Sondage : 87 % des Français pensent qu’on n’a pas tout essayé pour lutter contre le chômage
Selon un sondage Ifop-Fiducial pour Public Sénat et Sud Radio, à l'affirmation « dans la lutte contre le chômage en France, on a tout essayé », la grande majorité des sondés a répondu par la négative.

Sondage : 87 % des Français pensent qu’on n’a pas tout essayé pour lutter contre le chômage

Selon un sondage Ifop-Fiducial pour Public Sénat et Sud Radio, à l'affirmation « dans la lutte contre le chômage en France, on a tout essayé », la grande majorité des sondés a répondu par la négative.
Public Sénat

Par Pierre de Boissieu

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Seuls 3 % des personnes interrogées estiment que les différents gouvernements ont été suffisamment inventifs dans la lutte contre le chômage, contre 47 % qui ont estimé n’être « pas d'accord » avec cette affirmation et 40 % n’être « pas d'accord du tout », soit un total de 87 %.

87 % des Français pensent qu'on n'a pas tout essayé en matière de lutte contre le chômage.jpg

Ces chiffres sont corroborés par le fait que 65 % des Français considèrent que la France a eu une action moins bonne que ses voisins européens pour lutter contre le chômage (ils n’étaient que 34 % en 2003). En outre, 62 % des personnes interrogées considèrent que ni Nicolas Sarkozy ni François Hollande ont lutté efficacement contre le chômage, même si Nicolas Sarkozy arrive devant l’actuel président de la République, avec 22 % contre 16 %.

De manière générale, les Français ont une vision plutôt angoissée de l’emploi : interrogés sur les mots qui leur viennent à l’esprit sur ce sujet, « chômage » est placé loin devant « travail », lui-même presque aussi fréquemment cité que « difficulté ». Paradoxalement cependant, les Français voient l'avenir plutôt en rose en matière de chômage, avec 52 % des sondés qui pensent que le chômage va se stabiliser dans les mois à venir ; même si 39 % estiment qu'il va augmenter, contre 9 % qui prédisent qu’il va diminuer. 

Une majorité de Français sont optimistes sur une stabilisation du chômage.jpg

L’emploi arrive en tête des facteurs qui déterminent le vote. Sur une échelle de 1 à 10, où 1 signifie que le facteur est très peu déterminant dans le vote et 10 qu’il a une grande incidence sur le choix d’un candidat, l’emploi a un poids moyen de 7,1, devant la sécurité (7,0) ou fiscalité et les impôts (6,4). L’emploi est un enjeu central de cette campagne présidentielle.

Emmanuel Macron plébiscité

Emmanuel Macron emporte l’adhésion de 25 % des personnes interrogées sur l’emploi. Certaines mesures proches du programme du candidat d’En Marche ! sont très populaires auprès des Français, donnant raison à ce résultat. Par exemple, 81 % d’entre eux sont favorables la défiscalisation des heures supplémentaires, avec 41 % des sondés se disant « très favorables ». Dans ce domaine, Emmanuel Macron propose l'exonération des cotisations sociales sur les heures supplémentaires,sans pour autant militer pour leur défiscalisation.

Emmanuel Macron plébiscité par les Français pour améliorer la situation de l'emploi.jpg

Les deux candidats jugés les plus à même de réduire le chômage, après le candidat d’En Marche !, sont Jean-Luc Mélenchon, pour 20 % des électeurs, et Marine Le Pen, pour 19 %. Le bon score du candidat de La France insoumise est corroboré par le bon résultat enregistré par l’une des mesures phares de son programme : 81 % des Français saluent, en effet, l’augmentation du smic à 1 326 euros. Benoît Hamon, quant à lui, ne convainc que 11 % des sondés.

François Fillon, le candidat Les Républicains, qui a axé sa campagne sur la question de l’emploi, n’est crédible qu’aux yeux de 15 % des électeurs. Cette situation est paradoxale :  interrogés sur les priorités pour l’emploi, la réduction des charges des entreprises sur l’ensemble des salaires est en tête : 38 % des Français plébiscitent cette mesure devant « rendre la formation professionnelle plus performante » (26 %) et « mieux former les demandeurs d’emploi » (23 %).

Les délocalisations responsables du chômage

Pour les Français, la cause principale du chômage serait les délocalisations, pour 22 % d’entre eux, juste devant la situation économique (21 %). En mars 2003, seuls 14 % des personnes interrogées avaient donné cette réponse, une preuve que les idées promues par des candidats comme Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ont fait leur chemin dans l’opinion publique.

Pour les Français, les délocalisations responsables du chômage.jpg

Le droit du travail briderait l’emploi. 21 % des Français voient dans les « aides financières qui n’incitent pas à travailler » une des causes principales du chômage, soit un écart de 13 points par rapport à 2003, montrant là-aussi que cette idée a progressé dans la société française. Autre cause du chômage, pour 19 % des Français, « les cotisations sociales trop élevées pour les employeurs », un recul de 4 points par rapport à 2003.



Méthodologie : L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1 507 personnes inscrites sur les listes électorales, extrait d’un échantillon de 1 600 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 31 mars au 3 avril 2017.

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