Sondages de l’Elysée: Sarkozy ne s’est pas rendu à une convocation

Sondages de l’Elysée: Sarkozy ne s’est pas rendu à une convocation

L'ancien chef de l'Etat Nicolas Sarkozy ne s'est pas présenté à une convocation du juge d'instruction qui souhaitait l'entendre...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

L'ancien chef de l'Etat Nicolas Sarkozy ne s'est pas présenté à une convocation du juge d'instruction qui souhaitait l'entendre comme témoin dans l'enquête sur les sondages payés par l'Elysée sous son mandat, a appris l'AFP jeudi de sources concordantes.

Partie civile dans ce dossier, l'association Anticor avait demandé cette audition et le juge Serge Tournaire avait convoqué Nicolas Sarkozy le 8 novembre, à douze jours du premier tour de la primaire de la droite et du centre, ont indiqué des sources proches du dossier.

Mais dans un courrier transmis au juge, son avocat Thierry Herzog a fait savoir qu'il ne s'y rendrait pas, en invoquant le principe d'immunité présidentielle, confirmé selon lui par l'arrêt de la Cour de cassation du 19 décembre 2012 qui autorisait les juges à enquêter sur ces sondages.

Contactés par l'AFP, les avocats de Nicolas Sarkozy et celui d'Anticor, Me Jérôme Karsenti, n'ont pas souhaité répondre.

Du fait de cet épisode, le juge Serge Tournaire a refusé de convoquer Nicolas Sarkozy de nouveau comme témoin, à la demande cette fois du principal mis en examen, son conseiller de l'époque Patrick Buisson, a expliqué une autre source.

Dans la foulée, Patrick Buisson a fait appel devant la chambre de l'instruction de ce refus du juge, notifié le 29 novembre, selon la même source.

Menacé d'un renvoi en procès dans le dossier Bygmalion, l'ancien président de la République pourrait difficilement être poursuivi dans l'affaire des sondages, du fait de son immunité présidentielle. Nicolas Sarkozy avait déjà invoqué cette immunité pour refuser de se rendre à une convocation comme témoin dans l'affaire de l'arbitrage Tapie.

Dans ce dossier, plusieurs de ses anciens collaborateurs ont été mis en examen pour favoritisme ou complicité, comme son ancienne directrice de cabinet Emmanuelle Mignon ou l'ancien secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant.

Au coeur de l'enquête: les contrats passés sans appel d'offre à partir de 2007 avec les sociétés de Patrick Buisson (Publifact puis Publiopinion) et de Pierre Giacometti, ses conseillers de l'époque, tous deux mis en examen pour recel de favoritisme.

Patrick Buisson avait signé avec l'Elysée une convention lui confiant une mission de conseil rémunérée 10.000 euros par mois et octroyant à Publifact "l'exécution de sondages", à sa liberté d'appréciation et avec les instituts de son choix.

En février 2009, la Cour des comptes dénonçait le caractère "exorbitant" du contrat, privant la présidence de la République de "maîtrise" ou de "contrôle" des dépenses.

Depuis, les enquêteurs ont recensé 235 sondages revendus à l'Elysée entre 2007 et 2009, avec un bénéfice pour Publifact de 1,4 million d'euros, d'où une mise en examen supplémentaire pour Patrick Buisson, pour le délit de détournement de fonds publics.

Contacté par l'AFP, le conseil de Patrick Buisson, Me Gilles-William Goldnadel, n'a pas fait de commentaire, se bornant à indiquer qu'il avait demandé au juge de lancer une expertise sur le coût des sondages.

"A ma connaissance, cette demande-là, le juge ne l'a pas refusée", a-t-il indiqué.

Dans la même thématique

PARIS: MEDEF, Audition des principales tetes de liste aux prochaines elections europeennes
7min

Politique

Sondages sur les européennes : Bardella caracole en tête, Glucksmann talonne Hayer

A un peu plus d’un mois des élections européennes, le dernier sondage réalisé par l’institut Harris-Interactive et Toluna pour M6, Challenges et RTL, confirme les tendances de ces dernières semaines. Loin devant, la liste du Rassemblement National (31%) écrase la concurrence, plus du double devant la majorité présidentielle (15%), qui voit son avance sur la liste socialiste (14%), fondre comme neige au soleil.

Le

Au sein de la droite sénatoriale, de plus en plus de sénateurs tentés par le parti Horizons
8min

Politique

Au sein de la droite sénatoriale, de plus en plus de sénateurs tentés par le parti Horizons

Le président de la commission de l’aménagement du territoire, Jean-François Longeot, rejoint Horizons, tout en restant dans son groupe de l’Union centriste. Pour les membres du parti d’Edouard Philippe, il ne fait aucun doute que d’autres l’imiteront après les européennes. Des membres du groupe LR confirment que certains collègues « se posent des questions ».

Le

Sondages de l’Elysée: Sarkozy ne s’est pas rendu à une convocation
6min

Politique

Européennes 2024 : quelles sont les principales mesures du programme de Valérie Hayer ?

Valérie Hayer présentait, ce lundi, 48 propositions de son programme pour que « l’Europe ne meure pas ». Parmi les mesures mises en évidence, un « Plan Europe 2030 », destiné à compléter le Pacte vert, un investissement 100 milliards pour le réarmement de l’UE, l’inscription du droit à l’IVG dans la Charte des droits fondamentaux ou encore une hausse des moyens de Frontex.

Le