motivée par le rejet des candidats, qu’il s’agisse de leur programme ou de leur personnalité.

Sondage : 43% des électeurs de Macron ont voté en opposition à Le Pen

D’après l’étude réalisée par Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions, Radio France LCP/Public Sénat, RFI-France 24, Le Point et Le Monde pour comprendre le vote des Français, le choix d’Emmanuel Macron serait principalement un vote contre Marine Le Pen et la forte abstention serait, elle, plutôt motivée par le rejet des candidats, qu’il s’agisse de leur programme ou de leur personnalité.
Public Sénat

Par Alice Bardo

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D’après l’étude réalisée par Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions, Radio France LCP/Public Sénat, RFI-France 24, Le Point et Le Monde pour comprendre le vote des Français, le choix d’Emmanuel Macron serait principalement un vote contre Marine Le Pen et la forte abstention serait, elle, plutôt motivée par le rejet des candidats, qu’il s’agisse de leur programme ou de leur personnalité.

43% des Français interrogés par Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions, Radio France LCP/Public Sénat, RFI-France 24, Le Point et Le Monde ont confié vouloir voter pour Emmanuel Macron afin de faire barrage à Marine Le Pen.  La grande majorité des électeurs du leader d’En Marche (84%) ont confié ne pas être convaincus par son programme, et encore moins par sa personnalité, qui a motivé le vote de seulement 8% d’entre eux.  

Macron

Marine Le Pen a plus rassemblé sur son programme que son rival puisqu’elle a convaincu 30% de ses électeurs. Mais à l’image de celle du leader d’En Marche, sa personnalité a motivé le vote de seulement 7% d’entre eux. 41% de ses électeurs ont fait le choix de la candidate FN pour le renouvellement politique qu’elle représente, contre 33% de ceux qui ont voté pour Emmanuel Macron. Enfin, 22% des électeurs frontistes ont glissé un bulletin « Marine Le Pen » dans l’urne par opposition à Emmanuel Macron.

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L’abstention et le vote blanc, résultats d’un rejet des candidats

L’autre grand enseignement de cette étude est que l’abstention, particulièrement élevée cette année (25,3%), est le résultat d’un rejet des candidats, aussi bien de Marine Le Pen que d’Emmanuel Macron. Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon sont ceux qui représentent le plus cette tendance car la moitié d’entre eux ont refusé de voter pour cette raison. Ceux qui avaient choisi Benoît Hamon au premier  tour et qui se sont abstenus au second ont quant à eux justifié leur vote blanc aussi bien par la distorsion qui existe entre leurs convictions et les idées portées par les candidats (39%) que par le rejet de ceux-ci (37%).

Le vote blanc ou nul est lui aussi le fruit d’un rejet des deux candidats, et même encore plus que l’abstention (51%). Là encore, ce sont les électeurs du leader de La France insoumise qui ont le plus exprimé ce rejet (68% d’entre eux), suivi des électeurs de François Fillon (52%) et de ceux du candidat socialiste déchu (49%).

L’étude s’est aussi attachée à savoir comment les Français avaient perçu les candidats pendant la campagne d’entre-deux-tours, notamment marquée par les visites d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen à l’usine Whirlpool d’Amiens, mais aussi par un face-à-face particulièrement offensif lors du débat de mercredi dernier.

Marine Le Pen a inquiété les électeurs pendant la campagne d’entre-deux-tours

Concernant la campagne dans son ensemble, 58% des électeurs sondés disent ne pas avoir été surpris par l’attitude du leader d’En Marche. Les électeurs de Marine Le Pen sont, sans surprise, les plus nombreux à avoir été « surpris en mal » par le candidat (47%), suivi par ceux de Nicolas-Dupont-Aignan (27%) et ceux de Jean-Luc Mélenchon (23%).  Les électeurs de Benoît Hamon sont, à l’inverse, ceux qui ont été les plus « surpris en bien » par la campagne d’Emmanuel Macron » (27% d’entre eux). C’est évidemment moins que ceux qui avaient voté pour le candidat d’En Marche dès le premier tour (56%), mais bien plus que ceux qui avaient glissé leur bulletin dans l’urne pour François Fillon, Jean-Luc Mélenchon ou encore Nicolas Dupont-Aignan au premier tour.

Si Emmanuel Macron a « surpris en mal » 21% des sondés, ils sont 35% à l’avoir été par sa rivale. La plupart est issue de l’électorat d’Emmanuel Macron, mais ils sont également nombreux à avoir voté Benoît Hamon au premier tour.

Le comportement de Marine le Pen pendant le débat d’entre-deux-tours a inquiété une majorité d’électeurs (56% d’entre eux). La candidate du Front national s’était montrée particulièrement offensive à l’égard de son adversaire, multipliant les invectives à son encontre. Emmanuel Macron avait gardé son calme mais cela ne lui a pas permis de rassurer une majorité d’électeurs puisque seulement 28% d’entre eux l’ont été, contre 33% qui ont dit, au contraire, que son attitude les avait inquiétés.

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Les électeurs veulent un Premier ministre issu de la société civile

Il y a deux jours, Emmanuel Macron avait annoncé avoir choisi son Premier ministre mais n’a pas souhaité divulguer son nom. Si on s’en tient à l’étude réalisée par Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions, Radio France LCP/Public Sénat, RFI-France 24, Le Point et Le Monde, les électeurs sont favorables à la nomination d’un chef de gouvernement issu de la société civile (43%), à commencer par les électeurs d’Emmanuel Macron (55% d’entre eux contre 34% des électeurs de Marine Le Pen), qui a fait du renouveau politique un argument phare de sa campagne. Les opinions favorables (24%) à la nomination d’un Premier ministre issu de la droite modérée sont quasiment aussi nombreuses que celles favorables à la nomination d’un chef de gouvernement d’une gauche modérée (20%).

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Pas de majorité à l'Assemblée nationale souhaitée

Les 11 et 18 juin prochains se tiendront les élections législatives. Emmanuel Macron saura s’il devra composer avec une majorité absolue ou hétéroclite à l’Assemblée nationale. Mais d’après l’étude, 61% des électeurs sondés ne souhaitent pas qu’il dispose d’une majorité absolue.

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Sondage réalisé par Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions, Radio France LCP/Public Sénat, RFI-France 24, Le Point et Le Monde entre les 4 et 6 mai derniers auprès 4838 personnes inscrites sur les listes électorales.

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